“The Apocalypse Codex”, de Charles Stross

Dans The Apocalypse Codex, quatrième volet des aventures geeko-lovecraftiennes de Bob Howard, informaticien démonologiste au service de Sa Majesté, signé Charles Stross, notre héros doit affronter des créatures toujours plus malfaisantes: un prédicateur américain adepte de textes très apocryphes, des zombies parasités par des symbiotes extra-terrestres, des cours de management pour fonctionnaire de la Couronne et, comme toujours, sa propre hiérarchie, qui ne lui dit pas tout.

On retrouve dans cet ouvrage les ingrédients qui ont fait le succès de la série: un héros cynique face aux horreurs non-euclidiennes (la version à tentacules ou celle à base de formulaires en triple exemplaires et de mémos inter-offices), de l’occultisme méchant sur fond de fin du monde qui approche, voire qui accélère, et de la référence geek en pagaille.

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“A Rising Thunder”, de David Weber

A Rising Thunder est le treizième volume de la “saga” Honor Harrington, écrite par David Weber et fait du coup suite à Mission of Honor. Alors que ce roman raconte un moment-clé de l’histoire – la fin de la guerre entre Haven et Manticore et le début de celle contre la Ligue solarienne – il illustre également fort bien le problème grandissant que j’ai avec cette série.

Ce problème, c’est David Weber – ou, pour être précis, son style. J’en ai déjà parlé précédemment, à plusieurs reprises même, mais si les événements décrits dans A Rising Thunder sont passionnants, la manière dont l’auteur les raconte l’est beaucoup moins: monologues intérieurs sans fin, paragraphes après paragraphes sur des personnages secondaires que l’on ne reverra jamais (et, plus généralement, pléthore de personnages nommés qui n’apportent pas grand-chose à l’histoire)…

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Les mercredis de la science-fiction à Genève

Tous les premiers mercredis de chaque mois à Genève (et tous les troisièmes mercredis à Lausanne), un petit groupe de passionnés, auteurs et lecteurs, se réunissent dans une pizzeria pour manger, boire et discuter science-fiction. Ce sont les mercredis de la SF (lien vers un groupe Facebook). Comme leur nom l’indique.

François et Cédric m’en avaient parlé et j’ai profité de ce que j’avais enfin quelque chose qui ressemble à un mercredi de libre au bon moment pour aller voir à quoi ça ressemble. Vous allez rire: ça ressemble exactement à ce que ça dit: des passionnés de SF qui se réunissent dans une pizzeria pour discuter de choses et d’autres.

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“The Coldest War”, de Ian Tregillis

Deuxième volume du “Triptyque Milkweed”, The Coldest War, de Ian Tregillis, fait donc suite à Bitter Seeds, roman uchronique fantastique où, pour contrer des surhommes créés par les Nazis, la Grande-Bretagne doit faire recours, dans le plus grand secret, à un groupe de démonologistes – et, pour cela, payer le prix du sang en sacrifiant une partie de sa population.

Plus de vingt ans après la fin de la guerre, alors que l’URSS occupe presque toute l’Eurasie continentale et que les USA viennent d’entrer dans leur cinquième décennie de récession, les protagonistes (survivants) du premier chapitre accusent un méchant coup de vieux, alors que resurgissent les anciens surhommes nazis et, surtout, l’inquiétante Gretel et ses pouvoirs d’oracle. Le problème, c’est qu’ils ne sont plus seuls: les Soviétiques aussi ont leurs super-agents.

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« Dimension super-héros 2 »

Il n’y a pas grand-chose de plus frustrant que de tomber sur un bouquin dont le contexte vous attire mais dont le style donne l’impression que vous n’êtes pas le public-cible. C’est le sentiment que j’ai en reposant, après l’avoir terminé, Dimension super-héros 2, le second (pour le moment) recueil de nouvelles consacré à l’univers Hexagon (site en anglais, mais on peut aussi consulter l’article signé Romain d’Huissier, un des auteurs des anthologies).

C’est d’autant plus vexant que, dans l’ensemble, j’avais bien aimé le premier volume; en relisant ma chronique de l’époque, je m’aperçois que les quelques bémols que j’avais alors exprimé se sont amplifiés dans ce volume.

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Un hommage à la Culture de Iain M. Banks

Il y a trois semaines, l’auteur écossais Iain M. Banks a annoncé être atteint d’un cancer en phase terminale et avoir moins d’une année à vivre. Mordicai Knode, sur les blogs de Tor.com, revient sur son cycle de la Culture et lui rend ainsi un hommage pas tout-à-fait posthume (mais, hélas, presque).

