Sherlock

Sherlock Holmes est furieusement tendance. La mini-série de trois épisodes Sherlock, signée par la BBC, arrive dans la foulée du film avec Robert Downey Jr et de House MD, dont le personnage principal est directement inspiré du misanthrope le plus célèbre de la littérature. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrait: j’adore le personnage et cette série est délicieuse.

L’originalité de cette nouvelle adaptation est de la transposer à notre époque; ce n’est pas une nouveauté, puisqu’une des adaptations cinématographiques les plus célèbres, avec Basil Rathbone dans les rôle-titre et tournée entre 1939 et 1946, reprenait ce même principe. On perd l’aspect “Angleterre victorienne”, mais on gagne quelques parallèles amusants, comme Watson vétéran de l’Afghanistan, comme son modèle du XIXe siècle.

À la vérité, cette adaptation est des plus réussies et réserve des surprises pour quelqu’un qui connaît bien les ouvrages originels: elle est truffée de petits clins d’œil et de références plus ou moins bien cachées. À part ça, les histoires, si elles sont inspirées par les romans de Sir Arthur Conan Doyle, sont pour la plupart originales et mettent en scène Sherlock Holmes et sa némésis, Moriarty, pour un duel à distance. On y retrouve Holmes et Watson, bien sûr, mais également Mme Hudson, Mycroft et l’inspecteur Lestrade.

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World Invasion: Battle Los Angeles

Hier soir, nous sommes allés voir World Invasion: Battle Los Angeles, le film tiré du jeu vidéo. Ah, on me dit dans l’oreillette qu’en fait, il n’y a pas de jeu vidéo. J’aurais pourtant juré…

Disons les choses ainsi, si on n’aime pas les films avec des militaires américains qui gagnent à la fin (normal: ce sont des Marines), des extra-terrestres insectoïdes vraiment très méchants qui perdent à la fin, plein de matos militaire pour faire baver les guntakus, des innocentes victimes à sauver coûte que coûte, des sacrifices héroïques, de la baston dans un chaos urbain et des grosses, très grosses explosions, alors il faut éviter d’aller voir ce film, dont le titre tient lieu de scénario.

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Star Trek: Enterprise

Chaque franchise a son mouton noir; pour Star Trek, c’est sans doute Enterprise, une série en quatre saisons qui s’intéresse au tout premier vaisseau hyperluminique terrien portant le fameux nom (mais pas encore l’immatriculation NCC-1701). Personnellement, je l’aime bien; par certains côtés, elle est à l’opposé de la série originelle et, par d’autres, pas du tout. Le côté amusant, c’est de voir non pas un vaisseau rutilant, bénéficiant d’un siècle d’avancées technologiques, mais un prototype mal dégrossi, lancé en catastrophe avant même ses essais opérationnels et dont l’armement principal est encore dans ses cartons. C’est aussi un équipage de pieds-tendres qui débarquent, la bouche en cœur, dans un univers qui n’est pas toujours amical.

Cela dit, ça reste du Star Trek: par beaucoup de côtés, c’est toujours de la science-fiction pour enfants sages, naïve au possible, avec ses extra-terrestres qui se caractérisent principalement par des couleurs de peau exotiques et/ou des protubérances faciales variées et ses planètes monoclimatiques. Même si quarante années de développements scénaristiques sont passées par là depuis la série originelle, on est loin de l’approche crasseuse d’un Firefly (pour donner un nom au hasard) où les protagonistes sont à peu près tous gris, avec des nuances variables. Ici, les héros sont des héros, même s’ils ont leurs moments de doute et leurs faiblesses; on est plus près d’une ambiance pulp (remise au goût du jour du XXIe siècle) que d’une quelconque prétention au réalisme.

En même temps, c’est un peu marqué dessus, donc on ne va pas se plaindre trop fort. Et, pour autant, la série est plutôt plaisante, avec les deux premières saisons consacrées aux débuts de l’exploration interstellaire terrienne et aux interactions entre les différents membres de l’équipage.

