Quantum Fantay: Bridges of Kukuriku

À l’écoute de Bridges of Kukuriku, dernier album en date de Quantum Fantay, nombreux sont sans doute ceux qui ont hurlé au plagiat, tant il ressemble à du Ozric Tentacles: même space-rock déjanté, mêmes virgules électroniques qui partent dans tous les sens comme autant de feux d’artifice, même flûte, le tout, sur le même fond de rock limite métal. Personnellement, je le vois plutôt comme un passage de relais.

Alors que le groupe anglais aligne bientôt trente ans d’existence et, sans vouloir médire, commence un chouïa à tourner en rond (je n’ai pas été très convaincu par leur dernier album, The Yumyum Tree), les p’tits Belges qui montent se lancent dans l’aventure avec enthousiasme et, au fil des ans, de plus en plus de maturité. J’avais quelques réserves sur les précédents albums de Quantum Fantay, elles sont complètement dissipées à l’écoute de Bridges of Kukuriku.

En six morceaux qui, à une exception près, font entre huit et neuf minutes, Quantum Fantay pose les contours de son univers musical: une version modernisée et très rock de ce qui aurait pu être la bande-son d’un film de science-fiction expérimental des années 1970, mélangeant le rock psychédélique de Hawkwind, le rock progressif de Yes ou de Genesis, le rock électronique de Tangerine Dream et des éléments plus hard-rock; “Portable Forest” est peut-être l’exemple le plus marquant de ce style.

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Chaos Divine: The Human Connection

Je ne sais pas si c’est parce qu’ils sont australiens, mais, avec leur nouvel album The Human Connection, les cinq chevelus de Chaos Divine sont très doués pour faire de la musique qui met la tête à l’envers. Découvert grâce aux bons soins de Denis, de Progressive Area, ce groupe produit un métal progressif très enthousiasmant, puissant, parfois brutal, bourré d’énergie et, sans être un parangon d’originalité, truffé de petites trouvailles qui font bien.

Mélange de vocaux clairs et growlés, de métal progressif bien tarabiscoté et de mélodies extrêmement accrocheuses, The Human Connection, derrière une fort belle pochette, est une de ces bonnes surprises venues de nulle part (c’est dans la banlieue de Perth). Il y en a vraiment pour tous les goûts: les amateurs de métal mélodique, comme les fans de progressif qui ne rechignent pas sur le brutal, à mi-chemin entre Opeth et Dream Theater.

Ce qui est surtout frappant avec Chaos Divine, c’est qu’ils ne font pas semblant: quand ça growle, ça hurle méchant (“Invert Evolution” par exemple); quand ça donne dans le métal progressif acrobatique (“At the Ringing of the Siren” ou “No Road Home (Solastalgia)”), ça voltige dans tous les sens; et quand ça fait dans le mélodique (comme sur “Chasing Shadows” ou “Silence”, dont le refrain rappelle curieusement Enchant, groupe de néo-prog US), les anciens maîtres du hard-FM peuvent s’accrocher à leurs arpèges.

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Wolverine: Communication Lost

Ça fait un petit moment que Communication Lost, dernier album des Suédois de Wolverine, m’est parvenu par des chemins détournés et que j’attendais impatiemment sa sortie officielle pour vous en parler. Parce que dans le genre concept album de métal progressif sombre et torturé, c’est du très bon et du très grand!

Communication Lost s’inspire des moments difficiles qu’a connu le groupe, au bord de la séparation après leur précédent album, Still (2006). Pour vous le situer, c’est un petit peu comme si Pain of Salvation avait décidé de se plonger dans les thèmes introspectifs et déprimants d’un Fates Warning, le tout avec le côté concept album, donc avec des thèmes musicaux qui se retrouvent et se répètent tout au long de l’album. D’un point de vue métal, ce n’est pas très excité: la plupart des morceaux sont plutôt lents ou mid-tempo, mais c’est impressionnant de maîtrise.

Après la courte intro de rigueur, “Into the Great Nothing” pose tout de suite les choses avec son faux rythme et son métal résolument vocal: la voix puissante de Stefan Zell est ultraprésente tout au long de l’album, il est en le narrateur. On en retrouve les échos dans “Your Favourite War” et son refrain forgive me for your sins, mais pas sans que “Poison Ivy” et son violon ne viennent s’intercaler comme une pause entre les orages émotionnels que constituent ces deux morceaux.

