Japan Expo / ComicCon 2012

Désolé pour ce hiatus de quelques  jours, mais j’étais dans mon élément naturel : la convention de geeks. En effet, cette année, grande première : je me retrouve dans un salon comme la Japan Expo / ComicCon de Paris sans la confuse impression de ne pas être exactement à ma place – outre que d’être aux côtés de mon épouse, s’entend.

La raison en est que, dans la Japan Expo / ComicCon, il y a la ComicCon, consacrée plus aux bandes dessinées américaines et européennes, et, au sein de cette même ComicCon, un fort contingent rôliste, au sein duquel j’ai pu taper l’incruste pour présenter quelques petites parties de Tigres Volants.

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U-Chroniques

Un recueil de nouvelles d’auteurs français, parmi lesquels une tripotée d’auteurs de jeu de rôle, sur le thème de l’uchronie? Je dois tuer qui pour l’avoir? Au final, le processus s’est avéré un peu moins compliqué (et moins douteux d’un point de vue légal) et j’ai donc pu lire tranquillement U-Chroniques, ouvrage collectif publié par l’association ImaJn’ère.

La première conclusion à laquelle j’arrive est en fait une question: la nouvelle est-elle un bon format pour l’uchronie? Disons les choses autrement: même si j’ai globalement bien apprécié cet ouvrage, je me suis souvent retrouvé frustré par le format court. Je suppose qu’à force de me nourrir au Turtledove en huit volumes ou aux chronologies kilométriques de 1940, la France continue, ça devait arriver.

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City Hall

Londres, juin 1902: un officiel est brutalement assassiné chez lui, semble-t-il par une créature de dix mètres de haut qui a ensuite disparu sans laisser de traces, autre qu’une simple feuille de papier. Simple? Pas vraiment: dans le monde de City Hall, le papier est une arme puissante et interdite, avec laquelle les auteurs talentueux peuvent donner vie à leurs créations.

City Hall a l’apparence d’un manga, mais il est l’œuvre de Rémi Guerin (scénario) et Guillaume Lapeyre. On a donc droit à un sens de lecture traditionnel, mais pour une aventure qui aurait très bien pu être japonaise.

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Masqué tome 2: Le jour du Fuseur

Après un excellent premier tome, la série Masqué de Serge Lehman et Stéphane Créty se poursuit avec ce deuxième tome, Le jour du Fuseur. Je n’en dirai pas plus, d’une part parce que Rom1 en a déjà abondamment parlé sur son blog, et ce bien mieux que je ne saurais le faire et, d’autre part, parce qu’il est difficile de ne pas déflorer l’action.

Je reviendrai juste sur le fait qu’au-delà des aventures super-héroïques qui s’y déroulent, ce qui se dessine dans ce deuxième épisode est une mythologie du superhéros, qui plus est qui en relie l’histoire quasi-explicitement à la Brigade chimérique du même auteur.

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Ce que je n’aime pas lire en science-fiction

Malgré les commentaires de mes collègues et amis sur mon caractère aigri et ronchon – commentaires pas totalement dénués de fond et imputables à ma nature de Genevois et à mon âge – je pense être raisonnablement bon public. Certes, j’aime râler, mais il est rare que je tombe sur un truc qui ne me plaise pas. Rare, mais pas impossible: là, je viens de tomber sur un bouquin de science-fiction francophone   qui est limite douloureux.

Non, je ne vous dirai ni le titre, ni qui en est l’auteur, pas même où je l’ai acheté. Je n’ai pas contacté l’auteur et je doute qu’un démolissage en règle et nominal de sa prose lui fasse très plaisir (j’ajoute au passage que, comme je risque de le recroiser sur des salons et conventions, je ne suis pas spécialement enthousiaste à l’idée de me prendre des éléments de stands et des cartons de bouquins sur la physionomie).

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« You Are Not So Smart », de David McRaney

Ça fait toujours bizarre de lire un bouquin qui, de base, vous traite d’abruti. Certes, You Are Not So Smart y met les formes, mais c’est quand même un peu l’idée derrière la petite cinquantaine de chapitres, qui traitent des différentes manières dont l’esprit humain fonctionne – et, surtout, ne fonctionne pas.