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Arrietty, le petit monde des chapardeurs

On est fanboy ou on ne l’est pas et la sortie d’un nouveau film des Studios Ghibli comme Arrietty, le petit monde des chapardeurs a pour conséquence un passage immédiat au cinéma le plus proche. Inspiré d’un livre pour enfants signé Mary Norton, le film narre la rencontre entre Shô, jeune garçon japonais atteint d’une maladie du cœur, et Arrietty, jeune fille du peuple des Chapardeurs, minuscules humains vivant cachés et qui se procurent ce dont ils ont besoin en les “empruntant” dans les demeures humaines.

Si je ne vais pas plus loin dans la narration de la trame, ce n’est pas pour éviter d’en dire trop, mais bien parce qu’il n’ a pas grand-chose de plus à raconter. C’est très contemplatif, genre “tranche de vie” autrement banale s’il n’y avait pas cette présence des Chapardeurs, un peu comme des fées sans tout le côté mystico-magique qui va avec. Du surnaturel qui, au final, est très naturel; je me demande si ce n’est pas un peu la “touche japonaise” dans ce genre d’histoire: même le surnaturel le plus absurde paraît complètement banal.

Visuellement, rien à redire. Déjà, ce n’est pas de la 3D, ouf! Ensuite, c’est de l’animation de qualité dans le style Ghibli, avec des couleurs somptueuses, toujours le petit détail qui tue et, par-dessus le marché, une technique et une fluidité sans pareille. Les décors de la campagne japonaise sont magnifiques et les détails du monde des chapardeurs, entres les murs et sous les planchers des maisons humaines, sont très bien pensés. Ajoutez à cela une très belle musique signée Cécile Corbel, dont les tons celtisants s’accommodent curieusement bien avec cette histoire.

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Tron Legacy

Ce n’est pas la première fois que je vois un film en retard, mais, avec Tron Legacy, c’est un peu la première fois que j’ai l’impression de rattraper un retard de trente ans en regardant une nouveauté du mois. Pour préciser : oui, j’ai vu le Tron originel, même que c’était au ciné lors de sa sortie (et je l’ai en plus revu l’année passée). Ça n’empêche pas que j’ai l’impression d’avoir vu avant-hier soir le film que j’aurais voulu voir il y a trente ans.

C’est très bizarre, comme impression, et je n’arrive pas complètement à me l’expliquer. Je soupçonne que, plus qu’une suite, j’ai surtout eu l’impression de voir un remake, voire même une version restaurée du film de 1982, avec des vrais effets spéciaux qui pètent et une musique signée Daft Punk, qui colle remarquablement bien à l’ambiance, mais qui, objectivement (et qualité de production mise à part), aurait pu être écrite à l’époque.

Objectivement, Tron Legacy n’est pas un bon film ; plaisant, mais pas bon. Le scénario est à peu près inexistant – aussi inexistant, d’ailleurs, que celui du film originel. Il est certes truffé de références plus ou moins geeks (genre la fameuse citation de Wargames) et plus ou moins volontaires (c’est peut-être moi, mais le face à face entre le méchant et le mentor du gentil sonne vraiment très Star Wars), mais les thèmes sont éculés (le créateur contre sa créature, l’héritage du héros ou la recherche illusoire de la perfection) et mal exploités.

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Don’t Make Me Steal

Lors de la conférence Lift, certains participants ont lancé Don’t Make Me Steal, un manifeste anti-anti-piratage qui est surtout un appel à des alternatives légales pour le téléchargement qui n’implique pas des prix prohibitifs, des heures de pubs impossibles à passer ou des verrous numériques qui emmerdent tout le monde, sauf les pirates.

Ceux que l’anglais rebute peuvent se rabattre sur l’article de MacGénération qui m’a conduit à la page en question.

