“Sous la colline”, de David Calvo

Sous la colline, de David Calvo, c’est un roman qui parle de Colline, la protagoniste, d’une colline, sous laquelle se cachent des choses, de Marseille, de ses mythes et de ses légendes, et surtout de l’Unité d’Habitation (ou Cité radieuse), bâtiment construit par notre Le Corbusier national.

On va déjà dire que ce n’est pas exactement un bouquin facile d’accès. D’abord parce qu’il donne dans une variante de fantastique contemporain qui me rappelle beaucoup le “réalisme fantastique” de Jacques Bergier: on y mentionne des expériences mystiques, des influences occultistes.

Ensuite parce que Colline n’est pas un protagoniste facile à appréhender: kleptomane, en rupture d’avec sa famille et son psy, transidentitaire et en proie à des hallucinations, elle a une sérieuse tendance à envoyer bouler tout le monde et avoir des idées très arrêtées. Le Corbu et son mystère, c’est son obsession.

(Ça me rappelle un peu quelqu’un – à part la kleptomanie et les hallucinations – mais passons.)

Enfin, parce que le style d’écriture de David Calvo est plutôt spécial. Pour tout dire, je sens bien qu’il y a un “truc”, une approche poétique dans la manière dont les phrases sont construites, mais ça ne me parle pas et, au final, ça a plutôt tendance à me distraire.

Reste que Sous la colline est un bouquin fascinant. Ne serait-ce que parce qu’en plus de Colline, il compte un autre personnage: l’Unité d’Habitation elle-même – “Le Corbu”, pour les intimes. L’endroit est fascinant, par sa structure, par son dessein original, par son créateur, mais aussi par ses habitants et l’utopie qu’ils ont voulu y faire vivre.

On y trouve également une brochette de personnages secondaires truculents et mystérieux, du macho magouilleur au gardien, en passant par le galiériste, la boulangère et le médecin un peu cinglé.

Bon, OK: un peu tout le monde est cinglé, dans cette histoire. Dans ce roman, les murs entre les réalités – voire les murs tout court – ont tendance à se déliter à vitesse grand V sous l’influence du mistral noir et les vieilles légendes ne sont jamais très loin.

Mis à part le souci avec la forme, je dois dire que j’ai plutôt bien aimé Sous la colline – découvert grâce au billet de Gromovar – et que je le recommande volontiers aux amateurs de fantastique contemporain.

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4 réflexions au sujet de ““Sous la colline”, de David Calvo”

  1. Avoir assisté à une conférence de David Calvo aux Imaginales il y a une dizaine d’années reste une des expériences les plus étranges de ma vie. C’était funcky…

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  2. J’avais envie de le lire. Et je dois dire que ton billet rend le truc encore plus énigmatique à mes yeux.

    Je pense m’y mettre quand j’aurai plus rien à l…
    Ouais, non, oublie.

    Répondre

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