Memories of Machines : Warm Winter

Il faudra un jour que quelqu’un m’explique la différence fondamentale qui existe entre tous les groupes de la galaxie Steven Wilson. Parce que franchement, entre Porcupine Tree, No-Man, Insurgentes – voire même Blackfield – et le présent album Warm Winter de Memories of Machines, j’ai du mal à voir la différence. Ce n’est probablement pas un hasard si un des morceaux se nomme « Schoolyard Ghosts », titre d’un album de No-Man: Memories of Machines est avant tout le projet de Tim Bowness, de No-Man, et de Giancarlo Erra (Nosound).

C’est un reproche somme toute mineur, même si l’animal donne l’impression de monopoliser à lui tout seul toute la scène du rock progressif mélancolique et atmosphérique, que ce soit comme compositeur, interprète ou producteur. Du coup, de deux choses l’une : ou vous êtes fan du style et ce fort bien nommé Warm Winter va vous transporter une fois de plus, ou vous ne l’êtes pas et vous allez passer la journée à lancer hargneusement des fléchettes sur l’effigie du coupable.

Bien nommé, car ces mélodies douces-amères donnent l’impression de paysages hivernaux vu depuis la fenêtre d’un douillet cottage : ambiances glacées et harmonies dans les tons plus chaud, le tout dans un style qui rappelle un peu les morceaux acoustiques du Marillion de Steve Hogarth ou Sigur Rós – et bien sûr Porcupine Tree, mais cela va presque sans dire. La guest-list des musiciens est impressionnante, avec entre autres Robert Fripp, Peter Hammill, Jim Matheos, mais leur patte est à peine perceptible.

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Finn Arild Aasheim: Testament

Finn Arild Aasheim est un musicien norvégien de rock progressif dont le moins qu’on puisse dire est qu’il fait une fixation sur Genesis. Attention, pas le Genesis du Top-50: le vrai, le pur, celui qui perçait à peine dans les années 1970! D’ailleurs, c’est simple: le premier morceau de son nouvel album, Testament, s’appelle “Genesis”.

Du coup, voilà un Alias bien embêté. Pas que je voue une haine inextinguible aux premiers albums de ce groupe mythique, mais parce que les musiciens qui calquent à ce point la démarche artistique de leurs glorieux aînés me dérange toujours un tantinet. Il y a des fois où ça donne des trucs géniaux et d’autres où ça frôle le pathétique.

Cet album est un peu entre les deux. Le susnommé “Genesis”, avec plus de seize minutes au compteur (une exception dans un album où la durée moyenne tourne autour des quatre minutes), est plutôt bien foutu et constitue un bel hommage à l’esprit de l’époque, de même que “Water” qui lui fait suite. Je suis par contre beaucoup plus réservé sur des morceaux comme “All Right”,  “Carnival” ou “Robin” (principalement parce que je suis imperméable à la musique de Biteulse).

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Wobbler: Rites at Dawn

Si je croyais en la réincarnation, j’aurais une explication toute trouvée pour la ressemblance frappante entre Rites at Dawn, le dernier album des prog-heads norvégiens de Wobbler, et le Yes des années 1970 – malgré ses faux-airs de pochette post-rock naïf. Bon, il y a aussi le léger détail que les membres de Yes de l’époque ne sont pas morts (pas dans le sens biologique du terme, en tous cas).

D’un certain point de vue, il m’est toujours ennuyeux de commencer une chronique par “le groupe X sonne exactement comme Y” (comme Yes, d’ailleurs, mais ça peut aussi être comme G comme Genesis ou P comme Pink Floyd). D’une part parce que ça signifie que je retombe dans mes travers de vieukon, sur l’air de “l’originalité est belle et bien morte, ma bonne dame!” D’autre part, il y a pire à imiter que le prog de cette époque, surtout celui d’un Yes période Tales of the Topographic Oceans ou Relayer et surtout si c’est bien fait.

Il faut dire qu’en cherchant à retrouver les sonorités de ce groupe en particulier et de cette époque précise, Wobbler ne cherche pas la facilité et, il faut le dire, s’en tire avec les honneurs. Le rock progressif “rétrosymphonique” (comme disent les chroniqueurs et, je suppose, le dossier de presse du groupe) ne fait pas semblant et emprunte plus massivement qu’une banque grecque au style et au son de l’époque. Rites at Dawn aurait pu être enregistré en 1975 sans que personne ne s’aperçoive de rien.