Autant dire que c’est le genre d’initiative que je soutiens ardemment. Si ça ne tenait qu’à moi, ça ferait un moment que le mètre cube de DVD qui encombrent notre appartement aurait été remplacé par un ou deux disques durs d’un fort beau gabarit. Parce que sans même parler de l’impact écologique du bidule, je vois de moins en moins l’intérêt de payer entre vingt et cinquante balles pour acheter des films qu’on ne regarde en général qu’une fois, et encore pas toujours.

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Tangled

À ce stade de l’écriture – à savoir juste après avoir tapé le titre – je me demande si je dois vous parler de Tangled, le dernier film d’animation des studios Walt Disney, ou si je dois me lancer dans une diatribe sur les complexes multisalles et leur politique absurde qui fait qu’on a le choix entre des films en VF 3D ou en VO, mais 2D. Bon, ce sera pour une autre fois, ce d’autant plus que, très franchement, la 3D, comme gimmick qui force à payer plus cher pour voir des films flous, j’en ai un peu soupé.

Bref, Tangled. C’est un conte de fées, comme d’habitude, avec la princesse qui a un pouvoir magique dans ses cheveux et qui est enlevée à sa famille par une vile sorcière (ou peu s’en faut) qui l’utilise pour garder sa jeunesse éternelle. Je résume, mais c’est l’idée. Arrive un prince charmant plus charmant que prince, car poursuivi par les archers du roi pour vol de couronne – celle de la princesse, bien sûr – et la jouvencelle se met à rêver de s’évader de la tour dont elle n’est jamais sortie.

Pas de doute: Disney a compris qu’un excellent moyen de faire plus d’entrées, ce n’est pas forcément de faire de la 3D, mais d’avoir une histoire qui plaise autant aux enfants qu’aux parents. Ou aux enfants attardés dans mon genre. De ce point de vue, le film ne rate pas sa cible. Entre les sautes d’humeur de la gamine, très “ado moderne”, son habilité à la poêle à frire de guerre, les plans plus ou moins foireux du voleur pour se débarrasser de son boulet ou le fabuleux cheval Maximus, il y a de quoi s’amuser pour toute la famille.

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Chiko, l’Héritière de Cent-Visages

Je viens de finir une série japonaise pas banale: Chiko, l’héritière de Cent-Visages. Pas banale par ses thèmes, sa construction et la toile de fond historique. Commençons par cette dernière: l’action se déroule dans le Japon des années 1950-1960, pendant la reconstruction du pays. Et, contrairement a beaucoup d’animés que je connais, il n’occulte en rien cette période: les personnages adultes sont issus de la guerre et ont leurs démons et psychoses nés des évènements.

Sa construction ensuite: si la série semble se placer dans la droite ligne des histoires de gentlemen-cambrioleurs façon Lupin III, à travers le personnage de Cent-Visages, elle bascule brusquement après un tiers, avec massacre de la presque totalité des seconds rôles et un retour à la case départ (ou presque) pour Chiko, la jeune fille que Cent-Visages avait enlevé en même temps que le bijou qu’elle portait pour la soustraire à son empoisonneuse (au sens littéral) de tante et dont il avait fait son héritière.

Commence alors une période creuse où Chiko se rhabitue à une vie “normale”, tout en essayant d’échapper aux tentatives d’assassinat orchestrées par sa chère tante. Elle est entraînée par une des amies d’école dans un plan de “demoiselles détectives” qui est l’alibi officiel du générique de fin (autant dire qu’avant la moitié de la série, on se demande bien le rapport avec la choucroute), avant que l’histoire ne bascule une seconde fois avec une chasse à l’héritage réel de Cent-Visages.

