Marillion: Early Stages

Comme le Saga de cette époque, le Marillion des années 80 (période Fish), c’est un peu ma madeleine de Proust à moi. En moins chiant. Du coup, lorsque j’ai appris que le groupe sortait Early Stages, un coffret de six disques reprenant des concerts “pirates” enregistrés entre 1983 et 1987, mon fanboy intime a sérieusement frétillé. L’objet coûtant quand même son prix et n’étant pas disponible par des sources locales, j’ai quand même pris mon temps avant de l’acquérir.

Première constatation: l’objet s’adresse clairement aux FBDM. Entre la pochette de Mark Wilkinson, dans la plus pure tradition du Marillion de l’ère Fish, et le choix des concerts et des morceaux y joués (double dose de “Grendel”!), on fait clairement dans le fan service le plus éhonté. Et pourquoi pas, après tout: je suis un FBDM de Marillion et j’assume, merde!

La deuxième constatation est que, même si ce n’est pas mon album préféré, le concert de 1987 autour de Clutching at Straws est le bienvenu après une avalanche de “Forgotten Sons” ou de “Fugazi”. En d’autres termes, le coffret met trop l’accent sur les premiers albums, avec des répétitions inévitables, mais malvenues.

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Dream Theater: Black Clouds & Silver Linings

Black Clouds & Silver Linings, le nouvel album de Dream Theater, vient de sortir, vingt ans après When Dream and Day Unite. Putain, vingt ans!

Depuis le temps, on pourrait se dire que la routine s’installe: un album sort avec son lot de bons morceaux et d’autres plus oubliables; la proportion change suivant les albums, il y a les bonnes et les mauvaises années. Dans le cas présent, 2009 est une excellente année pour la cuvée Dream Theater!

Autant le précédent album, Systematic Chaos, m’avait laissé un peu froid (et, avant lui, Octavarium ne révélait sa puissance que dans sa version live avec orchestre), autant ce Black Clouds and Silver Linings m’impressionne.

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Devoir de mémoire: Mes joueurs sont des déviants

Ça, on s’en doutait, mais c’est confirmé: mes joueurs ont – encore – fait dévier le scénario que je leur ai fait jouer samedi. En fait, une partie de jeu de rôle, c’est quelque peu un crash-test entre un scénario et des joueurs qui, souvent, ont d’autres idées.

Dans le cas présent, il s’agissait de ma campagne Tigres Volants “Devoir de mémoire”, celle qui emmène les personnages à la poursuite de secrets millénaires que beaucoup de gens influents (et à oreilles en pointe) préféreraient laisser secret. Ils ont décidé de faire quelque chose que je n’avais pas prévu: explorer des ruines sous la ville de Rome.

Certes, j’aurais pu dire “il n’y a plus rien, tout s’est effondré”, mais d’une part ça m’a semblé un peu dommage, d’autre part les personnages sont un peu tous archéologues et, du coup, leur permettre d’explorer des ruines est assez logique. La bonne nouvelle, c’est que je me dis que je pourrais raccrocher une partie “exploration urbaine” à cette campagne – reste à trouver qu’y faire, parce que déjà que le porte-monstre-trésor, ça va cinq minutes, mais quand en plus il n’y a pas de monstre et pas beaucoup de trésor non plus, c’est moins enthousiasmant.

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Manes: Vilosophe

L’adage qui prétend que le métal mène à tout à condition d’en sortir est une fois de plus vérifié par Vilosophe, album du groupe norvégien Manes. (Leur site ayant disparu, je vous mets un lien vers leur maison de disques code666, qui a encore des exemplaires à vendre)

Bon, la plupart du temps, une fois sortis, les groupes qui s’y essayent ne vont pas très loin ou retournent vite au bercail. Dans le cas présent, Manes, qui était à l’origine un groupe de black métal dans la grande tradition nordique du genre, fait clairement mentir l’adage.

Même si les origines métalliques sont encore présentes, Vilosophe (qui date de 2003) est un album qui lorgne plus vers le post-rock, le rock plus classique et l’électro. J’imagine juste la tête des fans de la première heure qui écoutent ce machin…

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Nemo: Barbares

La France a, de tous temps, produit des groupes de rock progressif de haute volée: Ange, bien sûr, mais aussi Arrakeen ou Lazuli, pour ne citer que quelques noms. J’aurais aimé pouvoir dire que Nemo fait partie de ceux-ci, mais, sur la base de leur dernier album, Barbares, j’ai un peu du mal.

