Parfois, le hasard fait bien les choses. Enfin, quand je dis « hasard », je veux sans doute dire quelque chose comme « vague souvenir d’une chronique random sur un album trouvé dans le rayon prog de Gibert Musique à Paris ». « Hasard » est plus court et ça n’ôte rien à la qualité de cet album de Dilemma, The Purpose Paradox.

Dilemma est une formation hollandaise dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. C’est assez compréhensible quand on sait qu’elle a été formée en 1993 et a connu un long hiatus de vingt ans, avant de revenir aux affaires en 2018. Elle joue un rock progressif énergique que je rapprocherais du néo-prog modernisé d’un groupe comme Frost*.

The Purpose Paradox est le troisième album du groupe. Il dure un peu plus d’une heure et compte neuf titres: quatre de quatre à cinq minutes, quatre autres entre six et huit minutes et le dernier titre dure plus d’un quart d’heure.

Alors je sais bien que 1993, ce n’est pas non plus la préhistoire du prog, mais je dois avouer que je ne m’attendais pas à ce qu’un groupe né à cette époque sonne aussi moderne. Bon, pas tout, il y a quelques sonorités vintages, notamment dans les claviers, mais c’est le seul indice sur l’âge réel de Dilemma.

La musique s’inspire très clairement de versions les plus contemporaines du néo-prog – la bande à Jem Godfrey en tête – en y insufflant des éléments électro et une énergie impressionnante. Pas étonnant que le groupe ait tapé dans l’oreille de Mike Portnoy, qui l’a embarqué en première partie de deux de ses projets (Sons of Apollo et Flying Colors).

Je vais être franc: la qualité de The Purpose Paradox n’est pas très homogène, mais les passages les moins intéressants sont quand même bons, il n’y a pour ainsi dire aucune piste qui n’a pas son moment « wow » et ça peut monter très très haut. Par exemple, l’epic final « Outer Light » est très impressionnant, ainsi que « Sanctuary », « Allies » and « Glow ».

Le groupe est un solide mélange entre vétérans de la scène prog, quelques « nouveaux venus » pas si nouveaux que ça, comme le chanteur Wudstick (For All We Know) ou Kristoffer Gildenlöw (Pain of Salvation), ainsi que des invités de renom, comme Derek Sherinian (Dream Theater). C’est clairement maîtrisé et mis en valeur par une production carrée et lumineuse.

Tout ceci fait de The Purpose Paradox un excellent album de néo-prog contemporain. Certes, Dilemma ne gagnera pas de points en originalité, mais personnellement, des albums comme celui-ci, j’en redemande – même si l’année 2025 est déjà franchement blindée dans ce registre.

Bonus: la vidéo de de « Sanctuary »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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