Exfiltrés de Dehaven après l’échec de leur conspiration, Amalia et Yonas se sont réfugiés au domaine de la Tour de Garde. Mais, bientôt, les événements vont les rattraper, en premier lieu une menace militaire implacable, L’Armée fantoche, qui donne son titre à ce roman de Claire Duvivier.
Il s’agit ici du troisième et dernier tome de la trilogie Capitale du Nord et, également, de la conclusion du cycle de La Tour de Garde. Il fait bien évidemment pendant aux Contes suspendus, dont je vous ai parlé précédemment et qui concluait la trilogie Capitale du Sud.
Si le récit de L’Armée fantoche se concentre sur Amalia (surtout) et Yonas (moins), il s’entremêle avec des éléments venus de son tome-sœur. Il est d’ailleurs amusant de revisiter certaines des scènes des Contes suspendus, mais vus d’un autre angle. Cependant, il n’y en a qu’une poignée, ce qui est plutôt une bonne chose.
Car Amalia doit faire face à l’autre adversaire de la partie de Tour de Garde où s’affronte, depuis des siècles, les deux capitales. Ou plutôt, les commanditaires occultes de cette partie: les Serpentaires pour Gemina et Le Héraut pour Dehaven. Et cette partie connaîtra un final apocalyptique, à la fois pour les deux cités, mais également pour les protagonistes.
Comme mentionné dans ma précédente chronique, j’ai fini par comprendre ce qui me gênait dans cette trilogie Capitale du Nord. Elle me paraissait plus « froide », mais je comprends maintenant que c’était voulu: Amalia a été formaté dès l’enfance à appréhender le monde de façon dépassionnée et, comme elle est la narratrice, sa vision des choses transparaît dans le style. Et, du coup, ce qui m’apparaissait comme un défaut est en fait plutôt brillant.
D’ailleurs, « brillant » est un qualificatif qui peut s’appliquer à L’Armée fantoche, aux deux trilogies indépendamment, ainsi qu’au cycle dans son ensemble. Je pourrais pinailler sur certains points, comme un rythme qui est parfois un peu bancal et quelques enjeux qui apparaissent tardivement, mais le contexte, l’intrigue, les personnages et l’écriture sont réellement au top.
À mon avis, le cycle de La Tour de Garde est une des réussites majeures de la fantasy francophone de ces dernières années et je ne peux que vous en recommander la lecture.
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