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Scott Pilgrim vs. the World

Je n’ai pas pu voir le film Scott Pilgrim vs. the World au cinéma. La faute à plein de choses pas vraiment de mon ressort, comme l’incurie des distributeurs – à commencer par Universal, qui a attendu six mois (et la sortie DVD aux USA) avant de distribuer le film en Europe. Et après, l’industrie du cinéma s’étonne du téléchargement illégal. Pour ma part, étant bête, mais discipliné (sûrement plus bête que discipliné d’ailleurs), j’ai acheté le DVD et c’est donc dans le relatif confort de mon chez-moi, avec potes et chats (mais sans pop-corn), que nous avons regardé l’objet.

“L’OVNI” serait plus juste. Car si la bande dessinée Scott Pilgrim est déjà passablement barrée, son passage en film contient plusieurs niveaux supplémentaires de bargeitude. À commencer par le fait qu’il reprenne certains des codes de la BD: les petites vignettes explicatives qui accompagnent les personnages, les onomatopées (façon série télé Batman des années 60) et quelques autres éléments du genre. Ça, plus les codes des jeux vidéos, à commencer par le logo Universal du début, retravaillé façon jeux 8-bit.

J’avais quelques craintes quant à la capacité du film de condenser en deux heures les six volumes de la bande dessinée, mais, à vrai dire, le mode de narration est différent et passe très bien ainsi. Au lieu d’être une chronique qui se déroule sur plusieurs mois, entrecoupée de bagarres homériques, le film est une succession de bagarres homériques se succédant à un rythme accéléré, entrecoupée de saynètes explicatives aux transitions hyperboliques. Mais qu’est-ce qui n’est pas hyperbolique dans ce film, où les protagonistes passent à travers les murs ou explosent en laissant derrière eux une pluie de pièces?

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Summer Wars

Il ne nous aura pas fallu longtemps pour mater le premier anime de l’année 2011. Et s’ils pouvaient tous être comme ce Summer Wars, de Mamoru Hosada (La traversée du temps) ce serait bien. Ce long-métrage me paraît assez typique d’une tendance récente dans les film japonais récents: mélanger une aventure hors du commun – dans le cas présent, le combat contre une IA folle qui sème terreur et dévastation dans un monde virtuel en ligne – avec une chronique familiale dans un Japon contemporain partagé entre modernisme et tradition.

On y suit particulièrement deux lycéens, le très geek Kenji et la très mignonne Natsuki, la seconde demandant au premier de jouer auprès de sa famille le rôle de petit ami, afin de tenir une promesse qu’elle avait faite à la matriarche du fort vénérable clan Jinnouchi. Et voici un ado timide et semi-autiste propulsé dans une très ancienne et très grande famille qui tient une grande fête dans son ancienne demeure non loin de la ville d’Ueda. La situation se complique lorsque Kenji reçoit un mystérieux message codé envoyé via le réseau social / jeu en ligne Oz et dont le décodage semble mettre un souk pas racontable dans le jeu et en dehors.

Ce qui est vraiment impressionnant dans Summer Wars, c’est la façon dont les deux trames principales de l’histoire – la chronique d’une famille ancienne et traditionnelle, mais dont les membres sont bien intégrés dans la société contemporaine, et le piratage du monde virtuelle par une IA inarrêtable – parviennent à se compléter et à former un film dont les rares temps morts sont juste là pour mettre en exergue les thèmes en question. Niveau rythme, c’est exemplaire: on ne s’ennuie pas une seconde.

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Flander’s Company, saison 3

Pour cette troisième saison de la Flander’s Company, on va faire simple: reprenez mon billet sur la deuxième, et sachez que le cœur de l’intrigue est cette fois-ci l’apparition de super-héros ultrapuissants qui viennent toquer à la porte de la compagnie. Et quand je dis “toquer”…

Pour le reste, tout y est: jeu d’acteur très discutable? Effets spéciaux petit budget? Décors miteux? Check, check et re-check. Humour dévastateur, références de geeks et personnages désopilants? Toujours check.