En fait, je crois qu’il a fallu un album de rock progressif pour que je comprenne ce qui m’agace dans la chanson française: le chant. Je ne sais pas ce qu’ont la plupart des chanteurs français, mais leur façon de chanter m’horripile. Je soupçonne que le fait que ce soit précisément en français a un effet aggravant.

Dans le cas présent, Barbares serait un album de néo-prog tout à fait décent s’il n’était desservi par une voix que je trouve particulièrement banale et poussive. Une des caractéristiques du néo-prog est une certaine énergie (propre à propulser le groupe dans le top-50 des variétés, disent les mauvaises langues qui pensent que passer du prog à la radio, c’est de la confiture à des cochons), qui est ici en grande partie absente.

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Tous les chemins mènent ici

Décidément, les jours qui passent et l’analyse de mes logs semblent prouver que l’optimisation des moteurs de recherche est une pratique qui tient plus de l’art que de la science – et sans doute plus de l’art divinatoire, voire de la magie noire. Témoin cette nouvelle fournée de termes de recherche plus ou moins absurdes …

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Steven Wilson, No-Man et Nosound sont dans un bateau…

Parmi la tonne métrique d’albums de rock prog achetés à Paris, j’avais raflé Insurgentes, de Steven Wilson, Lightdark, de Nosound et Schoolyard Ghosts, de No-Man. Presque deux mois plus tard, je suis encore quelque peu perplexe.

Ces trois albums ont ceci de commun qu’ils représentent une tendance plutôt récente du rock progressif, parfois étiquetée “post-prog” pour sa similitude avec le mouvement post-rock (même si cette étiquette s’applique également à d’autres groupes, comme The Mars Volta ou Pure Reason Revolution; enfin bon, vous savez ce que je pense des étiquettes, depuis le temps).

Le groupe emblématique de cette tendance est sans conteste Porcupine Tree. Enfin, je devrais plutôt dire que le personnage emblématique de cette tendance est Steven Wilson, que l’on retrouve dans Porcupine Tree et… No-Man.

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Pourquoi je n'essaie même pas de faire des jeux de rôles horrifiques à mes joueurs

Petite saynète, lue sur le sujet “Carnet noirs” des forums de la Cour d’Obéron: MJ: “Et dans un gémissement moite et effroyable l’essain trépidant des lépidoptères furieux s’assemble en une masse gluante et impie pour laisser place à la forme sombre et démoniaque d’Azazzel, le Seigneur des mouches…” (silence glacé de l’assistance) Puis un PJ …

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Retour de Scandinavie

Bon, techniquement, la Finlande ne fait pas vraiment partie de la Scandinavie, mais on va faire comme si.

Je suis donc rentré hier soir, au terme d’un voyage qui a tourné à la course à Munich (trente minutes pour changer d’avion), aux montagnes russes entre Munich et Genève et à la Bérézina à Genève (pas de bagage, rapport aux trente minutes pour changer d’avion à Munich). Autant dire que je suis un peu éteint.

J’ai bien aimé le voyage en ferry entre Helsinki et Stockholm (et retour); même si le temps était froid, on a eu droit à une mer d’huile, ce qui fait qu’on n’a pas été secoué. Ce qui est heureux: je n’aime pas les voyages en essoreuse; à vrai dire, j’ai connu des wagons CFF qui remuent plus que ça – à l’arrêt. Bon, ça c’est valable la plupart du temps, mais quand le navire manoœuvre, c’est nettement plus bruyant. Comme le ferry fait une pause au milieu de la nuit dans les îles Åland, ça m’a réveillé à quatre heures du matin.

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Delportismes suédois

Cet article est le numéro 2 d'une série de 3 intitulée Scandinavie 2009

En visite à Stockholm, dans le cadre de la conférence, je passe devant un énième café-restaurant de type vaguement espagnoloïde qui propose des tapas. Et évidemment, ça ne manque pas: il me vient le delportisme suivant Il ne faut pas confondre: “Les restaurants espagnols ont beaucoup de succès ces temps.” Et: “Tapas emballent.” Je dirais bien …

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“Halting State”, de Charles Stross

Si je vous dis que Halting State, roman de Charles Stross, parle d’une équipe d’audit envoyée pour enquêter sur un braquage de banque, vous devriez vous demander ce qui justifie ce billet.

