Ces deux semaines passées à Stuttgart m’ont permis de constater deux choses: la première est que mon allemand est meilleur que je ne le pensais. Je suppose que ces huit années à la Fédération luthérienne, passées à mettre en page d’innombrables documents en allemand, ont eu un effet positif sur ce point. Cela dit, je ne partais pas de très haut.

La seconde, c’est que “meilleur” ne veut pas dire “bon”. Même si j’arrive à comprendre une bonne partie de ce que je lis et, dans une moindre mesure, ce que les gens disent (pour peu qu’ils ne parlent pas trop vite ni en mangeant leurs mots, ce qui n’est jamais gagné, où que ce soit), ce n’est largement pas suffisant pour permettre de tenir une conversation, ni même de faire illusion plus de cinq secondes face, par exemple, à une caissière de supermarché.

Cette expérience a, à mon avis, un impact intéressant sur les jeux de rôle. La question de comment gérer les langages dans la plupart des jeux est souvent assez bizarre: soit c’est du “tout ou rien”, soit on se retrouve avec un système basé sur les compétences, donc avec un grand nombre de niveaux. Je pense qu’on pourrait plus se tourner vers un système avec quatre ou cinq niveaux:

  • novice total: sait baragouiner trois phrases-types de touriste moyen (bonjour, s’il vous plaît, merci);
  • débutant: connaît les bases de grammaire et de vocabulaire, peut commander une bière ou demander son chemin, lire des textes simples;
  • langage courant: lit le journal ou des livres dans la langue en question, peut tenir une conversation courante;
  • avancé: connaît des termes techniques ou de jargon, peut tenir une conversation sur des sujets pointus.

Ça a l’air très basique, comme ça, mais j’ai vraiment l’impression qu’il y a, dans l’apprentissage d’une langue, des “paliers” de ce genre, qui nécessitent de gros efforts et beaucoup de pratique pour passer.

(Image via Pixabay)

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