“Cauldron of Ghosts”, de David Weber et Eric Flint

Troisième tome de la série Crown of Slaves, dérivée du Honorverse, Cauldron of Ghosts renoue avec l’improbable duo d’agents spéciaux Victor Cachat et Anton Zilwicki. Si on retrouve un autre duo à l’écriture – David Weber et Eric Flint – le ton est clairement plus sombre que dans les deux premiers.

En effet, après leurs péripéties en territoire mesan, les deux agents font un retour très médiatique sur Haven et, surtout, sur Manticore: leurs révélations vont apporter non seulement la paix entre les deux nations stellaires, mais également une alliance entre les anciens ennemis, avec pour objectif commun de dérouiller l’Alignement mesan et ses conspirations à tiroir.

Sauf que ledit Alignement n’a pas duré en tant que conspiration secrète pendant six cents ans sans avoir un plan de secours ou douze et, quand Cachat et Zilwicki reviennent sur le lieu de leurs précédents exploits, c’est pour arriver pile au moment où les rats quittent le navire – en faisant sauter quelques bombes nucléaires pour couvrir leur fuite.

Du coup, si on a une première partie de Cauldron of Ghosts plutôt légère, entre le côté pittoresque du royaume de Torch et les bricolages médiatiques de Manticore pour faire de Victor Cachat un héros populaire – alors qu’il est, d’une part, un homme de l’ombre et, d’autre part, un ancien ennemi – la seconde partie du bouquin, sur Mesa, est nettement plus glauque.

On a droit notamment à des descriptions un peu trop graphiques à mon goût des atrocités menées par les forces de police sur les citoyens de deuxième classe de la planète, accusés d’être à l’origine des explosions nucléaires.

Si David Weber a un certain don pour les batailles spatiales à grand spectacle, ce don se transpose assez mal aux combats de rue. Apprendre qu’une grenade explose à soixante-quatre centimètres du visage d’un combattant n’est pas exactement ce que j’appellerais une information pertinente. Et non, je n’exagère pas.

Comme beaucoup de bouquins qui impliquent David Weber à l’écriture, celui-ci a également un problème sérieux au niveau de l’infodump. D’un point de vue de rôliste, c’est très intéressant de lire une description détaillée de comment sont bâties des tours d’habitation dans un univers futuriste, mais avoir droit à trois pages d’architecture appliquée en préambule à une scène de baston, c’est peut-être un peu excessif.

Quoi qu’il en soit, on ne peut pas vraiment reprocher à l’auteur – et à son acolyte – de pêcher par incohérence. Au fur et à mesure que l’on avance dans les bouquins de la série, le travail de world-building saute aux yeux. Certes, c’est souvent au détriment de la narration.

Néanmoins, ce volume – qui se déroule en parallèle de Shadow of Freedom, précédemment chroniqué – fait avancer l’histoire en en relançant l’intérêt. Reste que l’on est ici dans le troisième tome d’une série parallèle à une saga qui dépasse les quinze volumes; mieux vaut donc choisir un autre ouvrage pour s’y lancer.

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