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Van der Graaf Generator: A Grounding in Numbers

Hier, en écrivant mon billet sur L’imagination au pouvoir, le hasard a voulu que j’écoute en même temps A Grounding in Number, le dernier album en date de Van der Graaf Generator (attention! site web qui pique les yeux pire que mySpace précédente génération). Je mentionne cette collision car Van der Graaf Generator est un vétéran du rock progressif, du genre à avoir déjà fait de la musique à l’époque de mai 1968 (bon, avec pas mal de pauses, notamment entre 1978 et 2005).

La principale caractéristique du prog à la Van der Graaf Generator, c’est une noirceur certaine, ainsi que la déconstruction musicale, à la limite de la cacophonie. En clair, ça part un peu dans tous sens, à des degrés divers suivant les albums et les morceaux. Avec ce Grounding in Numbers, la cuvée 2011 est clairement du côté du “plus”: treize morceaux plutôt brefs dominés par la voix de Peter Hammill, véritable marque de fabrique du groupe autant que leur style mélange harmonie et cacophonie.

Je dois avouer un sentiment mitigé à l’écoute de cet album. D’un certain côté, c’est un groupe que j’aime beaucoup justement pour son style propre et si particulier et, de ce point de vue, A Grounding in Numbers va vraiment très loin. Trop loin, peut-être; certains des morceaux, notamment les instrumentaux “Red Baron” et “Splink”, ou “Embarrassing Kid” (au titre fort à propos), me font penser que le mélange entre harmonie et discordance n’est plus aussi bien maîtrisé que pendant les années 1970. La voix de Peter Hammill elle-même semble donner des signes de faiblesse.

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Ulver: War of the Roses

Dans notre série “le [genre musical obscur] mène à tout, à condition d’en sortir”, aujourd’hui le black métal avec, en étude de cas, War of the Roses d’Ulver. Pour faire original, ce sont des Norvégiens et si, il y a quinze ans, ils faisaient bien du black métal archétypique, avec paroles en vieux nordique, cet album n’entretient que de très lointains rapports avec ce style musical.

Aujourd’hui catalogué “métal expérimental”, principalement par des gens qui ont renoncé à y comprendre quoi que ce soit, le groupe propose avec War of the Roses une musique qui se rapproche beaucoup du rock progressif atmosphérique, quelque part entre le Peter Gabriel de Passion et Porcupine Tree (ce n’est pas un hasard si l’album est publié par K-Scope), avec des éléments pop, électroniques et des ambiances minimalistes. Autant dire que si vous cherchez à vous lancer dans le headbanging fanatique, mieux vaut passer votre chemin!

Je ne suis pas encore 100% que j’aime bien cet album; je soupçonne même que ne le serai jamais; une chose est sûre: dans la catégorie “ambiance bizarre”, on atteint des niveaux vertigineux! Que ce soit dans le très atmosphérique “Providence ” ou l’halluciné “September IV” qui lui fait suite, ou dans un “England” qui me rappelle l’également étrange album A Room Made of This de The Flight Commander (il faudra que je vous en cause un jour, de cet OVNI), la musique d’Ulver contient plus que son lot de surprises.

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IlianA / L’Effet Défée / Faun à Trolls et Légendes

S’il y a bien un gros défaut à Trolls & Légendes – non, je ne vais encore dire du mal de la régie son – c’est bien le fait qu’au moment où les concerts commencent, le salon lui-même n’est pas terminé. Du coup, j’ai raté la première partie du premier concert, IlianA; pour être plus précis, je n’ai pu voir que les deux derniers morceaux. C’est un peu la lose, d’autant plus que c’est un groupe de pagan-folk belge fort sympathique, qui implique deux membres ou ex-membres d’Omnia, l’ancien batteur Mitch, ainsi que Luka, le géant joueur de didgeridoo à coulisse.

Et d’ailleurs, en allant manger, j’ai également raté le début de L’Effet Défée; j’avais entendu parler de ce groupe dans un numéro de Prog-Résiste, qui en parlait en termes dithyrambiques. Je comprends pourquoi, mais je comprend également pourquoi la plupart des spectateurs autour de moi étaient, pour dire le moins, interloqués. C’est bizarre. C’est très bizarre. C’est très, très bizarre. Enfin bon, vous voyez le genre – ou pas, c’est normal.

Parce que L’Effet Défée, c’est une sorte de croisement ultrabâtard entre Bel Canto et Magma: un rock-folk dominé par la voix exceptionnelle de Maude Trutet, mais complètement déconstruit et partant réellement dans tous les sens. Ajoutez à ce groupe une harpiste de combat, un bassiste secoué et un batteur fou, vous avez un groupe sérieusement déstabilisant, qui est aussi intéressant qu’horripilant.

