Kauan: Kaiho

Il y a des groupes qui défient toute catégorisation. Prenez Kauan: à l’origine, c’était un groupe de doom/black-metal. Ça n’a pas duré et Kaiho, leur septième album, continue dans une veine qui associe rock progressif, post-rock contemplatif et folk.

Autre bizarrerie, si Kauan chante en finnois, c’est un groupe russe, originaire même de Chelyabinsk. Il se trouve qu’Anton Belov, compositeur principal de la formation, est quelque peu tombé amoureux des sonorités de la langue finnoise.

Après tout, on connaît d’autres groupes qui ont choisi – ou construit – une langue pour sa seule musicalité.

Kaiho est un concept-album qui parle de l’enfance, du passage à l’âge adulte et du deuil. Comme souvent avec Kauan, ce n’est pas très joyeux. Avec huit pistes et cinquante et une minutes, c’est un album plutôt long, qui assume son statut de voyage avec des compositions qui flirtent par deux fois avec la barre des dix minutes.

À ma grande honte, j’avoue avoir raté Sorni Nai, leur précédent album paru en 2015; Kaiho est d’ailleurs sorti en 2017. C’est donc après six ans d’absence que je retrouve Kauan et je m’aperçois qu’ils m’avaient manqué.

Je suppose qu’il faut être sensible à ce genre de musique, un rock progressif aux accents de folk, parfois très minimaliste et surtout porté par le piano et la voix d’Anton Belov. Le moins que l’on puisse en dire, c’est que leur style est plutôt unique – même s’il rappelle peut-être un peu le post-black-metal d’Alcest.

Et, sur Kaiho, il se déploie à la perfection. L’album est, dans son ensemble, un concentré d’émotions en clair-obscur, entre noirceur et lumière. Les compositions sont impressionnantes de bout en bout.

Ce n’est certes pas l’album idéal pour se secouer les cheveux – même quand on n’en a presque plus – mais ça n’empêche pas que Kauan est un de ces groupes rares qui, à chacun de ses albums, nous donne une certaine idée de la beauté.

Vous pouvez trouver Kaiho sur Bandcamp. En fait, non: vous devez l’y trouver! Maintenant.

Bonus: la vidéo d’un extrait du morceau-titre:

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2 réflexions au sujet de “Kauan: Kaiho”

    • Ça dépend de ce que tu entends par “pire”. C’est certainement moins rock qu’Anathema. Mais si tu cherches plus mélancolique ou déprimant, Alcest, Violet Cold ou Sigur Ros vont encore plus loin, à mon avis.

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