Trente minutes dans l’avenir, le monde est ravagé par une série de catastrophes climatiques exceptionnelles. Un an plus tard, à la recherche de son navire-sœur, le chalutier Kapital de l’organisation écologiste Ninth Wave sillonne les océans, en tentant de concilier son engagement et ses idéaux pacifistes avec un monde qui sombre dans la violence. Tel est le point de départ de The Massive, une bande dessinée écrite par Brian Wood.
En fait, le slogan de la série résume extrêmement bien ses enjeux: “comment sauver le monde quand il a déjà été détruit”. The Massive, c’est du post-apo intelligent, à mille lieues des explosions hollywoodiennes et qui ne montre que rarement plus de trois ou quatre personnes à la fois. On sait que notre civilisation est à genoux, mais on ne le voit pour ainsi dire pas.
C’est aussi des personnages complexes, au passé trouble: le capitaine Callum Israel, blanc et blond né au Bengladesh, ancien mercenaire, Mag Nagendra, ancien enfant-soldat des Tigres Tamouls, ou Mary, de l’ethnie Hutu – pour ne citer qu’eux.
C’est également des escales dans des endroits improbables: Hong Kong sous les eaux, Mogadiscio devenue le plus grand marché noir de la planète, la petite ville côtière d’Unalaska, les eaux de la Sibérie ou ce qu’il reste des glaces de l’Antarctique.
Et puis il y a l’ambiance de The Massive, aux confins du fantastique. Il y a la poursuite de ce navire, The Massive, qui donne son nom à la série; navire insaisissable que l’on croit poursuivre dans les brumes et qui s’avère n’être qu’un leurre – mais un leurre porteur d’un message incompréhensible. Il y a aussi ces phénomènes climatiques, venus de nulle part et qui mettent à bas l’ancien monde. Et cet océan, omniprésent, qui parle à certains.
Mais The Massive n’est pas une série fantastique: c’est de l’anticipation, du post-apo avec une teinte mystique, comme il sied aux histoires de fin du monde – les rôlistes pourraient tout à fait faire le lien avec Apocalypse World et le maëlstrom psychique.
N’attendez pas de The Massive une série pleine d’action et de rebondissements; il y en a, mais c’est plus une bande dessinée basée sur l’ambiance. Quoi qu’il en soit, j’ai été conquis par ce premier volume (trois existent à ce jour, en anglais et en français) et je lirai volontiers la suite.
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Bon, tu m’intrigues. Je vais aller voir.
Le troisième tome vient de sortir en français, c’est comme cela que je m’y suis intéressé (même si je l’ai lu en anglais).
Noté dans ma wishlist. Wait and see.
Ouh, que ça fait envie! Surtout que j’avais déjà apprécié DMZ du même animal.