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Magnum: The Visitation

Ah, Magnum! Toute ma jeunesse que ce nouvel album The Visitation, à l’imaginaire forgé par les Tolkien et Moorcock, sans oublier les pochettes psychédélico-fantastiques signées Rodney Matthews, imaginaire qui chez moi cotoyait les premiers bouquins de jeu de rôle. Oui, enfin, sauf que non. D’une part, j’ai toujours un peu dix-sept ans dans ma tête (ou alors je n’ai jamais été jeune, c’est selon) et, d’autre part, en vingt-cinq ans, les albums de Magnum n’ont jamais été très loin dans ma musicothèque, même pendant les cinq ans de split du groupe à la fin du XXe siècle.

N’empêche qu’à l’écoute de ce tout nouvel album, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il pourrait tout aussi bien pu dater du milieu des années 1980, contemporain de Vigilante, premier album du groupe que j’aie eu. Si l’on excepte les tous premiers albums, emprunts d’une influence Jethro Tull, Magnum a de tous temps déroulé sa recette d’un rock progressif mâtiné de hard-FM au service de compositions qui sont autant d’histoires épiques à base de dragons, de licornes, de mages et de fées (et de tranchées de la Première Guerre mondiale, aussi). En y repensant, typiquement le creuset auquel de nombreux groupes comme Nightwish sont venus s’abreuver quelques années plus tard, bien qu’avec un traitement différent.

Avec Magnum, la musique claque au vent, non pas comme un étendard funèbre, mais au contraire comme une bannière d’espoir; c’est la musique des héros qui montent au combat au ralenti (explosions à l’arrière-plan optionnelles). Lancez “Black Skies” et regardez les dragons voler! Partez à l’assaut des tyrans avec “Freedom Day”! Chassez les troupe du Seigneur Noir au son de “Midnight Kings”! Alors bien sûr, entre deux morceaux qui poutrent, histoire de faire souffler les bêtes, on a droit à des bluettes moins enthousiasmantes, du genre “Wild Angels” ou “Tonight’s the Night”, mais bon, ce n’est pas très grave.

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Mastodon: Live at the Aragon

En théorie, l’arrivée de cet album Live at the Aragon de Mastodon avait largement de quoi m’émoustiller. Je veux dire, Crack the Skye était un album monstrueux, un joyau noir aux confluents du métal, du rock progressif et du post-rock, un truc de furieux bien comme il faut. En live, ça doit donner.

Après une première, puis une seconde écoute, je me suis remis Crack the Skye dans l’oreille histoire d’être sûr de n’avoir rien raté au film. Cela confirme ma première impression: si je ne doute pas que Mastodon, en live, ça doit donner, en album live, ça donne nettement moins.

Je soupçonne que le problème vient de la musique de Mastodon elle-même: ultra-technique, elle laisse assez peu de place à l’improvisation et, du coup, se retranscrit assez mal dans le cadre d’un enregistrement en public, qui est un domaine où règne souvent l’à peu près et l’improvisation. Quand on est dans la salle, ma foi, l’énergie du groupe doit largement compenser les – petites – maladresses technique, mais calé chez soi dans un fauteuil, ces mêmes peccadilles me font grincer des dents.

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Blackfield : Welcome to My DNA

Welcome to My DNA est le troisième album de Blackfield, groupe composé de l’artiste israélien Aviv Geffen et Steven Wilson. Un jour, je vais finir par croire que Damien Wilson n’a que des side-projects et que même Porcupine Tree est un side-project de Steven Wilson, vu le nombre d’équivalents musicaux de pots de confiture dans lequel il trempe ses doigts.

Sans surprise, la musique de Blackfield ressemble beaucoup au rock progressif mélancolique que fait Porcupine Tree, peut-être avec un côté plus pop (notamment avec des morceaux dépassant rarement les cinq minutes) et un chouïa plus mordant dans les textes. Je dois avouer que les deux premiers albums du groupe ne m’avaient pas laissé de souvenir inoubliable (ni même de souvenir tout court), mais ce troisième album me paraît moins anecdotique.

Le ton est donné avec l’intro « Glass House », lente et mélancolique et, surtout, son enchaînement avec « Go to Hell » qui enjoint, sur un ton acidulé, l’auditeur d’aller se faire considérer chez ses sodomites préférés. Hormis ces facéties lyriques, la musique me rappelle un peu ce que faisait Alan Parson’s Project il y a quelques années – d’accord : quelques décennies – de cela.