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Septicflesh: The Great Mass

Vous avez de la chance qu’il y ait eu cet article de Gnome Stew à placer entre la critique de l’album de Samael et celui-ci, sinon c’était aller-retour black/death métal avec The Great Mass, nouvel album en date de Septicflesh.

Si un jour on m’avait dit que j’achèterais un album de Septicflesh… Oui, parce que faut pas croire: ce n’est parce que j’en ai chroniqué des trouzées ces derniers mois que je suis fan de longue date de black ou de death métal. Pendant longtemps j’ai évité le genre aussi soigneusement que les bacs “chanson française” ou les obligations militaires. Il faut dire que, pendant longtemps également, c’était un genre qui ressemblait plus à une catastrophe ferroviaire remixée à la guitare électrique qu’à quelque chose de vaguement musical.

Mais, depuis quelques années, les métaleux se sont tournés vers de nouveaux horizons (voir un de mes commentaires précédent sur le thème “le black métal mène à tout”): indus, électro, métal progressif ou métal symphonique, notamment. Dans le cas présent, c’est le métal symphonique, ce qui place directement le death mélodique de Septicflesh dans la cour de groupes comme Dimmu Borgir.

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Samael: Lux Mundi

Je tiens à prévenir tout de suite ceux qui viennent sur ce blog pour lire mes chroniques rock progressif façon Woodstock, chemises à fleur et patchoulis que les prochaines chroniques risquent d’être un peu brutales – à commencer par celle-ci. Samael, dont le nouvel album Lux Mundi vient de sortir, est un des rares groupes suisses qui a réussi à se faire un nom en dehors de nos frontières et ce n’est pas pour sa délicate mélancholie minimaliste.

Déjé, Samael, ce sont des Valaisans, c’est-à-dire pas exactement ce que le pays compte de plus subtil – j’en sais quelque chose! Du coup, musicalement, on est plus proche d’un croisement sauvage (forcément) entre Rammstein et Dimmu Borgir: un gros fond de black métal mélodique et une sérieuse louche d’indus par-dessus histoire que ça tabasse encore plus. Décidément, je suis en pleine période black métal, moi; il y a des gars qui, à l’approche de la quarantaine, font djeunz en s’achetant une moto, moi c’est en agitant ma pénurie de cheveux sur des rythmes de sauvages.

Bref, Lux Mundi, ça baffe! Je ne connais pas vraiment bien le reste de la production de Samael, mais ce que je peux dire, c’est que cet album me plaît bien, avec la bonne dose de gros métal qui tache et de mélodie pour avoir envie de se détruire la nuque par des mouvements saccadés d’avant en arrière, tout en n’ayant pas (trop) l’impression de se faire passer le cerveau à la ponceuse à gros grains. Les rythmiques indus donnent à l’album un ton martial, façon division blindée en goguette, le tout survolé par des claviers très présents, mais dont on ne peut pas vraiment dire qu’ils allègent l’ensemble.

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Van der Graaf Generator: A Grounding in Numbers

Hier, en écrivant mon billet sur L’imagination au pouvoir, le hasard a voulu que j’écoute en même temps A Grounding in Number, le dernier album en date de Van der Graaf Generator (attention! site web qui pique les yeux pire que mySpace précédente génération). Je mentionne cette collision car Van der Graaf Generator est un vétéran du rock progressif, du genre à avoir déjà fait de la musique à l’époque de mai 1968 (bon, avec pas mal de pauses, notamment entre 1978 et 2005).

La principale caractéristique du prog à la Van der Graaf Generator, c’est une noirceur certaine, ainsi que la déconstruction musicale, à la limite de la cacophonie. En clair, ça part un peu dans tous sens, à des degrés divers suivant les albums et les morceaux. Avec ce Grounding in Numbers, la cuvée 2011 est clairement du côté du “plus”: treize morceaux plutôt brefs dominés par la voix de Peter Hammill, véritable marque de fabrique du groupe autant que leur style mélange harmonie et cacophonie.

