On ne va pas se mentir: Avatar: The Way of Water était un peu le passage obligé geek de cette fin de 2022. Même si nous l’avons vu en 2023 finalement. Et on ne va pas se mentir non plus, c’est probablement la raison principale pour aller le voir.

Sortie treize ans après le premier film, cette suite se situe quinze ans plus tard. Jake Sully, le marine devenu Na’vi, est désormais père de famille, avec trois enfants – plus une fille adoptive qui est celle de Grace, la scientifique.

La vie suit son cours, paisiblement, jusqu’à ce que les Terriens reviennent avec des gros moyens – et un peloton de soldats clonés dans des corps na’vi, dont le colonel Quaritch. Oui, celui que Jake avait tué quinze ans avant.

Du coup, Jake décide de quitter son clan pour leur éviter des représailles, avec sa famille, et d’aller se cacher parmi les clans des archipels. Ce Plan Génial ne va pas très bien fonctionner.

Si vous sentez une pointe de sarcasme dans la phrase précédente, c’est parce que j’ai des sentiments ambivalents par rapport à ce film. Un peu comme le premier, quoi. À vrai dire, il y a beaucoup de choses dans Avatar: The Way of Water qui entrent dans la catégorie « un peu comme le premier ».

J’ai lu un commentaire extrêmement lapidaire sur le sujet, qui disait, en gros, « de toutes les histoires que James Cameron aurait pu raconter, il a choisi de reprendre celle du premier film. » C’est un peu exagéré, mais un peu seulement.

Disons qu’on retrouve beaucoup des thèmes narratifs: la transition vers une nouvelle culture et l’apprentissage qui en découle; la menace extérieure, implacable; l’inimitié personnelle; l’opposition entre tradition indigène et modernisme terrien…

Et c’est quand même très binaire: les Terriens sont globalement très méchants et les Na’vi sont globalement très gentils. Ajoutez-y une grosse couche de mysticisme new-age et vous aurez un fond un chouïa sirupeux.

Il y a quelques bonnes idées. Le personnage de Spider – le fils naturel du colonel – est franchement intéressant et ajoute un peu de nuances de gris dans un horizon narratif autrement très contrasté. Les scientifiques restés sur place auraient aussi pu être plus intéressants, mais passé le premier quart du film, on ne les voit plus.

Il y en a aussi pas mal de mauvaises. J’ai trouvé un chouïa choquant – pas très étonnant en y repensant, mais quand même – que Jake Sully ait élevé ses gamins comme un soldat terrien. Heureusement que ses filles sauvent un peu le bazar.

Reste un émerveillement visuel constant, des scènes d’action spectaculaires à souhait et aussi deux-trois vérités qui étonnent – et détonnent – dans un film américain. Je veux dire, des soldats du corps des Marines comme antagonistes? C’est pas très courant.

Le côté « corporatisme avide » est plus souvent représenté. Je suis un peu étonné que l’unobtainium du premier film ait été remplacé, mais cette nouvelle substance, l’amrita, est encore plus pertinente, parce qu’il est évident que ça ne profitera qu’aux riches.

Un dernier mot: ce film est très long. Probablement trop long; il y a beaucoup de redites par rapport au premier film, beaucoup de scènes qui traînent en longueur et, au final, j’en retire une impression de « tout ça pour ça ».

Entendons-nous bien: Avatar: The Way of Water est agréable à regarder. Personnellement, j’ai aussi apprécié une certaine parenté (volontaire ou non) avec Elfquest. Mais c’est un peu tout. Et c’est franchement dommage, parce qu’on sent que derrière, il y a quand même une grosse dose de contexte.

Quelque part, je veux croire que James Cameron sait où il va. Seulement, il prend son temps et se laisser aller à des digressions de rôliste racontant sa dernière partie. Ce qui n’est déjà pas terrible de base, mais est franchement une mauvaise idée en film.

Je résume: Avatar: The Way of Water, c’est beau, mais c’est long. Comme le premier. Un peu trop comme le premier, en fait.

Bonus: la bande-annonce

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