Il s’appelle John Lago. Ce n’est pas son vrai nom. Il est stagiaire pour un gros cabinet d’avocats new-yorkais. Ce n’est pas son vrai métier non plus. Le protagoniste et narrateur de Kill Your Boss, de Shane Kuhn, est un tueur à gages et, à vingt-cinq ans, il se prépare à son dernier coup, qui va également être le plus difficile.
Kill Your Boss – rebaptisé depuis The Intern’s Handbook – est un bouquin qui est arrivé dans nos rayonnages un peu par hasard, genre “ça pourrait faire un cadeau sympa”. Comme il y est depuis deux ans, autant le lire, même si ce n’est pas exactement mon genre de lecture habituelle. On est plus dans le style thriller, mitigé pulp de gare.
Du coup, on a John, qui est une sorte de surhomme: entraînement supérieur, matériel de pointe, grosse logistique – et Bob, un patron tyrannique, qui l’a récupéré dans une prison pour mineurs et en a fait une machine à tuer. Il a bien évidemment un sens de l’humour cynique et présente son dernier coup comme un manuel pour ses ex-futurs collègues de l’organisation.
Du coup, Kill Your Boss n’est pas forcément le bouquin le plus surprenant du monde: on pourrait presque y accoler une recette de cuisine: narrateur ultra-compétent, mission impossible, coup de foudre, trahisons, retournements, révélation finale et grosse baston. Enlevez, c’est pesé!
Cela dit, ça reste plaisant à lire, comme un roman de quai de gare lambda. Il y a suffisamment de retournements pour que l’on ait envie de lire la suite; le côté page-turner est bien géré. On va aussi trouver une description acerbe du travail des stagiaires dans le milieu corporatif et, plus généralement, de l’esprit de compétition et l’élitisme dans les cabinets d’avocats américains.
Ajoutez à ça une galerie de personnages pas du tout recommandables – l’organisation pour laquelle travaille John tue le plus souvent des salopards pur jus – et vous aurez pas mal d’idées éminemment exploitables dans le cadre d’un jeu de rôle contemporain ou futuriste.
Entre San-Antonio et Dilbert, Kill Your Boss est donc un bouquin sympathique, mais pas transcendant. Il rappelle un peu le cycle de The Laundry, de Charles Stross, sans le surnaturel et l’humour geek. Si vous tombez dessus pour pas cher, c’est idéal pour un trajet en train ou en avion.
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