Elysium

En fait, Elysium, ça aurait pu être un putain de bon film. Il aurait juste fallu decrétinifier le contexte, donner un poil plus de consistance à certains des personnages, avoir une mise en scène plus percutante et avec moins de scènes illisibles pour cause de caméra sur l’épaule. Ah, et aussi un scénario qui tienne la route. Trois fois rien, en somme.

Je suis méchant, mais c’est dû au fait que je n’ai pas eu l’impression de voir un mauvais film, mais juste un film très, très raté. Il y a une différence. Elysium avait un potentiel énorme et le résultat final est une semi-bouse, un blockbuster moyen, voire médiocre.

L’histoire, c’est un gars qui vit sur une Terre ravagée par la pollution, la violence et la maladie, exploitée par des super-riches qui vivent dans une station spatiale idyllique et se la pètent avec de la grosse tech qui tache. Comme il n’a rien à perdre, il va tout faire pour aller sur la station et changer tout ça.

Je résume, mais fondamentalement, on a un concept de SF qui nous parle très exactement du moment présent, avec les 1%, les mouvements du genre Occupy et autres Anonymous, qui nous montre un Los Angeles tiers-mondisé et invoque l’idée de révolution et de justice sociale.

Sauf qu’au final, on a un film d’action bourrin, avec des méchants bien caricaturaux, des plans foireux en pagaille et une mise en scène qui rappelle plus Blake et Mortimer qu’une critique sociale bien percutante. Le principe de “montrer sans dire” a visiblement été abandonné en rase campagne.

Du coup, je ne regrette pas de l’avoir vu dans l’avion, même si ça s’est fait au détriment de l’image et du son (l’accent sud-africain, merci bien!): ça m’a évité de perdre des thunes et d’être très énervé à la fin de la séance.

C’est particulièrement agaçant quand on sait que le film a été réalisé par Neill Blomkamp, qui avait auparavant produit, avec District 9, un film de science-fiction doublé d’une critique sociale autrement plus percutant (certes pas sans défauts).

Vous comprendrez que, dans ces conditions, j’ai un peu de mal à recommander Elysium. Il a quelques qualités rédemptrices, notamment au niveau des visuels (les cités-bidonvilles terriennes, les flingues improbables et la technologie d’Elysium), mais mieux vaut attendre qu’il passe à la télé. Ou dans l’avion.

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4 réflexions au sujet de “Elysium”

  1. “Superbe spectacle pour un regrettable gâchis” avais-je conclu à l’époque de sa sortie. Je pense qu’on reste sur la même idée !

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  2. “on a concept de SF qui nous parle très exactement du moment présent, avec les 1%, les mouvements du genre Occupy et autres Anonymous, qui nous montre un Los Angeles tiers-mondisé et invoque l’idée de révolution et de justice sociale.”

    C’est tout à fait ce que j’ai pensé en le regardant (au cinéma) et pour ça, il m’a fait du bien. Ce n’est pas un hasard si c’est le film le plus téléchargé illégalement en 2013, il y a une belle promesse et un monde intéressant, qu’il avait d’ailleurs commencé dans un court métrage beaucoup plus mémorable. L’histoire est elle très hollywoodienne, du début à la fin, mais peut être est-ce du à la genèse du film ?

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  3. Les motifs christiques sont un peu trop présents aussi (et loin d’être subtils): la crucifixion, l’ascension, la mort du “messie” qui signifie la rédemption pour tous les hommes… Beurk.

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