“La Porte”, de Karim Berrouka

Dans la même volée que Les poubelles pleurent aussi, j’ai également acheté – sur le conseil insistant des personnes du stand Griffe d’encre – La Porte, une autre novella signée Karim Berrouka.

L’idée générale – et, j’en ai peur, la conclusion – est similaire, sauf qu’il s’agit là une sorte de conte fantastique absurde, mettant en scène deux loups-garous (aux noms fort évocateurs de Premier Loup-Garou et Deuxième Loup-Garou) dans leur chaumière, ayant affaire à toute une série de visiteurs du soir.

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“Les poubelles pleurent aussi”, de Guillaume Suzanne

Les extra-terrestres ont débarqué à Paris, attirés par la Tour Eiffel, avec leurs cadeaux par milliers et leur apparente omnipotence. Mais n’ont-ils pas une idée derrière la tête? Tel est le point de départ du court roman Les poubelles pleurent aussi, de Guillaume Suzanne, paru chez Griffe d’encre.

Je dois avouer avoir pris ce bouquin à Bagneux sur une pure impulsion: le pitch avait l’air marrant. À la lecture, c’est marrant; délirant, même: les poubelles du titre sont des animaux extra-terrestres, un exemple des cadeaux des extra-terrestres (avec les maisons à antigravité) pour résoudre le problème de la pollution.

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“Lasser, tome 2: Mariage à l’égyptienne”, de Sylvie Miller et Philippe Ward

Ça n’a pas traîné: à peine reposé le premier tome que, après une rencontre à Trolls & Légendes, j’ai fait l’acquisition du deuxième tome de Lasser, le détective des dieux, intitulé Mariage à l’égyptienne.

La trame était déjà posée à la fin du premier tome: Isis engage Jean-Philippe Lasser, le détective gaulois exilé et théophobe, pour retrouver sa future belle fille, la déesse grecque Aglaé, disparue à dix jours du mariage. Et le voilà donc à patauger dans un marigot géopolitique qui, malgré les ors de la théocratie, n’est guère reluisant: Grecs et Égyptiens ne s’apprécient guère et ce mariage est vécu par un peu tout le monde comme une mésalliance majeure.

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“Janua Vera”, de Jean-Philippe Jaworski

En toute logique, c’est après m’être farci Gagner la guerre que j’ai attaqué Janua Vera, le premier bouquin de Jean-Philippe Jaworski, un recueil de nouvelles dans lequel on rencontre pour la première fois le ci-devant Benvenuto Gesufal, mais aussi pas mal d’autres personnages secondaires de Gagner la guerre. Ne m’étant pas fâché avec l’auteur depuis, je vous réfère à la chronique précédente pour le copinage potentiel.

L’ordre de lecture n’est au final pas très important; que l’on découvre le Vieux Royaume par l’un ou l’autre des ouvrages, je pense que ça ne change pas grand-chose. Soit on prend l’option “petit bain” et on commence en douceur, par des nouvelles raisonnablement courtes, soit on revient par ce biais dans l’univers jaworskien, par petites touches.

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Iron Sky

Cette fois, c’est fait: depuis le temps que je vous bassine avec Iron Sky, je l’ai enfin vu, ce film. Et je confirme: c’est un film de grands malades! Déjà, rien qu’en posant l’amorce de la trame, à savoir “des Nazis venus de la face cachée de la lune viennent envahir la Terre”, ça permet de se faire une idée. Mais c’est juste le début.

Parce que je ne vous parle pas de l’astronaute noir, de la présidente américaine qui ressemble à Sarah Palin et qui cherche à se faire réélire à tout prix, de l’officier nazi qui veut devenir Führer à la place du Führer, du savant fou ni du diplomate nord-coréen – et j’en oublie.

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“The Time-Traveller’s Guide to Medieval England”, de Ian Mortimer

Vous avez réussi à mettre la main sur une machine à voyager dans le temps ou vous vous préparez à embarquer avec le Docteur, direction l’Angleterre du XIVe siècle? The Time-Traveller’s Guide to Medieval England, de Ian Mortimer, sera votre livre de chevet.

Cet ouvrage est, comme son nom l’indique, une sorte de guide de voyage pour ce que l’auteur décrit comme une terre étrangère, au même titre qu’une destination lointaine et exotique. Et il a raison, le bougre!

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Trolls & Légendes 2013

Eh oui, on est déjà (ou enfin) à Pâques d’une année impaire, c’est donc l’heure – ou plutôt le week-end – de Trolls & Légendes, le légendaire et trollesque festival de l’imaginaire sis à Mons, en Belgique. Et, du coup, je reprends mon bâton de pèlerin dans une main et ma grosse valise à roulette dans l’autre pour aller prêcher la bonne parole, l’amour de la bière, les bienfaits du jeu de rôle et les joies de l’hystérie collective sur fond de décibels folkisants.