Autant dire que, si vous êtes des naïfs qui s’imaginent comme une machine pensante, rationnelle et objective, vous allez manger chaud ! Et même si vous pensez, à juste titre, que vous n’êtes en effet pas si malin que ça, vous allez vous apercevoir que vous n’êtes pas si malin de penser que vous n’êtes pas si malin : en vrai, c’est pire.

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Jour J: Apocalypse sur le Texas

Visiblement, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau ont mis le turbo sur leur série Jour J: moins d’un mois après la sortie de Paris brûle encore, le duo uchroniste sort Apocalypse sur le Texas, qui porte bien son nom: le 28 octobre 1962, la Crise des missiles de Cuba dégénère en échange nucléaire USA-URSS et, cinq ans plus tard, les Français et les Britanniques montent une expédition sous mandat de l’ONU pour tenter d’empêcher une annexion du Texas par le Mexique.

Si vous pensiez que la France en pleine guerre civile de Paris brûle encore était peu sympathique, attendez de voir le monde de Apocalypse sur le Texas: une URSS rayée de la carte par plus de quatre cents impacts nucléaires (et, en 1962, on parlait encore en mégatonnes), le Japon, la Chine et l’Inde touchés par des retombées radioactives massives! Le reste du monde vit sous l’effet de restes d’hiver nucléaire et les États-Unis sont au bord de l’implosion, entre ce qui reste de l’Union, des sécessionnistes au Sud et la Californie qui fait bande à part. À côté, les Années d’ombre de Tigres Volants, ça fait optimiste!

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“Eternity Incorporated”, de Raphaël Granier de Cassagnac

Dans la Bulle, seule structure humaine à avoir survécu au Virus, la vie des citoyens est contrôlée par le Processeur. À ce stade de l’évocation de Eternity Incorporated, roman de science-fiction de Raphaël Granier de Cassagnac, deux catégories de lecteurs de ce blog vont sans doute sourire : les joueurs de jeu de rôle, qui y verront une grosse inspiration Paranoïa, et les habitués de la collection Fleuve Noir Anticipation, à qui cela rappellera sans doute (et entre autres) une trilogie de G. Morris sur un thème similaire.

Je ne vous cacherai pas qu’il y en a aussi, mais le roman reprend ces éléments et influences, les remet au goût du jour et les remixe en un ensemble cohérent, une fable sociopolitique avec des éléments mystiques ambitieux. Cette ambition est à la fois le point fort et le point faible du roman : point fort, parce qu’il se donne un but intéressant et rarement évoqué – une utopie qui réussit confrontée  à son obsolescence finale – et point faible parce que cette conclusion arrive un peu de nulle part et gâche l’ensemble par un final à la 2001 (le film de Kubrick) qui laisse le lecteur se demander quel est le fox-trott.

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Jour J: Paris brûle encore

Le 29 mai 1968, en pleines manifestations étudiantes, le président français Charles de Gaulle tente de rallier les troupes françaises en Allemagne. Interprétant son geste comme une tentative de fuite, la foule prend d’assaut l’Élysée et le “Grand Charles” meurt. C’est le début de la Guerre civile française et le point de divergence de Paris brûle encore, huitième volume de la collection de bande dessinées uchroniques “Jour J”.

Ce volume est aussi le pendant pessimiste de L’imagination au pouvoir, un avenir alternatif où Mai 68 ne donne pas lieu à une révolution psychédélique, mais bel et bien à une vraie guerre civile sale, avec frappes nucléaires tactiques, combats de chars, troupes d’interposition de l’ONU, milices populaires hystériques, drogue et rock’n’roll. Le tout dans le décor d’un Paris ravagé.

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Les auteurs de science-fiction contemporains ont-ils peur de l’avenir?

Et boum! Encore un (semi) pavé signé Charles Stross que cet essai intitulé SF, big ideas, ideology: what is to be done? et résumé par Warren Ellis en “Charles Stross tabasse la SF avec un bâton merdeux”. Merci, Warren…

Comme c’est quand même assez long et en anglais, certes accessible, je vous la fais courte: Stross explore la proposition que la science-fiction est un genre littéraire – voire le genre littéraire – des grandes idées et que certains de ses auteurs sont une inspiration pour la prochaine génération de génies.

