Le Petit théâtre des opérations

Avez-vous déjà entendu parlé de Dixmunde? D’Albert Roche? Ou du « cargo » Carmania? Accessoirement, avez-vous déjà vu des Bretons bouffer de l’Allemand en crêpes? Si la réponse est « non », c’est sans doute que vous n’avez pas encore lu Le Petit théâtre des opérations.

Cette bande dessinée, signée L’Odieux Connard et Monsieur le Chien, ressemble à un croisement sanglant entre Les Belles histoires de l’Oncle Paul et la Rubrique-à-Brac. Les deux affreux vont certes y raconter des faits historique, autour des deux guerres mondiales, mais avec un humour particulièrement décalé.

Dans le désordre, on y trouve le général Foch, qui fait très bien le tunnel, Jack Sparrow dans la marine impériale allemande, un t-shirt « Fonck Me », un commando anglais pas discret du tout et un char Tigre rose. OK, pour ce dernier exemple, c’est un peu particulier.

Je vous avoue que, quand j’ai vue annoncée une collaboration entre L’Odieux Connard et Monsieur Le Chien sur le thème d’opérations militaires, j’ai craint le pire. Disons que l’humour du premier a tendance à me laisser froid, quant au second, il m’a eu fait rire autrefois, mais aujourd’hui je goûte moins ses blagues.

J’ai fini par me laisser tenté après avoir lu pas mal de chroniques très positives de gens qui ont, en général, le goût sûr. J’ai été déçu en bien.

Le côté décalé est des fois très, très décalé (le chapitre sur Dixmunde, notamment), mais fonctionne dans l’ensemble très bien. Et puis bon, l’humour un peu gras, façon « viril et militaire », ça passe mieux quand ce sont des histoires d’hommes des casernes, je suppose.

Et puis, si on laisse de côté les blagues et les aspects hyperboliques de la forme, le fond historique de l’ouvrage est très intéressant. Même moi qui ai un intérêt certain pour l’histoire et surtout pour cette période, j’y ai appris des trucs.

Du coup, à la suite de mes collègues susmentionnés, je recommande cette bande dessinée à ceux que le sujet intéresse et qui n’ont pas peur d’un regard iconoclaste.

À noter, au passage, qu’il s’agit à l’origine d’une chaîne vidéo.

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