Dans l’Europe des années 1960, des agents d’un bureau très particulier doivent gérer les diverses communautés extra-terrestres établies sur Terre, certaines depuis plusieurs décennies. C’est le concept originel de la bande dessinée Frontiers, de Christophe Wild.

À mi-chemin entre Men in Black, le jeu de rôles Rétrofutur et Les Tontons Flingueurs, on ne peut pas dire que Frontiers fait dans le simple: on y trouve un héros tourmenté, un chef aux faux airs de Einstein, un certain nombre de jeunes femmes qui ne craignent pas les coups de froid et des situations très bizarres.

Dans l’absolu, cette bande dessinée aurait tout pour me plaire: une ambiance décalée, des références à foison et même des idées qui ne dépareilleraient pas dans Tigres Volants (notamment une Outer plus vraie que nature). Dans les faits, même si je dois avouer un intérêt certain, c’est un peu plus compliqué.

Je pense que le problème principal vient du dessin. Le style de Christophe Wild est clairement inspiré par le cinéma “noir” de l’époque: un noir/blanc tout en lavis, avec quelques rares pointes de couleurs (du rouge), et un style principalement réaliste, mais qui cohabite avec du grotesque: monstres improbables, robots pour dessin animé japonais (soyons clair: j’ai beaucoup ri au portrait-robot), etc.

Je pense qu’il y a, dans ce premier tome, un problème de dosage: il y a trop de tout, pas toujours à propos et pas très bien équilibré non plus. Frontiers a un potentiel, mais tel que, il ressemble plus à un exercice de style (au mieux) ou à un pastiche (au pire) pour tenir la route.

Reste que l’ensemble, au début sous forme de nouvelles qui posent très bien l’ambiance, puis développent ce qui ressemble à l’histoire principale, est plutôt plaisant; la première d’entre elles est d’ailleurs très bien amenée.

Les amateurs de science-fiction qui ne se prend pas au sérieux et d’ambiance polar y trouveront sans doute un intérêt. Pour ma part, je pose un préavis favorable, mais je réserve mon jugement pour la suite.

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