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“Sanshôdô : La voie des trois vérités”, de Jean Millemann

Autre bouquin découvert lors de Zone francheSanshôdô : La voie des trois vérités, de Jean Millemann m’a été vendu par l’auteur comme tapant dans le même concept que Tigres Volants, à savoir le choc de culture. Vente suivie par une dédicace chantée (en duo avec Laurent Whale) que je soupçonne fortement influencée par l’impressionnante collection de boissons alcoolisées qui tapissait le stand, mais passons.

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise: les trois nouvelles de ce court bouquin traitent effectivement de la rencontre entre la culture terrienne et des extra-terrestres. Beaucoup d’extra-terrestres. Genre, toute une civilisation interstellaire avec une brassée de peuples très différents de l’humain lambda.

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“Le chant des Psychomorphes”, de Laurent Whale

C’est sur la foi de la critique plutôt enthousiaste du Traqueur stellaire que j’avais acheté à Bagneux Le chant des Psychomorphes, de Laurent Whale – ce qui m’avait d’ailleurs valu une dédicace chantée. True story. Et, pour être très honnête, ce n’est pas sans une certaine appréhension, maintenant que je m’essaye timidement à quelque chose qui s’apparente vaguement, de loin et sans lunettes (surtout les miennes), à faire semblant d’être auteur de fiction, que je le chronique ici.

Surtout que je suis un petit peu déchiré quant à ce court roman très space-opéra: d’un côté, c’est un festival de clichés du genre avec quelques gros trous dans le scénario et, de l’autre, c’est une histoire qui a de l’énergie à revendre, un bon rythme (surtout dans sa deuxième partie) et, en guise de héros, un protagoniste fonctionnaire de seconde zone, embrigadé malgré lui dans une conspiration qui le dépasse complètement.

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“Les figures de San-Antonio”, de Raymond Milési

C’est un peu ce qu’on appelle une “tête de gondole”: si je n’avais pas vu ce livre, Les figures de San-Antonio, signé Raymond Milési, je ne me serais sans doute jamais intéressé à la série de science-fiction “Delcano” du même. À croire que c’était calibré pour moi – ce qui est le signe d’un excellent marketing.

Par “figures”, il faut bien entendu parler des figures de styles, procédés littéraires et autres acrobaties linguistiques qui foisonnent dans les ouvrages signés San-Antonio. L’ouvrage, sous-titré “Hyper mes tropes!” (ce qui constitue un solécisme), est autant un catalogue de ces différentes figures et une mine de citations parmi les plus croustillantes.

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« Ti-Puss », d’Ella Maillart

Les histoires de chat finissent mal, en général. Autant vous prévenir tout de suite : Ti-Puss, d’Ella Maillart, n’y fait pas exception. C’est une belle histoire de chat, mais qui se conclut sur une note douloureuse.

Ti-Puss n’est pas seulement l’histoire d’un chat, l’éponyme Ti-Puss Minou Wildhusband, c’est aussi l’histoire d’une Ella Maillart en Inde, dans les années 1940, à la recherche d’une certaine forme de bonheur auprès de sages hindous, et qui trouve auprès de cette petite bestiole sinon des réponses, tout au moins un écho à ses questions.

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“The Toaster Project”, de Thomas Thwaites

Après avoir lu The Toaster Project de Thomas Thwaites, vous regarderez votre grille-pain – entre autres appareils – d’un autre œil! Car, voyez-vous, ce petit livre bien illustré raconte une aventure en apparence très simple: la quête d’un étudiant en design pour faire un grille-pain. Par “faire”, j’entend “construire de toute pièces, à partir de matériaux bruts, trouvés dans les îles britanniques”.

Dit comme ça, c’est tout de suite moins simple et, au final, il lui a fallu neuf mois, près de deux mille kilomètres de voyages et pas loin de mille deux cents livres sterling pour arriver à faire un grille-pain. Qui ne fonctionne pas très bien. Et qui est très moche.

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Libérez “Suppressed Transmissions”!

On va dire que j’insiste, que ça vire à l’obsession, mais c’est pas moi qui ai commencé: le blog rôliste Held Action vient d’en remettre une couche sur la réédition de l’intégralité des Suppressed Trasmissions de Ken Hite avec l’article Free the Suppressed Transmissions, lui-même relancé par une énième conversation sur RPG.net.

