Il faut quand même que je vous en cause, de cette Fête des Vignerons! Ceux qui me suivent sur Facebook ont vu passer des bouts du bazar, mais je vais quand même un peu revenir là-dessus.
Déjà, soyons clair: non, je n’avais pas perdu un pari, mais si ma dame n’avait pas obtenu deux invitations VIP via son boulot, je n’y serais sans doute pas allé. Comme c’était le cas, je me suis dit, pourquoi pas?
Du coup, hop le train, direction Vevey. Hop, on passe récupérer nos bracelets et nos billets. Hop, la halle VIP pour un “apéro dinatoire” – comprenez, un buffet gastronomique réalisé par des chefs étoilés. Hop, l’entrée et nos sièges.
La Fête des Vignerons, c’est un événement qui se déroule une fois par génération (tous les vingt ans, en gros), une sorte de fête de village montée en graine. Vraiment montée en graine: une arène d’une capacité de vingt mille places – soit un peu plus que la population de Vevey – et plus de cinq mille figurants-acteurs, sans parler de l’immense écran LED qui sert de scène. Le tout pour trois semaines de spectacle.
Il faut avouer qu’en tant que spectacle, la Fête des Vignerons est très impressionnante. Ce sont des tableaux chantés et dansés qui prennent un peu tout l’espace de l’arène: scène principale, quatre scènes secondaires et, parfois, les travées des gradins. Plus des projections vidéo et une fée-libellule qui vole au-dessus de la scène, suspendue à un fil.
Après, j’ai ressenti une sorte de dichotomie entre cette féérie technologique et le côté très folklorique et traditionnel des thèmes: vendanges, saisons, le terroir, la suissitude… Et la partie de Jass. C’est quand même pas mal kitsch, même si, en discutant avec une photographe qui suit le projet depuis un moment, il y a pas mal eu d’efforts de modernisation dans cette édition.
Ce n’est pas évident à savoir: d’abord, parce que c’est difficile de comprendre les paroles de chansons pendant le spectacle. Ensuite parce que sont souvent des détails qui ne sont apparents qu’aux connaisseurs – genre, la féminisation des Chefs de Chœurs qui, même en 2019, ont suscité pas mal de grognements.
L’autre défaut objectif que j’ai trouvé au spectacle, c’est que les tableaux sont souvent trop longs. Et souvent à cause de répétition: je comprends l’intérêt de répéter un refrain une ou deux fois en finale, pas cinq ou six. Par exemple.
Subjectivement… ben, c’est pas mon truc. C’est beau, c’est spectaculaire et tout, mais j’ai autant de fibre patriotique qu’un bitcoin et, musicalement, ça me laisse quelque peu froid.
Cela dit, on n’en a vu à peu près que la moitié: au moment du tableau du mariage, l’orage qui menaçait depuis un moment a décidé de passer la surmultipliée et l’organisation a dû arrêter le spectacle pour cause de risques de foudre. Évacuation de l’arène (en bon ordre) et repli vers la gare (en nettement moins bon ordre).
Ce fut un peu compliqué pour rentrer, pour cause de trains bondés et de quais pas prévus pour plusieurs milliers de personnes, mais on a quand même eu droit à une performance impromptue du Ranz des Vaches – censé être un des points d’orgue de la Fêtes des Vignerons, mais après l’annulation –devant la gare.
La Fête des Vignerons, c’est un peu ce genre de spectacle « qu’il faut avoir vu une fois dans sa vie ». Dans mon cas, ça a de bonnes chances d’être une demi-fois seulement: je doute être capable d’y retourner avant la fin des représentations.
Je ne saurais pas trop vous le recommander, dans un sens comme dans l’autre: de ce que j’en ai vu, c’est un chouette spectacle, mais il vaut mieux ne pas être trop allergique au kitsch folklorique suisse.
J’ai mis une petite galerie de photos – prise au téléphone donc semi-médiocres – sur Flickr, sous licence Creative Commons.
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Alias à la Fête des Vignerons, je n’aurais pas cru voir ça de mon vivant! Comme quoi, il ne faut vraiment jamais dire “jamais”.
Tu me l’aurais dit il y a trois mois, je ne l’aurais sans doute pas cru non plus.
Il ne te reste plus qu’à donner ton corps à la science comme preuve vivante de la plasticité neuronale 😉