Lorsque j’avais chroniqué le précédent album d’Esthesis, Watching Worlds Collide, j’avais conclu qu’il faudrait que le groupe « tue le père » et se démarque de son modèle, Porcupine Tree. Trois ans plus tard, voici Out of Step, qu’en est-il?

Esthesis est le projet d’Aurélien Goude, compositeur et multi-instrumentiste français, lancé autour de 2019. S’il se définit comme post-prog, le groupe joue un rock progressif moderne, aux influences metal et aussi trip-hop, ce qui me fait beaucoup penser à ce joyau trop méconnu que fut Naïve.

Out of Step est le deuxième album du groupe. Il dure un peu plus de trois quarts d’heure et compte neuf pistes. Quatre titres durent entre quatre et six minutes, les deux intitulés « Fractured » sont des instrumentaux de liaison d’une minute, le morceau-titre dépasse les huit minutes et l’epic quasi-final atteint dix minutes.

Ceux qui me connaissent auront noté que j’ai lâché ici la grosse bref: Naïve.

(Après, j’ai demandé à Aurélien, qui a avoué ne pas connaître le groupe.)

Je retrouve dans cet album les mêmes ambiances sombres, un peu futuristes, parcourues de sonorités metal et électro, plus quelques ambiances indéfinissables. Alors, oui, on peut continuer à y entendre des influences porcupiniennes, mais le côté trip-hop des compositions apporte une originalité certaine.

Il y a, dans les titres de Out of Step, une intensité et une ambiance particulière qui pousse l’album en avant. C’est très maîtrisé et, pour être franc, je ne m’attendais pas à un tel level-up de la part d’Esthesis. Pour le coup, je suis bien content de m’être trompé. Même la piste-bonus, l’instrumental « Abyss », est hautement recommandable.

Avec Out of Step, Esthesis nous balance la surprise de fin d’année qui vient déjouer les pronostics et enfoncer les portes presque closes de la sélection finale de 2025. Cet album ne sera pas tout en haut, mais vraiment pas loin.

Out of Step est sur Bandcamp et je vous le recommande.

Bonus: la vidéo de « The Frame »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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