Bon, autant dire qu’écrire un compte-rendu du concert d’hier soir à huit heures du matin, c’est un peu une gageure. J’ai un peu dans l’idée que si mes allergies semblent vouloir me foutre la paix cette année, je risque plus des babioles comme l’épuisement physique, l’infarctus des pieds ou le coma éthylique. En même temps, j’étais prévenu.
Ce que j’avais par contre totalement zappé, c’est que le festival ne commençait officiellement que le soir du vendredi, ce qui fait que j’ai passé à peu près toute la journée à errer dans les rues de Mons, de bars en bars (et autant dire que, si j’avais dû faire tous ceux de la Grand-Place, j’y serais encore).
Mais le soir, c’est place aux concerts et c’est Borrachoz, un groupe belge au nom bien de chez nous qui ouvre le bal. Et quand je parle de bal, ce n’est pas une image: les concerts de Troll & Légendes, ça tient beaucoup du bal masqué pour ce qui est de l’apparence du public et la musique folko-celtoïde font que ledit public manifeste une envie spontanée d’agiter ses pseudopodes en rythme (même si le rythme en question n’est pas toujours celui de la musique jouée).
Borrachoz, puisque c’est bien d’eux qu’on parle, assurent le spectacle. Visiblement des vétérans de la scène folk belge (vingt ans d’existence), ils s’amusent de leur statut de vieux clous et proposent une folk-rock honnête à base de beaucoup d’arrangements traditionnels et d’agitage de drapeaux bretons, pour la plus grande joie d’une public déjà bien chauffé.
Sans vouloir médire sur les précédents, avec le groupe allemand Dunkelschön, on passe à une autre pointure. Insérez ici une blague sur la légendaire précision germanique, mais le folk-rock borderline métal du groupe – qui compte un joueur de vielle et une violoncelliste – a tout ce qui faut pour allumer les passions du rockeur le plus blasé. Pensez un peu à une version plus rock d’Omnia et vous aurez une assez bonne idée de leur style.
Enfin, arrive le Naheulband. Je dois avouer que c’est la première fois que je peux les voir en vrai concert; le showcase du Monde du Jeu il y a des années ne compte pas vraiment. À Orcidée, j’avais une partie en même temps et il y a deux ans, j’étais à l’hosto. Du coup, je me suis dit que je n’allais pas les rater et environ trois mille personnes se sont dit la même chose: c’était noir de monde. Visiblement, tout le monde était venu surtout pour eux et les presque deux heures de concert ont été l’occasion d’une hystérie collective geeko-rôliste d’une rare intensité.
J’avoue: je ne suis pas un grand fan de la musique; j’apprécie, mais je ne cours pas après non plus. Par contre, niveau ambiance et débilité profonde, le Naheulband, c’est juste ultime! Par contre, les gars (je sais que certains me lisent), un conseil: le coup du poulet, faites-le en toute fin de concert, sinon ça va vous pourrir tout le reste du set. Je me comprends; eux aussi, sans doute.
Bref, avec ces trois pointures, c’est un festival qui démarre sur les chapeaux de roues du char tiré par des Pégases (ou des chevaux de l’enfer, c’est selon). Comme il paraît que je n’ai plus le droit de dire du mal du son, je m’en abstiendrai, sinon pour dire que ce n’était pas top. Mais on verra la suite. Parce que c’est pas tout ça, mais j’ai un petit-déjeuner à prendre et un stand à monter, moi!
Comme d’habitude, mes photos toupourrites (l’iPhone 3 pour les concerts, c’est très moyen) sont sur Flickr.
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