Ce troisième et dernier tome de la trilogie d’Ann Leckie, intitulé Ancillary Mercy, contient tous les ingrédients d’un space-opéra. Des combats spatiaux, un empereur fou, des extra-terrestres, des intelligences artificielles. Et, bien sûr, des services à thé, parce que c’est le Radch.

Si le deuxième tome était – comme souvent – un chapitre de transition, c’est ici que les Athéniens s’atteignirent, etc. Il y a d’abord l’apparition d’une autre ancillaire, puis l’arrivée d’une flotte présumée hostile.

Plus la présence de la très improbable « traductrice » des Presger, le peuple extra-terrestre qui a arraché au Radch un traité qui a mis un frein définitif à leur velléités expansionnistes. Et, sans vouloir divulguer la fin, ce traité a été le début d’un changement de paradigme majeur pour le Radch et va avoir un impact sur cette trilogie.

Le truc marrant, c’est que moi qui, au début de cette série, étais surpris par l’absence de combats spatiaux, eh bien ici j’en ai eu un. Mais pas exactement le genre que je m’attendais. Genre, un personnage qui tire sur des vaisseaux avec un putain de flingue! Et on ne sait que vers la fin l’impact de cette action. Bon, ce n’était pas vraiment un flingue conventionnel, mais quand même.

Mais, comme mentionné, Ancillary Mercy – et toute la trilogie Imperial Radch (Les Chroniques du Radch en français) – n’est pas du space-opéra conventionnel. Ce n’est pas non plus de la science-fiction avant-gardiste: on est dans un contexte assez familier, qui rappelle un peu un Empire britannique ou chinois, avec ses familles dominantes et ses officiers qui boivent du thé.

Et ce sont clairement les aspects culturels qui sont au centre de cette trilogie. Le lecteur constate aisément la grandeur du Radch, sa puissance, mais aussi ses faiblesses à travers les yeux de Breq, lui-même ancien ancillaire – c’est-à-dire un robot humain servant de proxy à un vaisseau. J’aime aussi bien le petit clin d’œil dans les titres des trois romans, qui font référence aux trois classes de vaisseau de guerre.

J’ai été moins emporté par cette trilogie que par la série Wayfarers, mais malgré mes appréhensions initiales, je dois reconnaître que c’est de la bonne came et je la recommande. Par contre, et ce même s’il en existe une version française, je pense qu’il est préférable de la lire en anglais, si possible, pour profiter du jeu sur les pronoms des personnages (tous les personnages sont genrés au féminin, parce que c’est le genre neutre dans le Radch).

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