Je dois avouer un sentiment mitigé à l’écoute de cet album. D’un certain côté, c’est un groupe que j’aime beaucoup justement pour son style propre et si particulier et, de ce point de vue, A Grounding in Numbers va vraiment très loin. Trop loin, peut-être; certains des morceaux, notamment les instrumentaux “Red Baron” et “Splink”, ou “Embarrassing Kid” (au titre fort à propos), me font penser que le mélange entre harmonie et discordance n’est plus aussi bien maîtrisé que pendant les années 1970. La voix de Peter Hammill elle-même semble donner des signes de faiblesse.

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Barði Jóhannsson: Selected Film and Theater Works

Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, mais Selected Film and Theater Works de Barði Jóhannsson est arrivé plus ou moins tout chaud dans ma boîte à emails cette semaine (modulo les balises d’identification des MP3, qui étaient aux fraises). Ça surprend, mais ça fait toujours plaisir – ce d’autant plus que le service presse avait fait son boulot et jeté un peu plus qu’un rapide coup d’œil à mon blog.

Du coup, la musique du ci-devant Barði Jóhannsson, citoyen islandais m’est plutôt agréable, ce qui – je rassure mes fans (les deux qui reste) – est la raison qui motive cette brève chronique et non un quelconque intéressement financier (le contact de la maison de disque n’ayant même pas fait usage du bouton Flattr, c’est dire!).

Donc, Barði Jóhannsson. L’album est, comme son nom l’indique, une compilation qui propose pas moins de dix-huit morceaux extraits de ses musiques pour films, documentaires, pièces de théâtre – principalement les pièces de théâtre Museum of the Sea et Hedda Gabbler, qui forment plus de la moitié de l’album. Ce sont des compositions instrumentales calmes, souvent minimalistes, interprétées principalement au piano et violon (et rarement plus); elles sont plutôt courtes: aucune ne dépasse les cinq minutes et c’est plutôt entre une et deux.

Je ne connais pas la plupart des films mentionnés ici, mais j’ai dans l’idée que ce ne sont pas des thrillers d’action signés Michael Bay; l’exception est Häxan, mais d’une part il s’agit d’un film de 1922 et, d’autre part, la version que j’ai vue devait avoir la musique de Daniel Humair. Pour rester dans les comparaisons islandaises, on est carrément plus proche de Sigur Rós que du “Army of Me” de Björk. Ou de certains vieux albums de Mike Oldfield (mais c’est moins islandais).

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Ulver: War of the Roses

Dans notre série “le [genre musical obscur] mène à tout, à condition d’en sortir”, aujourd’hui le black métal avec, en étude de cas, War of the Roses d’Ulver. Pour faire original, ce sont des Norvégiens et si, il y a quinze ans, ils faisaient bien du black métal archétypique, avec paroles en vieux nordique, cet album n’entretient que de très lointains rapports avec ce style musical.

Aujourd’hui catalogué “métal expérimental”, principalement par des gens qui ont renoncé à y comprendre quoi que ce soit, le groupe propose avec War of the Roses une musique qui se rapproche beaucoup du rock progressif atmosphérique, quelque part entre le Peter Gabriel de Passion et Porcupine Tree (ce n’est pas un hasard si l’album est publié par K-Scope), avec des éléments pop, électroniques et des ambiances minimalistes. Autant dire que si vous cherchez à vous lancer dans le headbanging fanatique, mieux vaut passer votre chemin!

Je ne suis pas encore 100% que j’aime bien cet album; je soupçonne même que ne le serai jamais; une chose est sûre: dans la catégorie “ambiance bizarre”, on atteint des niveaux vertigineux! Que ce soit dans le très atmosphérique “Providence ” ou l’halluciné “September IV” qui lui fait suite, ou dans un “England” qui me rappelle l’également étrange album A Room Made of This de The Flight Commander (il faudra que je vous en cause un jour, de cet OVNI), la musique d’Ulver contient plus que son lot de surprises.

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Enslaved: The Sleeping Gods

Ce disque pourrait s’intituler “tout ce que vous avez jamais voulu savoir sur le black-métal mélodique sans avoir oser le demander”: The Sleeping Gods est un EP d’Enslaved, groupe phare d’un genre qui flirte à la fois avec le métal le plus brutal et le rock progressif et qui a l’intérêt supplémentaire d’être téléchargeable gratuitement sur le site de Scion A/V (méfiez-vous de la saleté de web-radio qui s’enclenche automatiquement).

