Pour le deuxième tome de ses aventures, Kanako Sawada ne va pas faire dans la facilité: une conspiration contre la nouvelle inspiratrice, une tempête, des attentats, des samouraïs, des pillards. Embarquez pour À la Conquête du Chrysanthème, de Lionel Tardy, et en route pour le Japon post-apocalyptique de 2133!
Techniquement, on est ici plus dans un monde « post-post-apo »: la Grande Catastrophe a eu lieu il y a presque un siècle et le monde commence à voir ressurgir des ruines des structures étatiques organisées, comme le Nouvel empire du Japon, qui est au centre de ces romans.
Et si le premier tome des aventures de Kanako Sawada, Terres sauvages, comportait trois histoires distinctes, il s’agit bien ici d’une seule trame. On y retrouve la jeune militaire, qui s’est installée avec sa sœur adoptive et sa compagne et qui espère bien réaliser son rêve de carrière en entrant dans les Forces spéciales. Mais sa route va croiser celle d’un ancien adversaire, ce qui va la mettre sur la piste d’une conspiration visant à éliminer la nouvelle impératrice.
À la Conquête du Chrysanthème se déroule également en trois parties: la première mène à la tentative d’assassinat de l’impératrice, la deuxième se déroule dans les terres sauvages et la troisième couvre le retour vers Shintokyo, la capitale de l’empire, avant que les conjurés ne fasse couronner leur fantoche.
Je vais reprendre ici une grande partie de ma critique du premier tome, parce que celui-ci a plus ou moins les mêmes points forts et les mêmes défauts. D’abord, un contexte ultra-fouillé; Lionel Tardy a beaucoup travaillé sa version du Japon du XXIIe siècle et, d’ailleurs, l’univers du roman est complété par un site web qui contient une grande quantité d’informations encyclopédique.
(Au passage, l’auteur cite dans ses références plein d’auteurs que j’aime bien: Nicolas Bouvier, David Weber et John Scalzi, notamment.)
L’intrigue est plutôt classique – sauver l’impératrice, protéger l’impératrice, traverser plein d’épreuves pour ramener l’impératrice sur son trône – mais elle est bien emmenée. Il y a de l’action, beaucoup même, et il y a même des personnages connus qui tombent au champ d’honneur. La deuxième partie permet de découvrir plusieurs îlots de civilisation autres que l’empire (et avec quelques idées intéressantes), ce qui est plutôt rafraîchissant.
Côté « moins », il y a toujours quelques « tics d’écriture » qui m’agacent. Par exemple, le fait d’avoir des expressions en japonais au milieu des dialogues de personnages qui sont censés parler… japonais. J’imagine que l’idée est de renforcer cet aspect culturel, mais pour moi, ça a un côté « département de la redondance redondante » qui m’agace.
Je ne suis pas non plus très fan des thèmes autour de l’Honneur, le Devoir et tout le toutim. Certes, c’est raisonnablement logique pour des personnages qui sont militaires. Mais ça fait aussi gros cliché japonisant. Cliché potentiellement justifié, mais ça donne quelques dialogues un peu lourdingues.
Comme mentionné, j’avais déjà émis la plupart de ces critiques sur le premier tome. Sur À la Conquête du Chrysanthème, c’est quand même un peu moins marqué. Et, surtout, ça n’ôte rien à la qualité générale du bouquin – et je ne dis pas ça parce que je croise Lionel Tardy régulièrement sur les conventions et salons de Romandie.
Il me faut aussi souligner le remarquable travail de Sandrine Pilloud, l’illustratrice qui signe non seulement la couverture du romans, mais également les nombreuses illustrations intérieures.
À la Conquête du Chrysanthème est donc une suite de qualité aux aventures de Kanako Sawada. C’est du roman d’aventures avec un parfum Young Adult (ou New Adult), dans un contexte post-apo plutôt original et bien construit.


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