À la veille d’un assaut majeur contre les Mimics, les extra-terrestres qui ont envahi la Terre, le major Cage, des relations publiques de l’armée US, a la brillante idée de menacer un général britannique pour éviter d’être envoyé couvrir le front. Du coup, le voilà rétrogradé, classé déserteur et… envoyé sur le front. Où il meurt. C’est ainsi que commence Edge of Tomorrow, un des blockbusters de l’été.
Le principe de ce film peut se résumer ainsi: prenez Starship Troopers et ses soldats mal préparés qui affrontent des extra-terrestres impitoyables et ajoutez-y une dose de Groundhog Day, avec l’ex-major Cage qui rejoue la même journée, encore et encore. Pour les gens qui n’aiment pas Tom Cruise, c’est très distrayant: il y meurt beaucoup et souvent de façon très stupide. Ou flingué par sa partenaire.
Très librement inspiré d’un roman japonais intitulé All You Need Is Kill – dont je vous parlerai demain – Edge of Tomorrow sacrifie pas mal des éléments les plus malins du bouquin au profit du format “blockbuster hollywoodien”, avec grosses explosions et effets visuels impressionnants. Notamment, l’aéroport de Heathrow transformé en camp militaire, Trafalgar Square en camp de réfugiés et Paris en champs de ruine.
Il sacrifie aussi la plupart des éléments japonais du livre et relocalise l’action en Europe, en calquant l’assaut sur le débarquement en Normandie. À mon avis, ce n’est pas un hasard si la carte montrant l’invasion mimic est très semblable visuellement à celle de l’occupation nazie en mai 1944. La date de sortie du film n’est sans doute pas anodine non plus. C’est un peu dommage, mais pas très étonnant.
Du coup, vouloir parler de l’histoire et du jeu des acteurs est un peu vain: un peu tout le monde fait son boulot, sans génie mais sans ratage non plus. L’intérêt du film est dans ses aspects les plus spectaculaires. Au reste, la salle où nous l’avons vu – hélas en 3D – ne s’est pas privée de mettre le son à un niveau qui m’a rappelé certains concerts de métal, histoire sans doute de renforcer le côté rentre-dedans.
Donc, si vous voulez voir un film intelligent, allez voir autre chose! Mais si vous voulez vous remplir la tête de bruit et de fureur, Edge of Tomorrow fait le travail.
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Une touche de Bill Murray, ou même une marmotte, aurait pu donner à ce film, c’est sûr.
Autant Bill Murray aurait eu ses chances (encore que Bill Paxton ne fait pas long feu), autant la marmotte aurait été éparpillée façon nanopuzzle.
Etonnamment, même le fait que Tom Cruise se fasse flinguer 50 fois dans le film ne me paraît pas une raison suffisante pour dépenser 10€ (un peu plus de 12CHF).
Remarque, j’aurais dû me dire ça quand je suis allée voir le deuxième Wolverine l’été dernier. J’aurais économisé de l’argent et de la tension.
Ouaip, d’accord avec toi : ça ne réinvente rien, ça ne révolutionne rien, mais ça fait le job. Ça distrait, et les personnages ne sont pas stupides comme dans “Godzilla” donc pour moi c’est mission accomplie.
J’ai vraiment accroché sur ce film, honnêtement je me tâte même à aller le revoir avant qu’il soit déprogrammé. Et puis le clin d’œil au 6 juin m’a éclaté ^_^
Par contre, le nom “Operation Downfall”, n’est pas très élégant envers l’auteur: c’est le nom de code de l’invasion prévue des îles japonaises en 1945.
En même temps il est déjà utilisé dans des jeux et uchronies, donc c’est déjà passé dans la culture populaire.
Oui, mais on a connu plus délicat. C’est un peu comme appeler un navire anglais le “HMS Mers El-Kébir”.
Franchement je ne sais pas et je ne suis pas vraiment capable d’y répondre, moi une fois sorti du domaine de la science tu sais… Là bon c’est une fiction donc bon, voilà quoi.