Peter Gabriel : Long Walk Home

Long Walk Home est l’album de Peter Gabriel dont vous n’avez sans doute jamais entendu parler et c’est bien dommage. Moi-même, avant qu’il ne soit mentionné dans un échange entre deux collègues rôlistes (Willy « Brain Salad » Favre et Julien « Wyatt Scurlock » Heylbroeck, histoire de balancer un grand coup), j’en ignorais jusqu’à son existence.

C’est bien dommage, parce que Long Walk Home est une des quelques musiques de film composées par Peter Gabriel et, disons-le clairement, elle est à placer à peu près au même niveau que le fabuleux Passion, quoique dans un style différent.

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Anathema: Falling Deeper

C’est rien de dire que j’appréhendais l’écoute de Falling Deeper, le nouvel album d’Anathema! La raison de cette appréhension tient en ce que les annonces avant-coureur faisait état d’un album à la Hindsight – or, s’il y a un album dont j’ai pensé (et écrit) pis que pendre, c’était bien celui-là.

Je ne sais pas si c’est cette appréhension, si les morceaux retravaillés font partie d’une série d’EP que je n’avais jamais écouté auparavant ou si, plus simplement, la qualité intrinsèque de l’album, mais je suis déçu en bien. OK, c’est un peu une excuse à deux balles pour placer un helvétisme, mais je trouve sincèrement que Falling Deeper est beaucoup plus écoutable que Hindsight.

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Amplifier: The Octopus

Cela fait un moment que The Octopus, troisième album du groupe anglais Amplifier, tourne dans mes playlists et que je me promettais de vous en parler. Ça fait également un moment que je me demandais ce que j’allais bien pouvoir en dire.

Parce que dans le genre “grand mélange suspect”, impliquant du rock progressif, du rock alternatif et des bouts de métal progressif à la Tool, on ne peut pas dire que c’est un album qui facilite la critique. Le fait qu’en plus, ce soit un double album totalisant un chouïa plus de deux heures de musique n’aide pas non plus.

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Yes: Fly From Here

Dans la blogosphère prog, l’arrivée de Fly From Here, le nouvel album de Yes (dix ans après le précédent), est comparable à l’annonce d’un huitième volume d’Harry Potter ou du rachat d’Apple par Microsoft (ou vice versa). D’une part, ça fait beaucoup de bruit et, d’autre part, ça donne lieu à un déchaînement de passions, surtout négatives.

Il faut dire que, dans le genre controversé, celui-ci est pas mal. Déjà, le chanteur historique et iconique, Jon Anderson, est remplacé par Benoît David, un p’tit jeune (il a juste un an de plus que moi); en plus, cet album signe le retour de Geoffrey Downes aux claviers et Trevor Horn à la production. Pour ceux qui ne connaissent pas les deux oiseaux, les Buggles, c’est eux – et Drama, album de Yes de 1980 honni par les fans, c’est eux aussi. En fait, du groupe “historique”, il ne reste que Steve Howe aux guitares.

Autant dire que cet album a déjà généré pas mal de hurlements et va sans doute continuer à brasser du fanboy pendant un moment. N’étant pas moi-même un fan absolu du groupe et, surtout, étant plutôt fan des Buggles, je ne vais pas ajouter ma voix au concert – ou alors, sur un mode de contrepoint discordant qui, quand on y pense, est assez prog. Ou pas.

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Fen: Epoch

C’est l’été, le soleil, la chaleur, les longues journées; l’époque idéale pour écouter du post-black métal. Euh, non, peut-être pas, en fait, mais ce n’est pas ça qui va m’empêcher de vous parler d’Epoch, dernier album de Fen – si l’on excepte le “split” avec De Arma dont je vous avais parlé précédemment.

Le post-black métal est un genre somme toute assez récent, qui a atteint une certaine popularité avec des groupes comme Alcest ou Altar of Plagues; c’est du black métal, mais intégré dans le creuset du post-rock ou post-métal, avec des compositions souvent longues, complexes, faites de mélodies mélancholiques sur fond d’un mur de guitares ultra-saturées et surlignés par des nappes claviers ou des violons.