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Beardfish: Mammoth

Ces temps, je me suis retrouvé avec toute une platée de groupes de rock progressif qui avaient pour caractéristique d’avoir été encensé par la critique en leur temps sans pour autant que je vois personnellement l’intérêt du groupe. C’était déjà le cas pour Jolly (et je vous parlerai plus tard de Blackfield) et c’est également valable pour Mammoth, dernier album en date des Suédois de Beardfish.

Beardfish est un groupe à rapprocher de The Tangent, en ce sens que leur trip, c’est visiblement de faire du rock progressif à l’ancienne, avec de grosses inspirations des années 1970, notamment Emerson Lake & Palmer. Je n’avais pas été convaincu par les deux albums Sleeping in Traffic, qui partaient vraiment dans tous les sens, mais là, j’ai l’impression de quelque chose de plus maîtrisé. À moins que ce soit simplement mes goûts qui aient changé ou, encore plus simplement, que cet album me plaise juste parce que.

Toujours est-il que cet album me branche pas mal. Oh, bien sûr, il faut supporter l’idée qu’on écoute ici fondamentalement une musique qui aurait pu être écrite il y a quarante ans, même si elle est produite avec les toutes dernières technologies d’enregistrement et, du coup, ne sonne pas comme une cassette démo trop usée. On a donc une alternance de morceaux courts et longs – notamment les quinze minutes très ELPiennes de “And the Stone Said ‘If I Could Speak'” – où foisonnent les sons claviers vintage (Mellotron, Hammond et autres Moogs) et les saxophones en rut.

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Atto IV: Shattered Lines

Il y a rock progressif italien et rock progressif italien. Pour être précis, il existe un sous-genre du rock progressif, le rock progressivo italiano; Atto IV (prononcez “atto quatro”) est un groupe de rock progressif italien qui, si j’en juge par leur tout nouvel album Shattered Lines, fait plutôt dans le néo-prog moderne, le genre de musique avec de l’énergie par mégajoules, des compositions complexes et souvent déjantées. À moins, bien entendu, que je n’aie absolument rien compris au rock progressivo italiano, ce qui ne m’étonnerait qu’à moitié.

Mais foin des étiquettes, quid de la musique? Par “néo-prog moderne”, j’entend un rock progressif en apparence simplifié, qui n’a pas peur de donner dans les mélodies accrocheuses et qui, surtout, a découvert que depuis Marillion, il y a eu des groupes comme Dream Theater ou Porcupine Tree et que c’était vachement bien. Du coup, on a droit à des soli de guitares agressives et de claviers débridés et, surtout, des compositions que n’hésitent que rarement à passer la barre des cinq minutes.

Le truc intéressant avec Atto IV, c’est que les morceaux sont souvent des compositions complexes en tableaux multiples, mais avec une bonne cohérence. Témoin “Bad Dream”, qui arrive en deuxième position sur l’album et entraîne l’auditeur dans un tumulte onirique, certes, mais surtout énergique. En fait, le groupe aligne souvent des sonorités classiques, mais en les accommodant à sa sauce. L’intro de “Ecce Homo” a déjà été entendue maintes fois, mais son traitement est original et ne sert en plus que d’intro à cinq minutes passablement déjantées, rappelant des groupes comme Cairo ou même Van der Graaf Generator.

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Pass of Era: The Scripted Dream

Petit coup de projecteur sur une initiative à saluer : Pass of Era, groupe américain qui distille un rock progressif moderne et pas (trop) conventionnel, propose son premier album, un EP intitulé The Scripted Dream, gratuitement au téléchargement depuis leur site.

The Scripted Dream propose cinq morceaux pour un peu plus de vingt minutes, ce qui forme une carte de visite non dénuée d’intérêt. La musique de Pass of Era est (comme toujours) pétrie de multiples influences, mais sans qu’on ait l’impression d’écouter un « clone de ».

Il y a un réel effort d’essayer de se démarquer des groupes anciens ou modernes et, même si ces efforts ne paient pas toujours (et sont parfois desservis par une production très approximative, comme sur « The Culling » ou “Defecting Generica”), on sent le talent des membres du groupe dans des compositions comme “No Shell Is Empty”, “Era Seleras” et « Blessed and Guilty ».

