Eulalie est une jeune archiviste au sein de la cité de Savère. Mais, dans La Dernière archive, roman de Camille Sirieix, la routine de son travail va être perturbée par la mort d’un ouvrier et l’irruption d’un enquêteur des niveaux inférieurs.

Car Savère est une cité creusée dans la montagne et fermée pour la préserver d’un Extérieur empoisonné et peuplé de monstres. Du moins, c’est ce qu’on dit et ce qui est écrit. Sauf qu’Eulalie va rapidement s’apercevoir que ses chères archives ne disent pas tout et cachent des secrets inavouables.

J’avoue que j’ai pris ce livre en partie à cause de son titre et de ma, disons, « reconversion professionnelle » récente (et pas complètement volontaire). Cela dit, c’est un sujet qui m’intéressait déjà d’avant, de l’époque de mes études d’histoire.

Mais si La Dernière archive s’intéresse aux archives, justement, ce n’est pas forcément le thème principal de son histoire. Si, à la base, le roman a tous les atours d’un thriller, il se déroule dans un contexte original: une cité fermée, sorte d’utopie au sein d’un monde ravagé, mais qui s’avère rapidement être un cauchemar pour tout ce qui ne se conforme pas à ses normes très strictes.

Savère a également une structure sociale rigide, très victorienne. La structure est même physique, avec les niveaux de la cité qui reflètent la classe sociale de ses habitants. Aussi, ce n’est pas clairement indiqué, mais il me semble évident que tous les habitants de la cité sont blancs.

Tout ceci donne au contexte un feeling steampunk, avec un peu de technologie anachronique (l’électricité, par exemple). Chose amusante: elle semble être située près de Genève; je soupçonne que l’autrice est originaire de la Savoie.

L’histoire est très efficace. Comme mentionné, on est plus dans le registre du thriller, avec des meurtres, un compte à rebours et une héroïne qui est, par sa naissance et sa position, au milieu de l’action. La Dernière archive est un page-turner, ce qui m’a d’ailleurs valu de le terminer à une heure qui n’existe pas – heureusement pendant la période des fêtes, donc avec possibilité de grasse matinée pour récupérer.

Par contre, une fois le bouquin reposé, je me suis trouvé à repenser à la chronologie et il y a des choses qui ne collent pas. Peut-être est-ce dû au fait que j’ai lu la fin un peu rapidement et trop tard – et donc que j’ai raté des explications – mais la date de la fermeture de Savère ne me semble pas coller avec les révélations à la toute fin. Après, un des thèmes du roman est la falsification de « l’histoire officielle », ça expliquerait.

Mais pour ce qui semble être un premier roman – même si c’est la réécriture d’un de ses textes plus anciens – Camille Sirieix propose. avec La Dernière archive, un roman passionnant, entre steampunk et post-apo.

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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