“La Résurrection du Dragon”, de Romain d’Huissier

Deuxième tome de la trilogie des “Chroniques de l’Étrange”, signée Romain d’Huissier, La Résurrection du Dragon renoue avec le personnage de Johnny Kwan, fat si (exorciste taoiste) à Hong-Kong, de nos jours. Au menu: des esprits, des dieux, un œuf de dragon et les Cinq Poisons, de la magie et de la baston.

On va déjà évacuer un truc qui me turlupine depuis le premier tome: le style. C’était le principal reproche que j’avais fait au premier tome, Les 81 Frères, et après lecture de ce deuxième tome, je m’en étais ouvert à l’auteur. Sa réponse est que Johnny Kwan, protagoniste et narrateur de la série, est un lettré; c’est bel et bien sa façon de s’exprimer à l’écrit.

Alors oui, ça peut me paraître bizarre – il semble que je sois le seul à piorner sur ce point – mais c’est normal et raccord avec le personnage. Dont acte.

Ceci posé, La Résurrection du Dragon reprend à la suite du précédent. Johnny Kwan récupère doucement après la bataille au cours de laquelle il a dû payer le prix fort pour empêcher une secte d’éliminer le gouverneur de Hong-Kong. Mais il doit bientôt remettre le pied à l’étrier quand une triade lui demande un service qui implique un œuf de dragon.

Dans l’absolu, avec ce deuxième roman, on reprend les mêmes recettes que précédemment: un complot, un ennemi surnaturel implacable, des créatures fantastiques, des arts martiaux et des flingues. Encore une fois, on a quasiment un scénario Feng Shui (variante sérieuse) clés en main.

Sauf que La Résurrection du Dragon va plus loin en matière de construction d’univers. On peut y voir l’implication du monde de la magie et du surnaturel dans le contemporain, que ce soit avec le bordel jiugwaai, les liens entre le protagoniste et la triade ou le feng-shui omniprésent dans l’architecture hongkongaise.

Comme tout bon deuxième tome d’une trilogie, celui-ci s’efforce de remettre en question bon nombre d’acquis du premier. C’est un volume qui fourmille de trahisons, retournements, révélations et autres surprises.

C’est aussi un volume de transition qui, s’il contient son lot de péripéties, prépare surtout le terrain pour un troisième tome qui s’annonce comme particulièrement tendu.

Bon, vous avez dû comprendre en filigrane que je connais l’auteur, Romain d’Huissier. C’est un collègue (EDIT: pas ex- du tout, en fait) en écrits rôlistes et, du coup, si je vous dit que j’ai beaucoup aimé ce deuxième tome, vous pourriez vous demander si je ne fais pas œuvre de complaisance.

Soyons honnête: ce n’est pas impossible, mais ce serait à l’insu de mon plein gré, selon l’expression consacrée. Déjà, parce que j’aime bien les histoires de fantastique urbain, surtout celles qui prennent comme base des légendes historiques (oui, j’ai conscience que cette expression ressemble beaucoup à un oxymore).

Ensuite parce que Romain maîtrise son sujet. En jeu de rôle, il a tout de même écrit Qin, un jeu sur les débuts de l’Empire du Milieu. Et entre cette connaissance et son écriture, il nous rend vivants tous ces mythes et créatures, ainsi que la vision du monde qui va avec. C’est très dépaysant.

D’autres avis chez L’Ours inculte, Blog-o-livres et Reflets de mes lectures.

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