Donc, Fen, c’est ça: huit morceaux entre six minutes et dix minutes, des ambiances tantôt planantes, tantôt plombées, le plus souvent les deux, des hurlements typiques de black métaleux et des moments de grâce comme autant de rayons de soleils fugaces au milieu d’une tempête de fin du monde. La musique de Fen s’apparente souvent à une sorte de maelström de chaos primordial, mais il ne faut pas s’y tromper: elle obéit à ses propres lois et porte en elle sa propre beauté – parfois un peu malsaine, mais baste!

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Van der Graaf Generator: A Grounding in Numbers

Hier, en écrivant mon billet sur L’imagination au pouvoir, le hasard a voulu que j’écoute en même temps A Grounding in Number, le dernier album en date de Van der Graaf Generator (attention! site web qui pique les yeux pire que mySpace précédente génération). Je mentionne cette collision car Van der Graaf Generator est un vétéran du rock progressif, du genre à avoir déjà fait de la musique à l’époque de mai 1968 (bon, avec pas mal de pauses, notamment entre 1978 et 2005).

La principale caractéristique du prog à la Van der Graaf Generator, c’est une noirceur certaine, ainsi que la déconstruction musicale, à la limite de la cacophonie. En clair, ça part un peu dans tous sens, à des degrés divers suivant les albums et les morceaux. Avec ce Grounding in Numbers, la cuvée 2011 est clairement du côté du “plus”: treize morceaux plutôt brefs dominés par la voix de Peter Hammill, véritable marque de fabrique du groupe autant que leur style mélange harmonie et cacophonie.

Je dois avouer un sentiment mitigé à l’écoute de cet album. D’un certain côté, c’est un groupe que j’aime beaucoup justement pour son style propre et si particulier et, de ce point de vue, A Grounding in Numbers va vraiment très loin. Trop loin, peut-être; certains des morceaux, notamment les instrumentaux “Red Baron” et “Splink”, ou “Embarrassing Kid” (au titre fort à propos), me font penser que le mélange entre harmonie et discordance n’est plus aussi bien maîtrisé que pendant les années 1970. La voix de Peter Hammill elle-même semble donner des signes de faiblesse.

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“The Atrocity Archives” et “The Jennifer Morgue”, par Charles Stross

Bob Howard est ce que l’on pourrait appeler un espion standard. Entendez par là que ce n’est pas un surhomme en smoking qui dessoude des agents ennemis par palettes tout en buvant des vodka-martini et en draguant tout ce qui passe, mais un geek, fonctionnaire de la Couronne britannique. Bon, à part que son employeur, connu sous le nom de The Laundry, est plus secret que secret, car s’occupant d’incursions dans notre réalité par des entités extra-dimensionnelles dont la seule mention suffirait à rendre la moitié de la planète folle à lier.

J’avais beaucoup entendu parler de The Atrocity Archives et de sa suite, The Jennifer Morgue, série signée Charles Stross (je n’ai pas encore lu The Fuller Memorandum, ni les autres nouvelles) et j’avais jusque là un peu hésité, principalement par anti-lovecraftisme primaire. Car non, je n’aime pas non plus les histoires d’Horreur Indicible; je sais, je suis chiant, vous devriez avoir l’habitude, depuis le temps. Dans le cas présent, c’est un tort, car la série est tout bonnement excellente.

D’abord, c’est une série écrite par un geek, pour des geeks. Les références informatiques obscures, tout droit sorties du Jargon Book, sont nombreuses et souvent hilarantes; bon, ça implique qu’il faut avoir une certaine connaissance du folklore en question, sinon des références comme le “Scary Devil Monastery” – sans même parler du fait que les deuxième et troisième prénoms du protagonistes sont Oliver et Francis – risquent de vous passer loin au-dessus de la tête.

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Frost*: The Philadelphia Experiment

Il existe quelques sujets sur lesquels je perds toute prétention d’objectivité. OK: beaucoup de sujets. Parmi ceux-ci, le groupe de néo-prog britannique Frost*; n’attendez donc pas vraiment de point de vue neutre équilibré dans cet article sur The Philadelphia Experiment, double CD (+DVD) live de ce qui fut sans doute le meilleur groupe du genre ces cinq dernières années.

“Fut”, car Jem Godfrey, claviers et compositeur du groupe, a récemment annoncé qu’il mettait un terme au projet pour raisons personnelles. Ainsi, The Philadelphia Experiment est une sorte de feu d’artifice final pour la carrière météoritique de Frost*, couvrant les deux albums Milliontown et Experiment in Mass Appeal, plus quelques inédits pour faire bonne mesure.

