Kauan est peut-être un des groupes les plus sous-cotés de la scène post-rock, peut-être parce qu’il touche à beaucoup d’autres styles variés. Et leur nouvel opus, Wayhome, va une fois de plus nous le prouver.
Kauan est né il y a vingt ans à Chelyabinsk, en plein cœur de la Russie, autour d’Adrian Belov et d’Alexander Borovykh. Le projet a beaucoup déménagé, de Chelyabinsk à Kyiv, puis Tallinn et maintenant Helsinki, en Finlande. Et s’il peut être classé post-rock ou post-metal, il intègre aussi des éléments prog, ambiants, néoclassiques et même atmoblack, avec des vocaux (surtout clairs) en finnois.
Wayhome est le neuvième album – ou dixième, ça dépend si on compte ATM Revisited comme un album à part entière. S’il est divisé en huit pistes, entre quatre et sept minutes, il faut le considérer comme un seul morceau de cinquante minutes.
Et cette unité de composition est une plus grandes forces de Kauan. Je n’ai clairement pas eu l’impression d’écouter un album découpé en pistes, mais bien de faire un long voyage sans interruption à travers des paysages glacés.
Dans son ensemble, Wayhome propose une musique plutôt atmosphérique, apaisée et mélancolique, sur des rythmes lents et dominée par un violon. Il y a cependant plusieurs passages plus énervés – peut-être plus que sur les précédents albums du groupe. Des moments d’accélération et des pointes de voix saturées, qui viennent bouleverser l’ambiance, par exemple sur « depart / dive » ou « leave / let go ».
Ceux qui connaissent déjà Kauan seront ici en terrain de connaissance et c’est peut-être le seul point négatif de l’album: il reste assez classique par rapport au catalogue du groupe, même s’il a peut-être des aspects plus orageux. Il est cependant intéressant de voir le jeu sur le contraste se refléter, au-delà de la musique seule, sur les titres de pistes.
On ne va pas se mentir: Kauan est pour moi un de ces groupes dont chaque nouvel est un petit événement; Wayhome ne déroge pas à cette règle. Le groupe y confirme sa place un peu à part à la croisée des mondes – musicaux et autres – et je ne peux que vous le recommander.
Bonus: la non-vidéo de « leave / let go »


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