Logiciels: la mort du simple

Thias avait récemment parlé sur son blog de cette comparaison entre un Mac Plus et un superméga AMD de la triple mort (avec double papoum en tête). L’article originel mentionnait le fait que, malgré les vingt ans d’écart et le bond technologique que ça occasionnait, faire tourner Word sur le Mac Plus était presque plus rapide que sur la machine plus récente.

Évidemment, ce n’est plus la même version de Word non plus, mais c’est là où je veux en venir: à l’époque, Word (3 ou 4) était un traitement de texte et pas grand-chose de plus. Il gérait les feuilles de style, le mode structure, les polices multiples et deux-trois autres babioles du genre (par exemple, les tableaux). Depuis, Microsoft s’est ingénié à transformer ce logiciel en une sorte d’usine à gaz: il peut servir de tableur, de programme de mise en page, il peut faire des dessins et retoucher des photos, sans parler des “effets de texte” qui, à eux seuls, ont généré des instincts de tortionnaire sadique chez une génération de graphistes.

Dernièrement, j’ai essayé de retrouver une version récente (entendez: qui tourne sous MacOS X) d’un petit logiciel, RTF2HTML; la dernière version que j’en avais est une 2.7-quelque chose, qui doit probablement être compatible avec le Système 6. Je cherche encore…

Pourtant, quelque part, la conversion d’un format basé sur des feuilles de style genre Word en HTML devrait être d’une banalité sans nom: il n’y a qu’à faire l’équivalence entre les niveaux de style (Normal, Titre 1, Titre 2, …) et, éventuellement, créer des instances pour les styles exotiques, s’il y a lieu. Rajoutez une option pour ignorer les formatages locaux autres que gras, italique, etc. Simple et de bon goût — et introuvable.

Pour une raison qui échappe à un peu tout le monde, Word (pour ne pas le nommer) s’évertue à poser ses classes à lui un peu partout dans le code; ça doit être l’équivalent logiciel de marquer son territoire, avec les mêmes effets secondaires au niveau de l’odeur. Qui plus est, si on a le malheur d’avoir fait un truc un peu exotique dans la mise en page (des notes de bas de page, par exemple), ça se paye au centuple. Je ne parlerai même pas de la tendance amusante de vouloir mettre des couleurs absurdes à des espaces.

Bref, je peste. Je suis en train de me dire que je vais me faire ma petite macro à moi tout seul pour mettre des balises directement dans le texte et régler le problème à coups de copier-coller.

Après tout, pourquoi faire simple, si c’est visiblement passé de mode?…

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

2 réflexions au sujet de “Logiciels: la mort du simple”

  1. 1 Pour une raison qui échappe à un peu tout le monde, Word (pour ne pas le nommer) s’évertue à poser ses classes à lui un peu partout dans le code;

    2 ça doit être l’équivalent logiciel de marquer son territoire, avec les mêmes effets secondaires au niveau de l’odeur

    1- c est marrant, que tu dise “pour une raison qui échappe un peu à tout le monde”, car tu donnes la réponse juste après : marquer son territoire (la domination) :

    Comme il est dominant, MS est contre l’interopérabilité… qui pourrait faire émerger des concurrants.

    Ce n est pas pour rien si IE6 était archi dominant et archi non compatible avec le W3C…
    Maintenant que IE a chuté, et que de plus en plus de sites s’intéressent plus au W3C qu’à la compatibilité avec les X versions différentes d’IE, les dernières versions d’IE s’intéressent de plus en plus aux standarts.

    Mais, la meilleure façon de faire, pour qu’IE (ou office, ou tout autre logiciel proprio) s’interesse aux standarts, aux formats ouverts, c est simple : il suffit de ne pas utiliser ces logiciels ^^ (et encore moins leurs formats fermés, surtout quand on envoie un document à qq un)

    p.s. tu as raison : marquer son territoire par un format fermé, cà pue, effectivement.

    Répondre
  2. Pour compléter mon dernier paragraphe
    “il ne faut pas utiliser ces logiciels, mais des logiciels utilisant préférentiellement des formats ouverts; formats qu’on utilisera en particulier lors de ses correspondences, pour aider à leur diffusion”


    Au fait, pour répondre à ta question (RFT2HTML sous mac OS X), avec juste 5 ans de retard :

    voici la version 3.6, pour linux :
    http://linux.softpedia.com/get/Text-Editing-Processing/Word-Processors/RTF-to-HTML-convertor-6762.shtml

    Et, pour faire tourner un paquet linux sous ton mac
    (http://blog.nicolargo.com/2007/12/emulateur-windows-sous-mac-os-x.html)
    “Récupérer les dernières sources disponibles (format tar.bz2).

    Une fois les sources téléchargées sur votre disque, il faut lancer la compilation (elle nécessite l’installation préalable de Xcode et du pack X11 disponibles sur votre DVD d’installation de Mac OS X).

    # ./configure
    # make depend && make
    # sudo make install”

    Voilà, si tu as un autre pb, à dans 5 ans 😉

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.