Pour ceux qui n’auraient pas suivi le dernier épisode de Radio-Erdorin, j’ai décidé de consacrer le mois d’août au rattrapage du milliard de recommandations que les commentateurs ont laissé sur les vidéos et les directs ces derniers mois,. C’est dans ce contexte que je suis tombé, un peu à sec, sur Rift in Reality, de Labyrinthus Stellarum.

Conçu par Misha et Alexander Andronati, deux frères vivants à Odesa, en Ukraine, Labyrinthus Stellarum est une formation de black-metal atmosphérique atypique, laissant une place majeure aux claviers pour une musique marquée par des thèmes de science-fiction.

Rift in Reality est le troisième album du groupe et c’est un petit format: huit pistes, trente-sept minutes et des compositions entre trois et cinq minutes (sauf une qui s’étend à plus de sept minutes et demie).

On dirait un peu que le concept de Labyrinthus Stellarum est, de base, de faire du black-metal sans guitares. Ce n’est pas tout à vrai. Déjà, on est à mon avis plus proche d’un blackened death et, de plus, il y a des guitares, mais c’est assez subtil. C’est peut-être même la seule chose de subtile dans cet album.

OK, j’exagère: Rift in Reality propose des compositions certes courtes, mais tout de même pas mal recherchées – sans parler du fait que cette sonorité de metal extrême en mode full synthés n’est pas banale en soi. Ça donne bien entendu une ambiance très science-fiction à la musique, somme toute assez conforme à leur appellation de « cosmic metal ».

D’un point de vue historique, je trouve que c’est un joli pied de nez à la scène « trve » qui, à ses débuts, avec une attitude « jamais de claviers! » Et d’un point de vue musical, je trouve ça franchement cool. Labyrinthus Stellarum a une proposition musicale plutôt originale et, derrière, les moyens d’en faire quelque chose d’impressionnants.

Après, c’est comme pour tout: faut supporter le genre. Les amateurs de claviers risquent d’avaler leur tisane de travers avec les voix saturées et les black-metaleux vont probablement froncer leurs sourcils multiplement piercés.

Mais pour ma part, je trouve que ça fait très bien le taf. Il y a un bon mix entre des passages qui tabassent à fond les moteurs photoniques et des paysages plus atmosphériques, avec en plus une durée totale très raisonnable, évitant l’écueil de la saturation (temporelle; parce qu’au niveau sonore, c’est bien blindé).

Recommandé par Sumeriancorehalls, il y a déjà pas mal de temps, Labyrinthus Stellarum est pour moi une chouette découverte. Certes, ce mélange blackened death / atmoblack / électro-SF a de quoi désarçonner son monde, mais je recommande néanmoins Rift in Reality aux esprits aventureux, scaphandre de combat en option.

L’album est sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Voyagers »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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