Commençons par le mauvais côté de l’album: il n’est pour le moment disponible que via la boutique en ligne du groupe, certes pour un prix très raisonnable (£12), mais moi qui essaye d’éviter, autant que faire ce peut, d’acheter des vrais disques en silicium et plastique mort, je suis un peu déçu.

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Fen & De Arma: Towards the Shores of the End

Je me suis fait avoir. Au départ, c’est le dernier album de Fen que je voulais acheter; trompé par la pochette, à peu près identique, j’ai pris ce split de Fen et De Arma, intitulé Towards the Shores of the End. Bon, j’aimerais bien que toutes mes erreurs se révèlent aussi positives que celle-là, car dans le genre black métal atmosphérique aux tendances post-rock, l’album est des plus agréables et contient quelques gemmes – forcément noires.

Fen est un groupe britannique, De Arma est suédois et, sur cet album, les deux groupes se succèdent dans une continuité de style qui rend difficile de savoir qui est qui. Pour la cohérence de l’album, c’est une bonne chose, pour l’originalité, je suis moins sûr. La musique n’est pas sans rappeler d’autres groupes du genre, comme Alcest ou Les Discrets, un métal plus porté sur les ambiances que sur les envolées nerveuses, même si ces dernières ne sont pas oubliées, comme le prouve “Soilbound” en intro.

À une exception près (l’instrumental acoustique “Bereft”), les sept morceaux tissent leurs ambiances sur six à neuf minutes; à ce rythme, les deux groupes ont le temps de poser des compositions complexes, souvent remarquables, où chants en clair et hurlements semi-hystériques alternent. Voir le morceau-titre, “Towards the Shores of the End”, un des meilleurs de l’album avec “Crimson Waters Ebbing the Shore” et “Noemata”.

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Magnum: The Visitation

Ah, Magnum! Toute ma jeunesse que ce nouvel album The Visitation, à l’imaginaire forgé par les Tolkien et Moorcock, sans oublier les pochettes psychédélico-fantastiques signées Rodney Matthews, imaginaire qui chez moi cotoyait les premiers bouquins de jeu de rôle. Oui, enfin, sauf que non. D’une part, j’ai toujours un peu dix-sept ans dans ma tête (ou alors je n’ai jamais été jeune, c’est selon) et, d’autre part, en vingt-cinq ans, les albums de Magnum n’ont jamais été très loin dans ma musicothèque, même pendant les cinq ans de split du groupe à la fin du XXe siècle.

N’empêche qu’à l’écoute de ce tout nouvel album, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il pourrait tout aussi bien pu dater du milieu des années 1980, contemporain de Vigilante, premier album du groupe que j’aie eu. Si l’on excepte les tous premiers albums, emprunts d’une influence Jethro Tull, Magnum a de tous temps déroulé sa recette d’un rock progressif mâtiné de hard-FM au service de compositions qui sont autant d’histoires épiques à base de dragons, de licornes, de mages et de fées (et de tranchées de la Première Guerre mondiale, aussi). En y repensant, typiquement le creuset auquel de nombreux groupes comme Nightwish sont venus s’abreuver quelques années plus tard, bien qu’avec un traitement différent.

Avec Magnum, la musique claque au vent, non pas comme un étendard funèbre, mais au contraire comme une bannière d’espoir; c’est la musique des héros qui montent au combat au ralenti (explosions à l’arrière-plan optionnelles). Lancez “Black Skies” et regardez les dragons voler! Partez à l’assaut des tyrans avec “Freedom Day”! Chassez les troupe du Seigneur Noir au son de “Midnight Kings”! Alors bien sûr, entre deux morceaux qui poutrent, histoire de faire souffler les bêtes, on a droit à des bluettes moins enthousiasmantes, du genre “Wild Angels” ou “Tonight’s the Night”, mais bon, ce n’est pas très grave.

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Blackfield : Welcome to My DNA

Welcome to My DNA est le troisième album de Blackfield, groupe composé de l’artiste israélien Aviv Geffen et Steven Wilson. Un jour, je vais finir par croire que Damien Wilson n’a que des side-projects et que même Porcupine Tree est un side-project de Steven Wilson, vu le nombre d’équivalents musicaux de pots de confiture dans lequel il trempe ses doigts.

