Somme toute, le titre du roman de Nicolas Genoud, Conflit d’intérêts – qu’il vient de lancer en même que sa propre structure, Punk Éditions – s’applique aussi à cette chronique. En effet, non seulement Nicolas est un ami, rôliste et coopérateur à 2D Sans Faces, mais il m’a offert ledit bouquin. Parce que c’est moi qui lui ai donné l’idée du personnage principal.
Ledit personnage principal s’appelle Nick Walker, il est flic à Europol, l’agence policière européenne. Deux mètres, solide mais un peu empâté, il a une solide ressemblance avec un certain Derek William Dick, dit Fish. D’ailleurs, son blog s’appelle Sad Bad Mad Fish.
Un peu SDF, un peu punk, Nick Walker est un agent d’élite. Il est également multimillionnaire, mais principalement pour faire chier son grand-père, qui est un facho notoire et moins riche que lui.
Ah, j’oubliais un détail: dans Conflit d’intérêts, on est en 2029, dans un Europe plus unifiée qu’aujourd’hui, mais aussi beaucoup plus contrôlée. Autre blague: oubliez le wifi et les téléphones portables: bannis pour cause d’ondes néfastes.
C’est dans ce monde qui ressemble beaucoup au nôtre – et beaucoup aussi à un canard qui nage: lisse et calme en apparence, mais s’agitant beaucoup sous la surface – que l’agent spécial Walker se retrouve au milieu d’un champ gelé en Pologne, à côté du cadavre d’un eurodéputé.
Ceci n’est que le point de départ de Conflit d’intérêts. Bon, si vous avez l’habitude du genre polar/thriller, j’imagine que vous vous en doutiez.
Avec cette affaire, Nick Walker va se retrouver au milieu d’une bouillabaisse énorme, qui le concerne personnellement via un de ses amis d’enfance, sans parler de l’inévitable histoire d’amour (ou de cul, ça dépend de comment on voit les choses).
Commençons par les choses qui fâchent: je ne suis pas fan de l’univers. Cette Pax Europeana de l’an 2029 m’apparaît comme très datée. Disons que, lue en 2019, à l’aune des Gilets Jaunes, de Greta Thunberg et de réfugiés qui se noient en Méditerranée, ça paraît un peu suranné.
Je ne suis pas non plus 100% fan du personnage de Nick Walker, qui a parfois des réflexions qui me défrisent. Mais il est somme toute assez cohérent dans son ensemble.
Ceci posé, l’intrigue – enfin, les intrigues, qui s’entremêlent allègrement – sont solides. Le rythme est soutenu et, au final, le flic s’avère être un personnage plutôt attachant, avec ses doutes, ses paradoxes, ses lubies et son histoire compliquée.
J’ai aussi pas mal aimé le style d’écriture, avec notamment quelques métaphores pas piquées des hannetons et des remarques bien cyniques sur les relations entre la loi et la politique.
L’un dans l’autre, Conflit d’intérêts est un roman qui fonctionne bien et qui se lit vite. Un vrai paidje-teurneure, comme on dit de nos jours. Je suis pas entièrement convaincu, mais pour ce qui semble être un premier roman, Nicolas Genoud réalise un roman qui fait plus que juste tenir la route.
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