Cela fait depuis mi-octobre que je me suis mis à faire des livestreams systématiquement après avoir publié des vidéos, sur YouTube et sur Twitch. J’appelle ça des « débriefs » et, dans la forme, ça s’apparente beaucoup à une sorte de director’s cut de la vidéo originale – c’est-à-dire en plus long et en moins cohérent.
Si j’avais déjà fait quelques directs auparavant, j’ai décidé de m’y mettre un peu plus sérieusement dans l’espoir d’avoir aussi un peu d’interactivité avec ma communauté. Et, de ce point de vue, on va dire que c’est un peu du « work in progress ». Je reviendrai là-dessus plus tard.
En apparence, et ce comme beaucoup de nouvelles technologies ou médias numériques, le livestream est quelque chose de simple. Le moindre téléphone portable connecté à un réseau quelconque permet de faire ça. Dans les faits, c’est plus compliqué.
Si on veut avoir un livestream de raisonnablement bonne qualité, comme pour les vidéos d’ailleurs, il faut une qualité d’image correcte, une bonne qualité de son (c’est presque plus important que la qualité de l’image), mais aussi des éléments interactifs. Ce qui implique le plus souvent d’avoir un logiciel de diffusion et, souvent, accès à des services qui gèrent ces éléments interactifs.
OBS
Le logiciel que j’utilise, sans surprise, c’est OBS. Gratuit, open-source, disponible pour un peu tous les systèmes; l’idéal. En théorie. Dans les faits, c’est un peu plus compliqué que ça. Parce que, bien sûr.
En fait, OBS n’est pas un programme facile à utiliser. Il a, comme souvent avec les logiciels open-source, une tendance à ressembler à une usine à gaz pendant un bombardement majeur. D’ailleurs, il m’a assez souvent explosé à la face – heureusement pas pendant les diffusions.
Le souci, c’est que je n’ai pas vraiment une installation très standard. Pour le moment, j’utilise mon MacBook Pro comme station de travail, en mode fermé avec un écran externe. Et ça, la nouvelle version d’OBS (la 31), elle n’aime pas du tout. D’où réaction, d’où fumette, d’où panique parce que la première de ces réactions a eu lieu une heure avant le début d’un live. J’ai pu trouver une astuce pour résoudre le bigntz (garder le laptop ouvert), mais ce n’est pas idéal.
Cela dit, sans être absolument obligatoire, OBS est un logiciel important pour avoir une diffusion qui a l’air un minimum pro. Avoir par exemple des « scènes », à savoir des arrangements d’éléments graphiques à l’écran et en changer quand nécessaire. Dans mon cas, j’ai une scène d’attente, que j’ai à l’écran quand je lance la diffusion, quelques minutes avant le début officiel, un générique, un écran « normal » avec juste ma tronche et les commentaires des spectateurs, et un autre pour montrer les photos. J’en ai préparé un pour les cas où j’aurais un invité et j’en ai même un qui dit juste « pause » si j’ai soudainement une urgence, biologique ou autre.
Tous ces éléments, ça se prépare, ça se configure; ça ne se fait pas tout seul. Les quelques bidules interactifs que j’ai proviennent de solutions tierces, comme Streamlab, et souvent ce sont des trucs payants. Enfin, comme je diffuse en même temps sur Twitch et sur YouTube, il faut que j’ai un plug-in qui gère le multistream – et je soupçonne que c’est le facteur d’instabilité de ma configuration.
Le matériel
L’autre aspect, c’est que, par rapport à une vidéo classique, il faut que le matériel puisse tenir la distance. Quand j’enregistre un épisode, ça dure rarement plus d’une demi-heure, donc la plupart de mes équipements (caméra, micros, éclairage) ont une autonomie suffisante. Par contre, les live de plus d’une heure, j’en ai déjà fait et là, on atteint souvent les limites des batteries.
Du coup, j’ai réorganisé mon bureau pour avoir un maximum d’appareils connectés sur le secteur. Ce qui implique d’ailleurs un changement de caméra (la ZV-1 que j’utilise pour les épisodes ne se connecte pas non plus à mon ordi). Et, des fois, j’oublie. Ou ça déconne. Et autant en enregistrement, c’est un désagrément mineur, autant en diffusion en direct, ça peut vite être catastrophique. Pour le moment, je n’ai pas eu de catastrophe, mais l’éclairage principal qui canne parce que j’avais mal connecté le câble d’alim, ça m’est déjà arrivé.
Et puis il y a le côté non négligeable que tout ce bazar prend de la place, surtout si on ajoute le deuxième ordi portable portable pour garder un œil sur ce qui se passe sur les diffusions elles-mêmes. Pour Twitch, je peux voir ça dans OBS même, mais pas pour YouTube. Comme j’ai tendance à avoir un naturel bordélique, ça n’arrange pas.
La diffusion
Paradoxalement, le live lui-même, c’est la partie la plus facile. Disons que j’ai une certaine habitude pour parler pendant des plombes – ça s’appelle le jeu de rôle. Bon, ce n’est pas toujours très cohérent non plus; je travaille le plus souvent « sans filet », sans script ou même sans notes et, du coup, je m’égare facilement.
Les questions des spectateurs n’aident pas: en plus d’être bordéliques, je suis facilement distrait (« Squirrel? »). En même temps, c’est aussi ce qui fait l’intérêt des livestreams: avoir des interactions avec sa communauté – même si parfois c’est « j’ai vu de la lumière ».
Alors, ce n’est pas la grande foule. Je crois qu’au plus, tous canaux de diffusion confondus (Twitch et YouTube, donc), j’ai dû avoir une vingtaine de personnes en ligne. Mais c’est toujours cool de discuter en direct – modulo quelques secondes de décalage.
Il y a pour le moment nettement plus de monde sur YouTube que sur Twitch – probablement parce que j’ai déjà une bonne dose d’abonnés sur YouTube, qui voient popper les notifications. Twitch est aussi assez pénible dans sa gestion des annonces: il y a une fonction calendrier, mais elle ne fonctionne que si on a des diffusions régulières – genre, si je diffusais tous les jeudis à 20 h 30, ce qui n’est pas le cas.
Je vais cependant continuer à diffuser sur Twitch, ne serait-ce que parce que j’aimerais aussi faire des lives sur les jeux vidéos et, notamment, World of Tanks. Idée qui, d’ailleurs, n’est pas sans souci technique, vu que, sur Mac, le jeu n’est pas natif, mais en émulation. C’est faisable, mais j’ai le choix entre soit voir la fenêtre OBS, soit celle de World of Tanks, ce qui n’est pas pratique.
Le reste
Il y a pas mal d’aspects dont on parle rarement, comme le fait de configurer la chaîne, écrire des descriptions, préparer des vignettes. C’est peut-être moi qui suis un chouïa trop perfectionniste pour mon propre bien, notez, mais tout ça prend pas mal de temps.
Par exemple, je fais toujours un petit montage rapide de l’enregistrement de la diffusion, juste pour virer les vides au début et à la fin et améliorer un peu l’audio.
La suite
Je me suis lancé dans les livestreams pour tester des trucs et, après trois mois, j’aime bien l’idée. Je vais continuer en 2025 et chercher quelques idées pour améliorer encore le résultat. J’ai l’impression qu’il y a une blinde de fonctions sur OBS et ailleurs que je manque et il va falloir que j’explore ça.
Au reste, si vous être vous-même dans le livestream-gaïme, n’hésitez pas envoyez vos conseils et bons plans.
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