La Flander’s Company est un peu à la série télé ce que le webcomic est à la bande dessinée: c’est souvent réalisé avec un manque flagrant de moyens, mais paradoxalement, ce côté “à la ramasse” a tendance à faire ressortir les qualités de l’écriture et des dialogues. Malgré tous ses défauts techniques, la série fait rire. Enfin, me fait rire.

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La copie numérique légale, ç’aurait pu être une bonne idée

C’est la période des achats de Noël. Bon, d’accord: à moins d’être très en retard, c’était la période des achats de Noël. Bref. J’ai donc acheté comme cadeau à ma chère et tendre le DVD d’un film de superhéros dont je tairai le nom, mais que j’avais chroniqué dans ces pages (je ne risque pas grand-chose: Isa ne lit pas mon blog; en plus, il était sur sa wish list, donc au temps pour la surprise).

Histoire de faire mon moderne, j’ai acheté la version DVD/Blu-Ray/copie numérique, sous le fallacieux prétexte qu’il ne coûtait que dix francs de plus. Las! C’était avant que je ne lise un billet sur le sujet, dont le titre résume bien le problème: En théorie c’était bien, en pratique ça l’est moins…

Je vous la fais courte: la copie en question est dans un format abscons, truffé de protections débiles, nécessite l’inscription à deux services en ligne différents fort fouineurs et, en plus, un programme spécifique qui envoie furtivement plein de données que l’on imagine personnelles sur des serveurs externes. Comme le résume fort bien l’auteur: FAIL.

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FlashForward

Le 6 octobre 2009, toute la planète perd connaissance pendant deux minutes et dix-sept secondes. Pendant ce laps de temps, les personnes inconscientes voient ce qui leur arrive le 29 avril 2010, autour de dix heures du soir. Puis elles se réveillent au milieu d’un chaos indescriptible: le “blackout” est arrivé sans prévenir. Tel est le début qui claque de FlashForward, série télé en vingt-deux épisodes; la suite est un peu moins enthousiasmante.

La série suit principalement un agent du FBI, Mark Benford, alcoolique repenti et, si l’on en croit sa vision du futur, l’agent au cœur de l’enquête sur les évènements du 6 octobre. Le problème est que, dans sa vision, il est sur le point de se faire tuer par de mystérieux commandos, pendant que sa femme vit avec un autre homme. Plus ennuyeux: son coéquipier n’a aucune vision, ce qui lui fait croire qu’il ne sera peut-être plus en vie ce jour du 29 avril. Alors que le FBI essaye de comprendre les tenants et aboutissants de l’évènement, ils comprennent que ce n’est pas un accident. Et que pas tout le monde était inconscient pendant le blackout.

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The Expendables

Je dis souvent que la nostalgie, c’est pour les cons, mais il faut quand même avouer que, quand c’est géré avec intelligence et humour, ça peut être plaisant. Témoin The Expendables, film-hommage au cinéma d’action de la fin du XXe siècle et ses héros à gros bras, gros flingues et petit scénario. D’ailleurs, c’est bien simple, ils sont à peu près tous au générique: Sylvester Stallone (également réalisateur), Jet Li, Dolph Lundgren, Micky Rourke, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger, plus Jason Statham pour faire jeune.

L’idée de base est simple: un groupe de mercenaires, emmené par Stallone, est engagé par la CIA pour aller flinguer un général encombrant dans une petite île des Caraïbes; après, les choses ne se passent pas comme prévu, mais on s’en fout parce que c’est une bonne excuse pour flinguer tout ce qui est flinguable et faire sauter le reste. Le tout en une heure trente chrono, ce qui permet au bruit des explosions et des rafales de couvrir celui du pop-corn.

Tout le film tient dans ce simple paragraphe; c’est un énorme clin d’œil aux films du genre, qui utilise et revisite tous les clichés du genre, à commencer par les noms crétins (mention spéciale au personnage joué par Jet Li, Yin Yang), les dialogues dégoulinants de testostérone et de calembours douteux, le fétichisme des gros flingues, le décor qui explose (à peu près tout peut exploser dans ce genre de film), les cascades improbables, la bande originale mitigée symphonique martial et hard-rock, le thème de la rédemption et les méchants très méchants.

