Here Be Dragons, c’est, selon la légende, ce que les cartographes notaient sur les terres qui leur étaient inconnues. Un peu tout le contraire de ce nouvel album d’Avantasia. Pas qu’il n’y ait pas de dragons (celui de l’illustration, signé Rodney Matthews, est d’un fort beau gabarit), mais pour ce qui est des terres inconnues, on repassera.

Avantasia, c’est le projet du musicien allemand Tobias Sammet, un super groupe fondé en 1999 (avec un petit hiatus entre 2002 et 2006). Il propose un power-metal symphonique à grand spectacle, caractérisé par un grand nombre de chanteurs invités – ce qui a une importance plus qu’anecdotique, j’y reviendrai.

Here Be Dragons est le dixième album du projet. Il comporte dix pistes, d’une durée classique entre trois et six minutes, et s’étale sur une petite cinquantaine de minutes.

Avant de continuer, je dois préciser qu’avant d’écouter cet album, je ne connaissais d’Avantasia que son prédécesseur, A Paranormal Evening with the Moonflower Society. Et pourtant, je me suis senti immédiatement dans un environnement familier.

Avec Here Be Dragons, je retrouve ce qui fait la force d’Avantasia: des compositions énergiques, très léchées et efficaces, une avalanche de tubes en mode power-metal. Et aussi, il faut le dire, une familiarité certaine liée aux chanteurs.

C’est le truc un peu bizarre, voire dérangeant avec Avantasia: le style des compositions colle avec celui des chanteurs. Ainsi, Michael Kiske chante sur un mode qui me rappelle Halloween, Tommy Karevik fait du Kamelot (et Roy Kahn aussi, d’ailleurs), Ronnie Atkins fait du Pretty Maids, Bob Catley du Magnum, etc. Il n’y a guère que Geoff Tate qui n’est pas tout à fait dans le style Queensrÿche.

Alors, oui, ce sont des titres très cool. Franchement, Here Be Dragons est très chouette pour ça, mais j’ai du mal à y trouver ce qui ferait une « identité Avantasia ». Là encore, vu que ma connaissance de la discographie du groupe est limitée, je ne me rends pas bien compte si c’est particuliers aux derniers albums ou si c’est juste son style.

Mais du coup je suis un peu perplexe. Dans l’absolu, j’aime bien Here Be Dragons – à part peut-être les première et dernière pistes – mais je ne suis pas très enthousiaste sur le projet Avantasia dans son ensemble. Reste que si on aime le power-metal symphonique classique, il y a largement de quoi se faire plaisir. L’album est disponible sur Bandcamp (même si, ici, j’ai acheté la galette chez mon fourgue habituel).

Bonus: la vidéo de « The Witch »

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