Sans surprise, la musique de Blackfield ressemble beaucoup au rock progressif mélancolique que fait Porcupine Tree, peut-être avec un côté plus pop (notamment avec des morceaux dépassant rarement les cinq minutes) et un chouïa plus mordant dans les textes. Je dois avouer que les deux premiers albums du groupe ne m’avaient pas laissé de souvenir inoubliable (ni même de souvenir tout court), mais ce troisième album me paraît moins anecdotique.

Le ton est donné avec l’intro « Glass House », lente et mélancolique et, surtout, son enchaînement avec « Go to Hell » qui enjoint, sur un ton acidulé, l’auditeur d’aller se faire considérer chez ses sodomites préférés. Hormis ces facéties lyriques, la musique me rappelle un peu ce que faisait Alan Parson’s Project il y a quelques années – d’accord : quelques décennies – de cela.

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TesseracT: One

Parfois, je me dis que le rock progressif est une drogue dure: il faut monter les doses de bizarreries pour commencer à ressentir quelque chose. Quitte à aller friser les frontières de l’extrême, comme avec One, premier album du groupe anglais TesseracT. Soumis à ma curiosité par les sages de Progressive Area, cet album propose un métal progressif qui va titiller les extrêmes du genre, y compris des groupes comme Burst, dans le genre torturé barré de la tête.

Le métal de TesseracT varie considérablement entre plages ambiantes, démonstrations techniques de haut vol, métal progressif plus classique et hurlements hystériques, généralement le tout dans un seul morceau. Ça surprend et c’est osé, même si ce n’est pas toujours très heureux pour mes oreilles.

J’entends par là qu’il y a dans la musique de TesseracT des moments du pur génie qui se mêlent intimement à des déchaînements de violence auditive qui feraient grincer des dents mes tympans s’ils étaient pourvus de mâchoires garnies. Du coup, je suis un petit peu malaisé pour vous recommander tel ou tel morceau, vu que tout est mélangé. On notera tout de même que One contient un “Concealing Fate” en six parties pour près de trente minutes de très, très haute tenue.

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Pallas: XXV

Pour vous parler de XXV, dernier album des Britanniques de Pallas, il va encore falloir que je vous narre une belle histoire de tonton Alias ou, à tout le moins, remonter dans le temps jusqu’à cette époque où le néo-prog était presque à la mode. En 1986, Pallas sort The Wedge, un album qui contraste avec la production habituelle du genre par une section rythmique hyperactive et une énergie proche du métal. Un de mes albums préférés, mais hélas le dernier pour Pallas avant une dizaine d’années.

Hélas encore, les nouveaux albums du groupes, sortis à un rythme homéopathique depuis, ne m’ont jamais convaincus. Jusqu’à ce XXV, qui semble être la suite du concept-album The Sentinel, premier vrai album du groupe sorti en 1984. Il y a vingt-cinq ans, donc; d’où le titre. Et là, dès l’intro, j’y crois: grosse rythmique qui poutre, claviers très électroniques qui me rappellent un peu Saga, extraits d’émission radio-télé pour poser l’ambiance: ça y est, je tiens le nouveau The Wedge!

Ou pas.

Soyons clair, XXV n’est pas un The Wedge-bis. J’aurais bien aimé, mais ce n’est pas le cas. Cela dit, question qualité et style, c’est pas loin et c’est largement le plus convainquant des albums de Pallas de ces dix dernières années. Le groupe a repris des couleurs et surtout renoué avec un goût certain pour la virtuosité. Niveau compositions, ce n’est pas toujours ça (disons surtout qu’il y a pas mal de bidules qui me font grincer des dents ou bâiller très fort), mais les musiciens n’ont eux pas oublié par quel bout on tient un instrument.

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Haken: Aquarius

Ah! Enfin un groupe de rock progressif qui ne se contente pas de pomper un Grand Ancien (insérez ici blague cthulhienne)! En effet, Haken a dû en pomper une bonne quantité pour sortir son album Aquarius.

À ce stade, il est d’ailleurs difficile de savoir si on a affaire à un cas de plagiat pur et simple ou si l’album a plus vocation à être une sorte d’hommage flirtant avec le pastiche. Étant d’un naturel confiant et plutôt bon public, surtout en ce qui concerne le prog, je pencherais pour cette dernière option.