En un peu moins de trente minutes et cinq morceaux, les Norvégiens proposent un échantillonnage de leur savoir-faire à base d’ambiances plombées, de guitares en folie flirtant parfois avec Pink Floyd et de vocaux clairs et growlés. “Heimvegen”, plutôt classique, et le speedé et brutal “Alu Misyrki” ouvrent le bal, mais avec les très atmosphériques “Synthesis” (à la limite de l’électro minimaliste) et “Nordlys”, on découvre une facette plus calme (enfin, pas totalement surexcitée) du groupe. Le final “The Sleeping Gods” est un pur morceau d’ambiance, lent et plombé comme une messe noire.

Au final, cet EP est un bon échantillonnage des différentes variations de style du groupe, reflétant sa direction musicale sur les deux derniers albums (Vertebrae et Axioma Ethica Odini); personnellement, je le trouve un ton en-dessous de ces deux-là, ce qui me fait soupçonner que ce sont des morceaux enregistrés par le groupe au cours d’une des sessions d’enregistrement mais qui n’ont pas été sélectionnés au final.

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Stille Folk: Neuit de Sabbat

Typique: je rentre de Trolls & Légendes et, pendant deux mois, j’écoute du folk en boucle! Dans le cas présent, je ne vais pas tant vous parler de Faun et Dunkelschön, dont j’ai acheté quelques albums sur place, mais du groupe pyrénéen Stille Volk, au travers de leur dernier album en date, Neuit de Sabbat (paru en 2009). Je dois à Ghislain de m’avoir fait découvrir ce groupe, alors que je lui parlais de Minimum Vital, dont on pourrait dire que c’est un peu le pendant lumineux de Stille Volk.

La musique de Stille Volk est un folk-rock beaucoup plus traditionnel que celui de Minimum Vital, en ce qu’il emploie moins d’instruments rock et beaucoup plus d’instruments traditionnels (vielle à roue, cornemuse, etc.) et que sa musique évoque moins les littoraux ensoleillés d’Occitanie et plus une forêt obscure tapie dans les contreforts des Pyrénées dans la brume hivernale. Du genre qui renferme des esprits anciens et pas toujours bienveillants.

Dans la musique de Stille Volk, sorcières et démons ne sont jamais très loin. Qu’on écoute des titres comme “Forêt d’outre tombe” ou “Ivresse des Dieux” pour s’en convaincre et, même s’il existe des morceaux plus joyeux (“Mascarià” par exemple), le souffle profond des cornemuses est toujours là, comme une menace sourde. Ce n’est pas du pagan-folk pour elfettes, pas plus que pour gros barbares; ça sent le terroir, le soufre et les champignons.

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Leaves’ Eyes: Meredead

J’avais découvert Leaves’ Eyes il y a un an avec Njord et son métal symphonique à chanteuse (Liv Kristine, excellente) et, si j’avais été agréablement surpris par sa qualité, je le suis également par ce remarquable Meredead. Ce qui en soi constitue également une surprise; en d’autres termes, je suis surpris d’être surpris.

Dans ce nouvel album, le sextet norvégien met l’accent sur les instruments et les compositions traditionnels pour arriver à un métal qui emprunte à la fois au Nightwish période Tarja et au folk-métal de groupes comme Eluveitie. Le mélange ne surprendra que ceux qui n’ont pas suivi l’évolution des deux genres: on le trouvait déjà sous forme de traces dans plusieurs morceaux de Nightwish, l’originalité de Leaves’ Eyes est de baser la quasi intégralité de Meredead sur ce concept musical.

La plupart des morceaux de l’album intègrent, sous une forme ou une autre, des éléments traditionnels, que ce soit dans leur instrumentation ou carrément dans le fait que ce soit des morceaux traditionnels en eux-mêmes. Ainsi, “Spirits’ Masquerade”, “Étain” ou “Meredead” intègrent métal symphonique et violons folk ou cornemuse, alors que “Kråkevisa” ou “Nystev” sont des arrangements de chansons traditionnelles scandinaves.

