Vingt ans et des poussières après l’apparition du Clovd, un brouillard étrange où apparaissent des monstres, Isatis sillonne les routes et les rails, à la recherche de ce qui reste de l’humanité. Elle y croisera Lucifer, Judas et… Excalibur.
Dans ce deuxième tome, Florent Maudoux continue son exploration du genre post-apo (ou du hopepunk, c’est selon). Pas tant en temps que tel, mais plus comme un révélateur de notre présent. Il met en scène une communauté qui tâche de préserver ce qui en vaut la peine tout en mettant en avant des qualités peut-être perdues dans les siècles avant le Clovd.
Ici, c’est clairement Isatis qui tient le devant de la scène; Funérailles est relégué au second rang, un peu comme un témoin du vieux monde qui servirait à mettre en valeur le nouveau. Pas tant que le personnage de l’éclaireuse en ait besoin: c’est une personnalité solaire, qui incarne les valeurs de solidarité, de courage et de transmission du savoir. En plus, c’est une rôliste.
Et là, je poserais un bémol: le personnage est presque trop beau pour être vrai, trop parfait: excellente combattante, excellente conteuse, fine politique et tacticienne. Elle a un côté messianique que je trouve too much. Et pourtant, je n’arrive pas à être vraiment agacé par cette avalanche de qualités. Ce qui est très louche.

Mais l’intérêt de Clovd, c’est aussi les multiples clins d’œil que Florent Maudoux sème dans ses cases: des références plus ou moins subtiles à la pop-culture ou des adaptations de mythes millénaires – comme l’Excalibur du titre, qui finira tirée de son rocher, mais pas comme on peut s’y attendre. Sans parler des tacles à la carotide en direction des milliardaires millénaristes rêvant de Mars à tout prix. Je ne dirais pas que c’est l’intérêt principal de ce tome-ci, mais j’ai toujours trouvé réjouissant cet aspect du travail de Florent, depuis Freaks’ Squeele.
Mais bon, vous devez aussi savoir que j’ai beaucoup de mal à être objectif. En général, déjà, et en particulier en ce qui concerne Florent Maudoux. Je reste cependant assez perplexe quant à la direction que va prendre Clovd. On est plus dans le domaine de la chronique de temps incertains, sans qu’une direction claire ne se dessine pour les personnages et pour l’histoire. Et c’est peut-être le plus gros bémol que j’ai sur cette série.
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