En effet, dans Aquarius, les influences viennent très vite se téléscoper comme un carambolage de film muet, avec des cascadeurs, des animaux et des objets indéfinissables qui volent dans tous les sens. On passe de Kansas à Yes, puis à Opeth et Pendragon (entre autres) quasiment sans reprendre son souffle, comme par exemple dans le bien nommé “Streams”.

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Pure Reason Revolution: Hammer and Anvil

Il fallait s’y attendre: Hammer and Anvil, nouvel album des Britanniques de Pure Reason Revolution, continue sur la lignée de Amor Vincit Omnia et s’oriente plus vers un électro-rock que vers le rock progressif de leurs débuts. Oh, certes, les envolées lyriques polyphoniques façon opéra-rock des années 1970, sont toujours présentes, mais elles sont clairement en retrait par rapport à la tonalité générale de l’album.

C’est somme toute assez surprenant comme virage en guère plus de trois albums, si on ne s’y attend pas; cela dit, ceux qui comme moi suivent le groupe depuis (presque) ses débuts avec The Dark Third seront moins étonnés: les premières pulsions électro se retrouvent dans le Live at nearFEST et se confirment rapidement. En fait, si j’étais méchant, je dirais que ce qui est le plus surprenant est de voir un groupe de rock progressif évoluer tout court.

Je dois avouer avoir quand même eu comme un doute à l’écoute du premier morceau, “Blitzkrieg”, qui est quand même très, très électro et ne ressemble pas du tout à du Pure Reason Revolution classique. Les choses reviennent vers un semblant de normalité avec les morceaux suivants, même s’il ne faut pas attendre très longtemps avant de rencontrer un “Last Man, Last Round” qui tabasse.

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The Pineapple Thief: Someone Here Is Missing

Malgré des initiales et un label commun, The Pineapple Thief n’est pas Porcupine Tree et ce nouvel album Someone Here Is Missing est là pour rappeler que s’il y a bien des similitudes entre ce groupe anglais et la bande de Steven Wilson, elles restent bien en-deçà de ce que l’on peut entendre dans des groupes de la même mouvance, dite “post-progressive”.

Au reste, dès les premiers morceaux, on sent qu’on n’a pas affaire à des contemplatifs maniaco-dépressifs. En clair, ça pulse bien dans les chaumières! Les influences de The Pineapple Thief sont également à chercher dans les aspects les plus rock d’Anathema, mais aussi du côté de Muse. Mais ne rêvons pas: il y a certes des aspects plus pop, mais nous n’avons pas ici un concurrent direct issu du Vrai Prog pour la conquête du grand public.

Ou plutôt si: rêvons qu’un producteur ambitieux jette une oreille à Someone Here Is Missing et se dise qu’un “Nothing At Best” a de bonnes chances d’aller chatouiller les oreilles du fan de Muse dans le sens du poil. Imaginons que la patate de “Wake Up The Dead” couplée avec un célèbre réalisateur de clips devienne un succès viral et que la prestation scénique de “3000 Days” devienne l’hymne d’une nouvelle génération.

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Oceansize: Self Preserved While the Bodies Float Up

Avec un peu d’expérience, le mélomane averti peut assez facilement deviner, d’après le titre de l’album, à quel genre il a à faire. Ainsi, le titre du dernier album d’Oceansize, Self Preserved While the Bodies Float Up, a un sérieux côté post-rock/post-métal de par sa longueur et son thème morbide. On peut avoir des surprises, mais, dans le cas présent, ça tombe assez bien; la pochette aide également pas mal.

Si le groupe anglais a reçu de par le passé de multiples étiquettes, allant du rock progressif au post-rock en passant par le space-rock, cet album est à classer aux côtés de groupes comme Isis, avec cependant une musique beaucoup plus recherchée, plus expérimentale, parfois volontairement déconstruite. En clair, faut s’accrocher, mais Self Preserved While the Bodies Float Up en vaut la peine.

L’influence Isis s’entend assez nettement dans le premier morceau, “Part Cardiac” et, dans une moindre mesure, le suivant “SuperImposer”; par la suite, le groupe explore de multiples approches musicales, souvent en même temps dans un seul morceau. “Build Us a Rocket Then…” est un assez bon exemple: il déboule à grande vitesse et part un peu dans tous les sens; si quelqu’un a bel et bien construit une fusée, c’est avec des bouts de machine à coudre soviétique trouvés dans une décharge.

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