Il y a des fois où la subtilité paye. Et il y a des fois où tu as juste envie d’avoir un flic zombie qui flingue des gens plus pourris que lui. J’imagine que c’est ce qu’a dû se dire Nicolas Texier en écrivant ces aventures de Deadcop, sous-titrées « Les Atlantes sont parmi nous ».
Le Deadcop du titre, c’est Franck Hadès, un flic de Miami dans les années huitante (insérez ici synthwave et voitures de sport), buté par des narcotrafiquants qui l’ont bourré de drogues et balancé dans un marais hanté pendant une tempête. Tant qu’à faire.
Revenu à la vie, ou peu s’en faut, Franck a été recueilli par Mama Duke, une vieille femme pas tout à fait vivante non plus et un peu (OK: beaucoup) sorcière sur les bords. Depuis, il est devenu Deadcop, un zombie de trois cents livres sur une énorme moto, qui sème la mort avec des flingues magiques tout en croquant des quantités invraisemblables de drogues diverses comme si c’était de l’homéopathie.
Subtil, donc.
Alors oui, je pourrais vous dire que, dans cette histoire, Deadcop va affronter une secte d’adorateurs de créatures des profondeurs avec des tentacules non euclidiennes (les Atlantes) et des narcotrafiquants tous plus barrés les uns que les autres, qu’il va renouer avec un amour de jeunesse devenu procureure, mais au final, c’est assez peu important.
Deadcop, c’est de l’action superlative et hyperbolique, des flingues qui font des dégâts d’obusiers de marine (et le minigun, je n’en parle même pas), des poursuites invraisemblables dans les rues de Miami, du surnaturel et des gens qui explosent.
Alors oui, c’est pas mal trash. Violence à gogo, un peu de sexe pour faire bonne mesure, des gros plans sur des éléments d’anatomie qui reprennent une indépendance exotherme, plus le couplet sur la ville qui est toupourrite, corruption et tutti quanti.
Ce n’est pas très gênant, parce que c’est assez dans le style des Saisons de l’Étrange. Honnêtement, dans les années huitante, j’ai lu bien pire. Disons cependant que l’ensemble aurait peut-être mérité un peu plus d’humour autre que second degré.
Ce qui me gêne plus, ce sont des défauts de mise en page assez flagrants, genre des paragraphes coupés au milieu d’une phrase ou des italiques en folie. Si j’étais médisant, je dirais que ça fait aussi partie de l’expérience pulp, mais ça agace pas mal mon œil de professionnel.
Cela dit, j’ai été plutôt plaisamment surpris par ce Deadcop – déçu en bien, pour reprendre une expression régionale. C’est enlevé, ça ne se prend pas vraiment la tête. Enfin, pas du lecteur; les protagonistes, c’est autre chose.
Et puis y’a du Yes sur la bande-son, je ne vais pas trop me plaindre.
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