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Neal Morse: So Many Roads

Y’a pas, j’aime bien Neal Morse. Il a beau donner dans le prêchi-prêcha christiano-chrétien tendance évangliste, il le fait avec classe. Parce que Neal Morse, ce n’est pas n’importe qui: c’est un des tous grands musiciens de rock progressif contemporains, un multi-instrumentiste américain doublé d’un réel génie de la composition. En plus de sa carrière …

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Night of the Prog Festival

Décidément, il est dit que je vais passer mes mois de juillet en Allemagne! Cette fois-ci, pas pour le travail, même si je risque tout aussi peu de dormir: le sixième Night of the Prog Festival, qui se tient dans la Lorelei, affiche un tel programme que j’ai acheté les billets avant de discuter.

The Box: Le Horla, d’après Guy de Maupassant

Coïncidence: je découvre cet album Le Horla, d’après Guy de Maupassant du groupe de prog canadien The Box peu de temps après avoir rattrapé mon retard et lu ce classique de la littérature fantastique. Et, pour le coup, je ne suis doublement pas déçu du voyage. Autant la nouvelle, typique de la littérature dite “d’épouvante” de la première moitié du XIXe siècle, est sympathique et se laisse lire sans faim, autant l’album qui en est inspiré est un écrin remarquable à cette histoire de double maléfique et de possession.

Je ne connaissais pas The Box, malgré ses quelques trente ans d’existence; il faut dire que le groupe a fait aussi plusieurs pauses et n’a réellement été actif que pendant la moitié de cette période; il est aussi surtout connu au Canada et j’ai l’impression que ce Horla est leur premier album qui a réellement un impact en dehors de leur pays d’origine. Et quel impact!

Si j’aurais du mal à qualifier d’original le rock progressif à l’ancienne, quelque peu minimaliste, qui compose la plus grande partie de l’album, il faut avouer que, combiné aux textes de Maupassant et à la voix de Jean-Marc Pisapia, le style colle à merveille avec ses accents de Genesis époque Gabriel et, surtout, une ambiance qui n’est pas sans me rappeler un de mes albums préférés, Bienvenue au conseil d’administration, de Pulsar. On retrouve dans Le Horla cette même théâtralité, ce même monologue d’un homme aux prises avec une situation qui lui échappe complètement.

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Shaolin Death Squad: Five Deadly Venoms

Pour cette première chronique musicale de 2011, Shaolin Death Squad place la barre très haut avec ce Five Deadly Venoms. Album inspiré par le film-culte éponyme du répertoire hongkongais, le métal progressif du groupe texan – fidèle également à son nom – donne dans le nawak acrobatique et spectaculaire typique des films d’arts martiaux de l’époque (1978).

Au reste, on ne sait pas très bien s’il s’agit de métal progressif très progressif ou de rock progressif tirant (des shurikens) sur le métal. Les changements d’ambiance sont multiples, parfois au sein d’un même morceau – sans d’ailleurs que l’album perde pour autant de sa cohérence. Là encore, le parallèle avec le cinéma de Hong Kong est facile à faire.

Du coup, la musique de ce Five Deadly Venoms est souvent très visuelle, comme les cinq premiers venins mortels que sont “Centipede”, “Snake”, “Scorpion”, “Lizard” (mon préféré, malgré une intro mollassonne – sans doute pour tromper l’ennemi) et “Toad”, suivi par l’instrumental délirant “Mischief and Epiphany” ou “Let Us Welcome the Actors” façon musique de cirque. Ça rappelle franchement le petit dernier d’Oceansize, le côté déconstruit en moins.

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Pendulum “Immersion”, mon album de l’année 2010

Il y a des années où le choix de ce que je considère comme l’album de l’année va de soi: 2009, par exemple, avec Idmen d’Indukti. Oui, je sais, j’en parle de nouveau et c’est purement gratuit, mais pour moi c’est carrément l’album de la décennie. Certes, mais quid de 2010? Là, c’est beaucoup plus rude: aucun album ne se détache particulièrement du lot.

Si je consulte les chroniques de cette années – plus de cent, quand même – je vois bien Moon Safari avec [blomljud]; pas de bol: il date de 2008 et son successeur, Lover’s End, n’est pas à la hauteur. À part ça, il y a bien quelques belles surprises: dans le power-métal symphonique, Blind Guardian a fait très fort avec son At the Edge of Time – sans doute un des albums que j’ai le plus écouté cette année. J’ai été également soufflé par Dimmu Borgir, groupe que je considérais comme un chancre du black métal inécoutable jusqu’à ce que je jette une oreille sur Abrahadabra.

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