Dans les premiers temps où j’écoutais du post-rock – ça doit bien faire une quinzaine, sinon une vingtaine d’années – il y avait des groupes qui compensaient l’absence de paroles de la musique par des titres très descriptifs. J’ai l’impression que There Lingers One Who’s Long Forgotten, de Black Narcissus, se revendique un peu de cette tendance.

La première particularité de Black Narcissus, c’est qu’il s’agit d’un duo de musiciens belges, un bassiste et un batteur. Pas forcément les premiers instruments qui viennent en tête quand on parle de post-rock instrumental, encore que leur musique va également chercher ses inspirations du côté blackgaze.

Si j’ai bien compté, There Lingers One Who’s Long Forgotten est le troisième album du groupe. Il compte huit pistes, entre cinq et onze minutes, pour une durée totale de près de cinquante-quatre minutes.

Le truc le plus frustrant avec Black Narcissus, c’est qu’il est assez difficile de gratter des informations sur le groupe et l’album: pas de site web, une page Facebook chiche en informations, pas grand-chose non plus sur Bandcamp… Je n’ai même pas vraiment pu trouver de date de début du projet.

Mais, finalement, ça n’est pas très grave, vous me direz: l’important, c’est les val… euh, la musique. Eh bien comme mentionné plus haut, There Lingers One Who’s Long Forgotten m’a renvoyé une bonne quinzaine d’années en arrière, avec notamment des groupes comme Red Sparowes.

C’est une bonne nouvelle, parce que c’est quand même un genre musical que j’apprécie, mais pas pour tout. Disons qu’à la base, Black Narcissus ne réinvente pas grand-chose et, facteur aggravant, il le fait sur une durée que je trouve un poil longuette.

Pour ceux qui ne connaissent pas le genre en question, c’est donc du post-rock instrumental, avec des ambiances splendides et quelques montées en puissance brillantes. Il se démarque un peu par son accent mis sur la section rythmique – ce qui n’est pas surprenant, compte tenu du format du duo, ainsi que par quelques inspirations blackgaze, voire black-metal tout court (par exemple sur « At the Mercy of Men with No Mercy at All »).

Alors oui, c’est beau. Mais c’est aussi un peu long, pour ne pas dire chiant par (brefs) moments. Il suffirait de pas grand-chose – deux, peut-être même une seule piste en moins – pour que le format soit plus digeste. Mais reste que, dans l’ensemble, c’est loin d’être un gros problème. C’est assez typiquement le genre d’album qu’on peut se passer en fond sonore, par exemple lors d’une séance d’écriture ou pendant un voyage.

Découvert dans une chronique d’Angry Metal Guy, Black Narcissus est un peu moins enthousiasmant que la chronique en question le laissait penser, mais There Lingers One Who’s Long Forgotten est un album qui passe plutôt bien, surtout si on est sensible à cette esthétique post-rock 2005-2010.

L’album est disponible sur Bandcamp.

Bonus, la « vidéo » de « Something Strange and Eternal »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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