Je répète brièvement pour ceux qui auraient raté mes comptes-rendus des éditions 2009 et 2011, Trolls & Légendes, c’est trois soirs de concerts folko-médiévo-whatever, mais très bien quand même, et deux jours de festival avec une partie jeux, une partie bouquins / BD / illustrations et un grand marché à fanfreluches médiévaloïdes pour goths, GNistes et bi-classés.

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“Lasser, tome 1: Un privé sur le Nil”, de Sylvie Miller et Philippe Ward

Or donc, nous avons le dénommé Jean-Philippe Lasser, détective privé dans la bonne ville de Marselha, dans les années 1930. Engagé par une riche épouse pour prouver son cocufiage, ce brave homme s’aperçoit un peu tard que le mari volage est un ponte du crime organisé, du genre peu rigolard. Lasser n’a que le temps d’attraper l’ex-maîtresse du parrain, une danseuse égyptienne, pour s’enfuir vers le Caire. Voici les prémisses de ce premier tome des aventures de Lasser.

Jour J: Le Lion d’Égypte

La nouvelle livraison de la série uchronique Jour J, intitulée Le Lion d’Égypte, répond enfin à un de mes griefs: c’est une histoire qui n’a pas pour toile de fond principale la France ou les USA (ou les deux). Cette histoire va en effet s’intéresser à un conflit peu connu, celui qui opposa, dès la fin du XVe siècle, l’Empire Ottoman et l’Égypte mamelouke – cette dernière recevant un renfort de poids: un certain Leonardo Da Vinci.

Autre changement notable: l’accent de ce volume se porte principalement sur les intrigues des uns et des autres autour de la personne du génial artiste et inventeur, de ses mœurs mal considérées et de ses machines de guerre. Ça grenouille énormément, avec au premier plan (ou à l’arrière-plan, c’est selon) la joyeuse dynastie des Borgia et leur conseiller politique, un certain Niccolò Machiavelli, sans parler des tensions au sein des Mamelouks.

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“Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps”, de Laurent Queyssi

C’est François qui, le premier, avait évoqué sur son blog cet étrange recueil de nouvelles au titre non moins étrange: Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps, de Laurent Queyssi.

Huit histoires bizarres, où les protagonistes jouent – souvent contre leur gré – avec la notion de réel. C’est le deuxième recueil de nouvelles en peu de temps où je mentionne les mânes de Satoshi Kon, mais il faut quand même avouer que, dans ce cas, ça tient quasiment du fil rouge. Ça et la musique.

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“On a marché sur…”

On a marché sur… est la nouvelle anthologie du concours Plumes en Herbe parue aux éditions Voy'[el] et, cette fois-ci, il n’a pas été nécessaire de lâcher une Nathalouchka enragée pour me faire l’acheter. Je n’exclus pas un réflexe pavlovien, mais je ne regrette pas l’achat ni la lecture.

Comme dans le précédent volume, De la chair à l’acier, on a ici les dix nouvelles finalistes du concours, sur le thème “On a marché sur…” et dans un genre science-fiction. Globalement, je dois dire que la qualité me paraît meilleure que pour l’édition précédente, tant au niveau forme que contenu. Paradoxalement, je trouve par contre qu’il y a moins de textes qui se démarquent nettement.

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“Cette crédille qui nous ronge”, de Roland C. Wagner

Ça y est, j’ai enfin acheté un bouquin de Roland C. Wagner qu’il a écrit sous son vrai nom! Enfin, bon: avec les 136 pages de Cette crédille qui nous ronge, je n’ai pas pris le plus gros, non plus. En même temps, si la qualité des bouquins se décidait au poids, ça se saurait et, en l’occurrence, celui-ci est un petit bijou.

Parue à l’origine chez Fleuve Noir Anticipation en 1991, ce court roman s’attache à la personne de Quartz B., narrateur et garde du corps d’un ambassadeur terrien expédié sur une lointaine colonie (quand on n’a pas d’hyperespace, toutes les colonies extra-solaires sont lointaines).

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“Gentlemen of the Road”, de Michael Chabon

Quelque part dans l’Empire khazar, au Xe siècle de notre ère, deux aventuriers enchaînent les arnaques pour survivre, mais, dans Gentlemen of the Road, de Michael Chabon, le duo va se retrouver impliqué dans une épopée à base de trahison, d’usurpation, de prince et de princesse, d’honneur et d’éléphants.

Ce roman picaresque est court par la taille, mais long à la lecture: la faute à une langue et un style volontairement suranné et surchargé en terminologie antique et en jargon hébraïque. Car les deux héros sont juifs et les Khazars ont été nombreux à cette époque à appartenir au judaïsme. 

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