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Saille: Irreversible Decay

Si même les Belges se mettent au black-métal mélodique, où va-t-on? En fait, on va vers de bonnes nouvelles, car Irreversible Decay, premier album de Saille, sans révolutionner le genre, est plutôt bien fait. Le sextet sait jouer sur les contrastes, entre les beuglantes et les guitares hystériques du black métal et les parties beaucoup plus mélodiques, avec guitares acoustiques et violons; personnellement, mon cœur de prog-head penche plus vers les secondes que les premières.

Au reste, il ne faut pas très longtemps pour comprendre le style: l’intro “Nomen” suivie de “Passages of the Nemesis” suffit pour poser l’ambiance: la subtilité mélodique est là pour renforcer le bourrinisme métaleux, et vice versa. Les parties métal bénéficiant d’ailleurs d’un accompagnement au clavier très aérien qui apporte une touche de légèreté à l’ensemble.

Si l’ensemble de l’album n’apporte pas grand-chose de nouveau au genre – ou, à tout le moins, ce que j’en connais – certains morceaux (comme “Plaigh Allais”) ont une construction passablement alambiquée, à la limite du progressif, alternant en moins de cinq minutes des ambiances diverses dans un tout surprenamment cohérent. On notera aussi “The Orion Prophecy” avec ses chœurs sépulcraux ou l’ambiance médiévalo-malsaine de “Maere”.

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Aucan au Romandie de Lausanne

Le groupe italien Aucan, c’est un peu Jekyll et Hyde : on les attend math-rock, les voici dubstep, on les croit électro aux albums qui baffent un peu et on les trouve électro qui baffe énormément en concert. C’est, en très gros et en très résumé, le bilan que je tire de leur prestation au Romandie de Lausanne, hier.

Eh oui, car votre tonton Alias ne craint pas le poids des ans et enchaîne festival majeur et concert de musique qui poutre dans la même semaine – sans oublier la Fête du Jeu samedi prochain à Saxon, mais je vous en reparlerai (genre, dimanche). Ça se paiera, mais baste : je suis en vacances, je fais ce que je veux d’abord !

Donc Aucan. C’est juste la deuxième fois en autant d’années que j’assiste à la prestation live de ce trio d’excités – la précédente étant au Queen Kong Club de Neuchâtel – et, malgré le fait que leur dubstep électronique remuant n’est pas exactement ma musique de prédilection, je ne m’en lasse pas. Cette fois, j’avais même emmené la fine équipe de 2 dés sans faces dans mon sillage, prétextant la fin du projet Nobilis 3 (je vous en reparlerai aussi ; ce fut épique).

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Seventh Harmonic / Keltia / Monica Richards / Corvus Corax à Trolls & Légendes

Dernier jour de Trolls & Légendes, dernière fournée de concerts. Cette fois-ci, histoire de changer, j’ai réussi à voir le débuts de la plupart des groupes, mais c’est la fin que j’ai ratée. Sciemment, je précise: non que les groupes étaient mauvais, mais qu’ils ne m’inspiraient pas tant que ça. Par exemple, les Britanniques de Seventh Harmonic, avec leur folk planant: sympa, mais ça ne bouge pas beaucoup. Les Belges de Keltia, par contre, proposaient un pagan-folk plus animé, notamment grâce au renfort de leurs congénères d’IlianA, mais sans plus (cela dit, mes félicitations au violoniste pour la demande en mariage; pour la petite histoire, elle a dit oui).

L’arrivée sur scène de Monica Richards, chanteuse de Faith and the Muse et égérie gothique, a été l’occasion d’un moment particulièrement conceptuel, avec une musique calquée sur un film projeté en même temps. Le genre de film muet que l’on projette pendant un concert gothique, c’est dire si c’est conceptuel! C’est un petit peu du Dead Can Dance, en encore plus obscur, mais avec une danseuse; pas que ça rende l’ensemble moins obscur, mais ça agrémente.

