Ça faisait un petit moment qu’on les attendaient au tournant: Aephanemer a enfin sorti son nouvel album, Utopie et il contient plusieurs surprises, même si ça reste très clairement du Aephanemer.
Comme beaucoup de groupes que j’aime bien, Aephanemer est originaire de Toulouse. Actif depuis plus d’une dizaine d’années, la formation propose un death-metal mélodique et symphonique, caractérisé par la voix saturée très black-metal de Marion Bascoul.
Utopie est le quatrième album du groupe. Il comporte neuf pistes et dure un peu plus de cinquante minutes. Les six premières compositions sont de taille standard, entre trois et cinq minutes (sauf la toute première, un bref instrumental), mais l’album se conclut par un instrumental de huit minutes et le morceau-titre, en deux parties, de plus de seize minutes.
Si je voulais donner dans le cliché le plus crasse, je dirais que ce nouvel album d’Aephanemer est entre tradition et modernité. Il est vrai que, s’il y a plusieurs pistes qui sont très classiques, avec ce mélange entre death mélodique, orchestration symphonique et chant presque screech, il y a également quelques éléments nouveaux.
À commencer par le fait que les paroles d’Utopie sont en français. Certes, avec le style saturé, ce n’est pas super évident… Mais ça ajoute un petit caractère particulier aux compositions.
Il faut aussi noter que, sur cet album, le groupe est désormais un trio. Après le départ de Lucie Woaye Hune, c’est le guitariste, Martin Hamiche, qui a repris les parties de basse. Ce qui explique peut-être le délai entre le précédent et celui-ci (quatre ans quand même).
La caractéristique principale de la musique du groupe, c’est assez nettement son côté symphonique. Les parties orchestrales sont très présentes et insufflent une puissance épique aux compositions. Elles ont cependant le défaut de parfois sonner un peu trop « synthétiques »; c’est d’ailleurs un défaut récurrent, même si, ici, il me semble moins marqué que précédemment.
Un autre élément, c’est une tendance à avoir des soli de guitare très démonstratifs. Je dirais même « malmsteemiens » – et ce n’est pas toujours un compliment. Entendons-nous bien: c’est maîtrisé et efficace, mais j’ai souvent l’impression d’entendre les mêmes sonorités, ce qui me donne une impression de lassitude.
Cela dit, c’est surtout valable pour la première moitié de l’album. La seconde partie d’Utopie, avec les trois plus longues pistes, monte d’un cran en niveau de composition. L’instrumental « La Rivière souterraine » est très impressionnant et amène sur le morceau-titre.
J’ai l’air un peu mitigé, comme ça. OK, je suis mitigé. Mais un peu seulement: Utopie est globalement un très bon album, avec une première moitié classique et un peu cheesy, suivie par un final de très haut niveau. Aephanemer continue sa lancée dans le mélodeath symphonique et si le genre vous branche, je vous le recommande.
L’album est sur Bandcamp et compte même, en bonus, la version instrumentale des pistes (poru les allergiques aux voix saturées, par exemple).
Bonus: la vidéo de « Le Cimetière marin »


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