Les rôlistes joueurs de Feng Shui ou de Extreme Vengeance peuvent se passer les scènes au ralenti pour en décortiquer les actions selon les mécanismes de leur jeu favori et arriver à un catalogue assez exhaustif. Au reste, si je devais faire un gros reproche à ce film, c’est que les scènes d’actions sont parfois abominablement bordéliques et à la limite de la lisibilité; si on peut laisser un truc aux réals de l’époque, c’est qu’il savaient faire dans la chorégraphie lisible.

Bref, n’allez pas voir ce film pour autre chose que des gros muscles, des gros flingues et des grosses explosions. Mais allez le voir quand même, ça défoule!

Conan le Barbare niveau zéro

Dans “Conan”, il y a “con”. Je sais que cela va paraître au mieux hérétique et plus probablement trollesque à un certain nombre de mes lecteurs, mais, trois jours après, je suis encore un peu énervé. Car, ce lundi, j’ai comblé une lacune culturelle et regardé Conan le Barbare.

Ce n’était pas une bonne idée. Au moins ça me permet d’en dire du mal en toute connaissance de cause.

Car, avec d’autres bouses (du genre Matrix), Conan le Barbare fait partie du panthéon cinématographique des rôlistes. Si cela ne me mystifie pas tant que ça, ça me déprime quand même un peu. Ça explique aussi beaucoup de choses sur le fétichisme suspect du rôliste lambda envers les grosses brutes qui cognent en général, les barbares en particulier et, plus généralement, le med-fan.

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Satoshi Kon, 1963-2010

La semaine passée, le réalisateur japonais Satoshi Kon est décédé à l’âge de 46 ans,  des suites d’un méchant crabe. Sans trop de surprise, les grands médias francophones n’en ont, à ma connaissance, absolument pas parlé, malgré le fait que Satoshi Kon ait réalisé quelques chef-d’œuvres, comme Perfect Blue, Millennium Actress ou Paprika (pour ne parler que de ceux que j’ai vus).

La raison pour laquelle je reviens sur le sujet après autant de temps, à part le fait que je suis un grand fan de ses films et qu’il mérite qu’on lui rende hommage, c’est à la suite d’un message – le dernier message de Satoshi Kon.

Adieu, monsieur Satoshi Kon et excusez-moi, je crois que j’ai une poussière dans l’œil.

(Photo: Satoshi Kon à Washington, le 14 avril 2007. © Aaron Webb – sous licence Creative Commons NC-SA)

Sky Crawlers

Dernier film en date de Mamoru Oshii, réalisateur japonais auquel on doit les films Ghost in the Shell ou Patlabor, Sky Crawlers est une tuerie visuelle de près de deux heures, qui propose dans un XXe siècle uchronique, la vision d’une guerre contrôlée et de combats aériens à couper le souffle. Quel dommage que ce soit la seule chose qu’il faille en retenir.

Le gros problème d’Oshii est que c’est un réalisateur qui aime le contemplatif, mais qui filme des histoires truffées d’action. Du coup, on se retrouve avec des films à la limite de la schizophrénie – et pas toujours du bon côté. Dans cette optique, Sky Crawlers est assez typique: s’il comporte des scènes de combats aériens à couper le souffle, plus de la moitié des deux heures du film doivent être composée de plans fixes ou de panoramiques sur des paysages, certes somptueux, mais vides.

Quelque part, ça ne devrait pas m’étonner: le cinéma japonais, à l’instar de la bande dessinée japonaise, a sa propre façon de raconter des histoires – mélange de contraintes techniques, commerciales et culturelles; je soupçonne que la pratique du zen doit y être pour quelque chose. Ça ne m’empêche pas d’être déçu par ce film.

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