Autant dire par contre que c’est le dernier groupe, tête d’affiche du festival, qui était largement le plus attendu: Corvus Corax, le groupe qui fait du rock avec de la musique médiévale. Déjà, le truc qui change par rapport aux trois précédents groupes, c’est qu’on avait pour une fois pas l’impression d’entendre des instruments qui n’étaient pas sur scène: fi des samples et autres éléments pré-enregistrés, Corvus Corax ne cache rien. En tous cas, certains des membres du groupe eux-mêmes ne cachaient pas grand-chose…

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IlianA / L’Effet Défée / Faun à Trolls et Légendes

S’il y a bien un gros défaut à Trolls & Légendes – non, je ne vais encore dire du mal de la régie son – c’est bien le fait qu’au moment où les concerts commencent, le salon lui-même n’est pas terminé. Du coup, j’ai raté la première partie du premier concert, IlianA; pour être plus précis, je n’ai pu voir que les deux derniers morceaux. C’est un peu la lose, d’autant plus que c’est un groupe de pagan-folk belge fort sympathique, qui implique deux membres ou ex-membres d’Omnia, l’ancien batteur Mitch, ainsi que Luka, le géant joueur de didgeridoo à coulisse.

Et d’ailleurs, en allant manger, j’ai également raté le début de L’Effet Défée; j’avais entendu parler de ce groupe dans un numéro de Prog-Résiste, qui en parlait en termes dithyrambiques. Je comprends pourquoi, mais je comprend également pourquoi la plupart des spectateurs autour de moi étaient, pour dire le moins, interloqués. C’est bizarre. C’est très bizarre. C’est très, très bizarre. Enfin bon, vous voyez le genre – ou pas, c’est normal.

Parce que L’Effet Défée, c’est une sorte de croisement ultrabâtard entre Bel Canto et Magma: un rock-folk dominé par la voix exceptionnelle de Maude Trutet, mais complètement déconstruit et partant réellement dans tous les sens. Ajoutez à ce groupe une harpiste de combat, un bassiste secoué et un batteur fou, vous avez un groupe sérieusement déstabilisant, qui est aussi intéressant qu’horripilant.

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Borrachoz / Dunkelschön / Naheulband à Trolls & Légendes 2011

Bon, autant dire qu’écrire un compte-rendu du concert d’hier soir à huit heures du matin, c’est un peu une gageure. J’ai un peu dans l’idée que si mes allergies semblent vouloir me foutre la paix cette année, je risque plus des babioles comme l’épuisement physique, l’infarctus des pieds ou le coma éthylique. En même temps, j’étais prévenu.

Ce que j’avais par contre totalement zappé, c’est que le festival ne commençait officiellement que le soir du vendredi, ce qui fait que j’ai passé à peu près toute la journée à errer dans les rues de Mons, de bars en bars (et autant dire que, si j’avais dû faire tous ceux de la Grand-Place, j’y serais encore).

Mais le soir, c’est place aux concerts et c’est Borrachoz, un groupe belge au nom bien de chez nous qui ouvre le bal. Et quand je parle de bal, ce n’est pas une image: les concerts de Troll & Légendes, ça tient beaucoup du bal masqué pour ce qui est de l’apparence du public et la musique folko-celtoïde font que ledit public manifeste une envie spontanée d’agiter ses pseudopodes en rythme (même si le rythme en question n’est pas toujours celui de la musique jouée).

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Heretoir

Dans notre série “le black métal mène à tout à condition d’en sortir”, le groupe allemand Heretoir vient de sortir un album éponyme qui navigue dans les mêmes eaux ambiantes et mélodiques que des groupes tels qu’Alcest ou Les Discrets. Ce qui signifie que, techniquement, ils n’en sont pas vraiment sortis – du black métal, donc – même s’il s’agit d’une musique qui cherche plus les atmosphères tourmentées que les avalanches de guitares.

Rassurez-vous, il y en a encore et il ne faut pas attendre très longtemps pour les entendre: dès “Fatigue”, le deuxième morceau de l’album, on sent l’héritage qui remonte, entre le mur de guitares (qui rappelle un peu les productions post-métal) et les hurlements torturés qui se superposent aux vocaux en clair. C’est brutal, mais c’est beau; si Heretoir veut nous raconter une histoire, je doute qu’elle contienne beaucoup de licornes et d’arcs-en-ciel. Ou alors des licornes mortes. Ou mort-vivantes. Enfin bon.

Au reste, il y a énormément de variété dans cette album – variété dans le sens “différents styles musicaux”, bien sûr. Au très métal “Fatigue” succède un “Retreat to Hibernate” qui commence acoustique avant d’être rejoint par les guitares électriques, tout en restant très mélodique, puis par le très court “0” qui contient une collision d’ambiances sonores faites de sons divers et d’extraits de dialogues, avant de retourner dans le métal avec “Weltschmerz”.

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