Il n’est pas rare que mes live-reports aient une histoire au-delà du seul « j’ai vu de la lumière » et c’est un peu le cas de ce concert d’Enisum à l’Undertown de Meyrin, accompagné de Silhouette et De l’Abîme naît l’aube. Une soirée entre post-metal et black-metal (et post-black-metal, aussi).
Il se trouve que, la semaine d’avant, il y avait le vernissage du nouvel album de Versatile. Quel rapport? Eh bien il se trouve que De l’Abîme naît l’aube y jouait également et le groupe m’a contacté pour me dire qu’ils passaient ce vendredi à l’Undertown, en première partie d’Enisum (que je ne connais pas) et de Silhouette (que je connais suffisamment pour l’avoir mis dans mon top de 2024).
N’en dites pas plus – ou plutôt si: je peux avoir un passe photo, siouplé?
(Ils ont dit oui).
Bref, vendredi soir, 21 h, me voici devant les portes de l’Undertown et, peu de temps après, devant la scène, matériel photo et vidéo en bandoulière. C’est un peu l’équivalent de « premier rang, stylo quatre couleurs ».
Pour ceux qui ne connaissent pas l’Undertown, ou qui n’ont pas suivi mes précédents live-reports, c’est une petite salle dans la banlieue genevoise, en sous-sol, comme son nom l’indique. Elle accueille souvent des concerts de hip-hop, mais aussi de metal et régulièrement avec des groupes plutôt connus. Elle a une jauge d’environ 200 personnes.

C’est d’abord De l’Abîme naît l’aube qui monte sur scène à 21 h 30. La formation suisse aligne pas moins de six personnes, dans une ambiance de cérémonie païenne: toges blanches, libations et fumigations sacrées, plus un gong.
Si j’étais taquin, je dirais que ce sont des black-metaleux extrémistes, vu qu’ils s’habillent en blanc. Cela dit, musicalement, c’est du black-metal atmosphérique classique, avec un chant masculin et féminin, les deux couvrant un peu toute la gamme: clair, saturé et hurlé.
De l’Abîme naît l’aube va jouer pendant quarante-cinq minutes une musique très impressionnante, qui joue beaucoup sur les ambiances, renforcée par une scénographie très élaborée (malgré l’étroitesse de la scène). Le défaut principal, c’est que le groupe a beau avoir une blinde de merch, ils n’ont pas d’album. Pas encore. À suivre donc.

Après une demi-heure de changement de scène, c’est au tour des Français de Silhouette. Quelque part, c’est presque le négatif des précédents: ils sont aussi six sur scène, mais en noir, gabardines et air sérieux. Même si, musicalement, ça reste assez proche.
On a donc ici un mélange black-atmo et blackgaze, avec un duo voix masculine saturée et chant féminin clair, ainsi que la bassiste, un peu cachée dans le fond, qui assure les backings. La scénographie est également recherchée, mais plus statique – là encore, la taille de la scène n’aide pas. Et la prestation va également durer quarante-cinq minutes.
Comme mentionné en intro, je connaissais déjà Silhouette avant le concert et ça m’a fait super plaisir de les voir sur scène. Ici, le groupe nous a livré une très belle prestation avec beaucoup de contraste, notamment entre les deux styles de chant. Pour ceux qui ne connaissent pas trop le groupe, je pense qu’il est cependant préférable de commencer par l’album, qui permet de mieux percevoir les subtilités de leur musique.

Un dernier changement de scène d’une demi-heure pour Enisum et, musicalement, c’est « retour aux bases ». Déjà, les Italiens ne sont pas six, mais quatre et s’il s’agit également de black-metal atmosphérique, on est dans un registre plus brut de décoffrage.
Le groupe joue en effet beaucoup plus sur l’énergie, la puissance brute. C’est carré, c’est rugueux, ce n’est pas non plus dénué d’une forme de beauté sauvage et épique, un peu à l’image des « montagnes arpitanes » qu’ils dépeignent. Certains passages ont même un petit côté hard-rock/metal plus classique.
Pour le coup, la scénographie se réduit à l’entrelacs de branches au milieu de la scène qui sert de pied de micros au chanteur. Les musiciens restent plutôt statiques, ce qui est un peu dommage au vu de l’intensité de leur musique. Cela dit, j’ai trouvé leur prestation d’une heure plutôt convaincante et j’en ai profité pour prendre leur dernier opus au merch; je ne devrais donc pas tarder à vous en reparler.
C’est donc à une heure du matin bien passée que les lumières se rallument et que je prends congé. Mauvaise surprise: dehors, la chaude après-midi a cédé sa place à une nuit pluvieuse et je me tape les quinze derniers kilomètres jusque chez moi emballé dans mes tenues de pluie.
Mais ce n’est pas très grave, c’était une chouette soirée avec diverses nuances de black-metal atmosphérique. Le public n’était peut-être pas super-nombreux, mais plutôt présent, ce qui est toujours cool.
Comme d’habitude, vous pouvez retrouver mes photos sur Flickr, sous licence Creative Commons. Et ce même live-report, en vidéo, sur YouTube et sur Peertube.


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