“Luna: New Moon”, de Ian MacDonald

Luna: New Moon, de Ian MacDonald, est un roman qui nous propulse à la fin du XXIe siècle. La Lune est devenu un Eldorado industriel face à une Terre qui peine à sortir de récession économique. Quatre familles se partagent le gros des affaires, mais une cinquième, les Corta et leur commerce d’hélium, va changer l’équilibre des forces.

On y suit plusieurs personnages, pour la plupart des jeunes luniens né sur le satellite, mais aussi une émigrée venue d’Amérique du Nord qui, par hasard, va se retrouver propulsée au cœur des intrigues de la famille Cortas

Au menu de l’intrigue, quelques histoires de cœur, quelques histoires de cul, pas mal d’histoires de gros sous, des jeux de pouvoir et des coups fourrés en pagaille. Si vous pensiez, à l’instar de Heinlein, que la Lune est une dure maîtresse (traduction littérale du titre anglais de Révolte sur la Lune, pour ceux qui l’ignorent), vous n’aviez rien vu!

Sur la Lune, tout se monnaie et tout est contrat. La loi y est minimaliste, les contrats qui lient individus et entreprises sont volontairement flous. Le rêve libertarien – surtout si on est riche et/ou avocat. Les plus pauvres gardent un œil – littéralement, c’est affiché sur leur rétine – sur les “quatre éléments qui leur permettent de survivre: l’air, l’eau, le carbone et les données.

Et, sur la Lune, un peu tout peut vous tuer – y compris la Lune elle-même, mais surtout les bipèdes.

C’est quelque part le problème que j’ai eu avec Luna: New Moon: le contexte est admirablement rendu. La Lune et ses cultures entremêlées forment un canevas fascinant, dessiné en creux par Adriana Corta, la matriarche du clan, dans sa longue confession. Les grandes familles luniennes viennent d’Australie, du Brésil, du Ghana ou de Chine, les personnes de genre neutre sont apparues – les Luniens sont peu intéressés par la question des genres, d’ailleurs – et les religions prennent des couleurs bizarres.

Mais, à côté de cela, l’intrigue tient plus de la telenovella latino-américaine: les coucheries des uns et des autres, les luttes de pouvoir et autres coups de pute façon billard à dix-sept bandes en apesanteur. C’est intéressant, mais juste intéressant – enfin, disons que ça ne me passionne pas. Sauf à la toute fin, mais je n’en dirai pas plus: le final ouvre la porte à la suite, Wolf Moon, prévue cette année. Il paraît qu’une série télé est aussi en cours de production.

Cela dit, la lecture est sympathique; le style est alerte et, malgré son côté très typé soap opera brésilien (bien entendu), Luna: New Moon est un bouquin très chouette. Je pense cependant qu’il vaut plus le coup pour son contexte – amis rôlistes qui veulent de la semi-hard-science, bonjour!

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2 réflexions au sujet de ““Luna: New Moon”, de Ian MacDonald”

  1. Je pense cependant qu’il vaut plus le coup pour son contexte

    J’ai l’impression que c’est souvent le cas avec McDonald. Les contextes sont intéressants, mais l’histoire ne suit pas. :-\

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