Il faudrait peut-être que je précise que le braquage a été réalisé par une bande d’Orques et un Dragon dans la banque d’un jeu vidéo en ligne, gérée par une compagnie de gestion de biens virtuels qui vient juste de lancer son introduction en bourse, le tout se passant dans une Écosse indépendante en 2017.

Dans le genre plutôt encombré du thriller technologique post-cyberpunk, Halting State a plus d’un atout: d’une part, il est écrit par quelqu’un qui a été informaticien à l’époque des premières dot-coms et qui sait de quoi il parle.

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Deadpool

Dans la série des confessions honteuses, j’ai récemment lu une bédé de superhéros. Une vraie, pas un truc limite du genre Watchmen ou Empowered. Un truc de chez Marvel. Bon, comme la bédé en question est Deadpool Classics (je vous fais grâce de la couverture: elle est hideuse), la qualification “vraie bédé de superhéros” reste discutable.

Deadpool est un personnage créé par Rob Liefeld. C’est probablement ce qu’il a fait de mieux pour le monde des comics: comme dessinateur, je le trouve assez exécrable. C’est un mercenaire archétypique, en costume rouge et noir, qui se bat avec une quantité invraisemblable d’armes à feu et deux katanas. Tout le monde sait qu’un katana, c’est bien et que deux katana, c’est mieux. Enfin, archétypique jusqu’à ce qu’il l’ouvre, ce qui ne tarde jamais.

Surnommé “le mercenaire à grande gueule”, Deadpool a la particularité de constamment vanner tout ce qui bouge et sortir des conneries un peu plus grosses que lui. Par exemple, affirmer à ses adversaires qu’il a connu des G.I. Joe plus dangereux qu’eux – les jouets G.I. Joe, s’entend, et même des poupées Ken plus dangereuses, en fait. Battre Deadpool est un exploit; le faire taire relève du miracle.

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Gojira: The Way of All Flesh

Quelle est la différence entre Godzilla et Gojira? L’un est une sorte de monstre créé par une fusion bizarre de technologie et qui détruit tout sur son passage et l’autre, c’est un film.

Euh, bon, la métaphore est pourrie, vue que “Gojira” est le vrai nom japonais de Godzilla, mais le fait est que l’album The Way of All Flesh des Nîmois Bayonnais de Gojira a pas mal de points communs avec le gros lézard radioactif, notamment dans le domaine de la destruction massive.

Le fait est que Gojira, c’est du death metal. Voilà, c’est dit: j’ai acheté un album de death metal (“Bonjour, mon nom est Alias…” “BONJOUR ALIAS!”). En plus, ce n’est pas mon premier…

À vrai dire, ce n’est pas que du death metal: c’est du death metal technique, avec des relents de métal progressif et de post-rock. Mais bon, c’est quand même du death metal bien râpeux, avec des avalanches de guitares qui décapent et une voix qui a confondu bain de bouche et acide chlorhydrique.

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Isis: Wavering Radiant

Isis est un groupe bizarre. Enfin, pour être plus précis, mon intérêt pour ce groupe est bizarre: certes, c’est du post-rock comme j’aime, mais du genre à se complaire dans les vocaux gutturaux que je déteste. Le dernier album, Wavering Radiant est typique de cette tendance, ce qui n’est pas exactement fait pour me réjouir.

Tigres Volants n’est pas du space-opera, épisode N+1

C’est un débat récurrent au sein de la – très petite – communauté de joueurs de Tigres Volants: le combat spatial a fait son retour, tel un marronnier fleuri de missiles et de lasers à rayons X, sur les forums!

Le genre de débat qui génère des idées brillantes, beaucoup de frustration et de désespoir, des mètres linéaires de règles alambiquées qui ont généralement plus de trous que de substance. Beaucoup d’électrons meurent en pure perte.

Le problème majeure vient d’une double inadéquation: d’une part, des joueurs qui veulent faire du combat spatial – de préférence à la Star Wars, avec lasers qui font piou-piou et grosse explosions dans l’espace – et, d’autre part, un système de règle qui essaye désespérément de gérer cette demande.

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