Quelque part, on pourrait se dire que la situation n’a pas vraiment changé: Steve Jackson Games semble avoir mentionné qu’ils ne sont pas opposés à cette idée, pour peu que ça leur rapporte des thunes. C’est de bonne guerre: c’est une maison d’édition, pas une fondation philanthropique. 

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“Here Comes Everybody”, de Clay Shirky

Ce n’est pas tous les jours que je me retrouve à chroniquer un ouvrage que je lis dans le cadre du boulot. Bon, déjà, j’en mets en page plus que je n’en lis, mais, dans le cas présent, Here Comes Everybody de Clay Shirky, spécialiste des réseaux sociaux et de leurs implications, rejoint à la fois une partie de mon travail et un intérêt personnel depuis, oh, à peu près le temps de mes premiers pas sur Internet. Ne cherchez pas: il y avait encore une Union soviétique à l’époque.

J’aimerais bien vous dire que c’est le bouquin le plus simple qui existe pour comprendre Internet et les réseaux sociaux – et, surtout, le faire comprendre à votre patron (celui qui vous a demandé de copier Internet sur une disquette). Ce n’est hélas pas trop le cas: Here Comes Eveverybody a beau ne faire que 320 pages, c’est quand même du dense, avec un caractère pédagogique évident, mais qui gagnerait à être sérieusement condensé pour prétendre au titre de “les réseaux sociaux pour les nuls”.

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De Cape et de Crocs, tome 10: De la Lune à la Terre

Dixième et dernier volume pour De Cape et de Crocs, une des séries majeures de la bande dessinée francophone de ces vingt dernières années: De la Lune à la Terre conclut de fort brillante manière la saga créée par Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou. Je vous avais déjà pondu un article sur le précédent volume en parlant de clôture, mais cette fois-ci semble être la bonne – encore que.

Je suppose que les mauvaises langues pourraient lui reprocher d’être “l’album de trop”, une conclusion trop commerciale à une série qui n’en avait pas vraiment besoin, juste histoire de poutzer les bouts de scénarios oubliés dans un coin. Je ne suis pas de cet avis, malgré mon erreur précédente. 

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“Chroniques de Jérusalem”, de Guy Delisle

Je sais, c’est mal: après Pyongyang, j’attaque Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle sans passer par les autres cases et, du coup, c’est le bordel compl… euh, ben non, en fait. Certes, je suppose que si j’avais lu les autres ouvrages à peu près dans l’ordre, je verrais peut-être des choses différentes dans le dernier tome des aventures vécues de ce dessinateur québecois. Peut-être. J’en doute un peu, notez.

Bref. Depuis ses pérégrinations nord-coréennes de Pyongyang, Guy Delisle est devenu mari et père; son épouse, Nadège, travaille pour Médecins sans frontières et part pour une mission de dix-huit mois dans la Bande de Gaza. C’est donc l’occasion pour l’auteur de la suivre et de découvrir le petit monde merveilleux d’Israël et de la Palestine.

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Wunderwaffen, tome 1: Le Pilote du Diable

Les uchronies sur la Seconde Guerre mondiale ont visiblement le vent en poupe, ces temps – surtout si on y rajoute le contingent invraisemblable d’armes secrètes développées par les Allemands. Le premier tome de la bande dessinée Wunderwaffen, dessinée par Maza et scénarisée par Richard D. Nolane déboule donc dans la foulée de Et si la France avait continué la guerre, Le Grand Jeu, Spynest et des films Captain America et Iron Sky.

On y suit les exploits de l’as allemand Walter Murnau dans le ciel de 1946, alors que l’arrivée de nouveaux jets et d’autres armes secrètes a stoppé net le débarquement en Normandie. D’entrée de jeu, le ton est donné: chasseurs à réaction Lippisch P13A contre bombardiers américains B-29 puis, plus tard, les ailes volantes Horten Ho 229, le Focke-Wulf Ta 183 et même, dans un coin, le Triebflügel. Le dessin est alerte – un peu desservi par des onomatopées essouflées – l’impression première est plutôt bonne.

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