Don’t Make Me Steal

Lors de la conférence Lift, certains participants ont lancé Don’t Make Me Steal, un manifeste anti-anti-piratage qui est surtout un appel à des alternatives légales pour le téléchargement qui n’implique pas des prix prohibitifs, des heures de pubs impossibles à passer ou des verrous numériques qui emmerdent tout le monde, sauf les pirates.

Ceux que l’anglais rebute peuvent se rabattre sur l’article de MacGénération qui m’a conduit à la page en question.

Autant dire que c’est le genre d’initiative que je soutiens ardemment. Si ça ne tenait qu’à moi, ça ferait un moment que le mètre cube de DVD qui encombrent notre appartement aurait été remplacé par un ou deux disques durs d’un fort beau gabarit. Parce que sans même parler de l’impact écologique du bidule, je vois de moins en moins l’intérêt de payer entre vingt et cinquante balles pour acheter des films qu’on ne regarde en général qu’une fois, et encore pas toujours.

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Ce qui me gêne dans le Parti pirate

Parti pirate suisse -- www.partipirate.ch

Aujourd’hui, j’ai fait quelque chose de terrible, qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps: j’ai lu un article du Matin. Oui, je sais et j’ai un peu honte, mais j’ai une excuse: c’était un article sur l’implantation du Parti Pirate en Suisse romande. Car ces braves gens du Parti pirate suisse, solidement implantés chez les Alémaniques-de-chez-Schmidt-d’en-face, vont bientôt ouvrir des antennes locales à Genève, Lausanne et Fribourg.

Au hasard de l’article, j’ai pu lire un échange qui m’a rappelé ce qui me dérange avec cette formation politique:

Quelle sera votre position, lorsqu’il faudra parler d’AVS, d’environnement ou de politique migratoire?
Il n’y aura pas d’avis monolithique du parti. Nos membres voteront en fonction de leurs convictions personnelles. Nos thèmes s’élargiront avec le temps, mais pour l’instant, nous nous concentrons sur les dossiers numériques que nous connaissons bien. Il serait contre-productif d’entrer dans une logique gauche-droite. Nous perdrions une partie de notre électorat.

Mon problème avec cette approche c’est que j’ai beaucoup de mal avec ces partis de niche qui se concentrent exclusivement sur des sujets donnés. Je soupçonne que ça me rappelle le Parti des Automobilistes, de sinistre mémoire (je l’avais surnommé à l’époque – fin des années 1980 – “Auto facho, auto bobo”) et fort heureusement disparu depuis (ou peu s’en faut). De mon point de vue, un parti mono-orienté de ce genre, ça s’appelle un groupe de pression.

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Quand Internet fricote avec les dictatures…

La blogosphère anglo-saxonne bruisse de l’annonce par la sex-blogueuse Violet Blue (au site extrêmement pas safe for work) que la Libye a désactivé son raccourcisseur d’URL vb.ly. Bientôt, on devrait avoir une annonce sur l’humidité de l’eau.

Je veux dire, j’aime bien Violet Blue. Mis à part le fait qu’elle illustre souvent ses articles avec des images qui mettent mon âme en joie (pour rester poli), elle a une attitude positive et combative pour pas mal de sujets importants, comme le sexe, les questions de genre, la liberté d’expression et ce genre de choses. L’article où elle se plaignait que ses adversaires anti-porno n’étaient juste pas crédibles est un pur moment de bonheur.

Mais pour le coup, je trouve qu’elle a sérieusement manqué de jugeotte. “Créons un raccoucisseur d’URL sur des sites érotiques avec un domaine d’une dictature (pseudo-)islamique, que pourrait-il nous arriver de mal?” Ben voila.

Je veux mettre ça sur le compte d’un pet cérébral, comme disent les anglais, une absence momentanée de pensée rationnelle explicable par le fait qu’une tripotée de sites du genre utilisent ces mêmes domaines en .ly. Ce qui risque également de provoquer une grosse tempête chez ces braves gens. Mais bon, personnellement, je dirais que c’est un peu bien fait pour leurs pieds.

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“Les jours heureux”

L’ouvrage, chroniqué par mes hebdomadaires subversifs habituels, m’avait déjà titillé la fibre gauchiste, mais c’est le billet d’un lecteur qui m’a convaincu de commander et de lire Les jours heureux, ouvrage collectif signé par le collectif « Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui ». Que cache donc ce titre au parfum vieillot? Le sous-titre est plus explicite: “Le programme du Conseil national de la Résistance de mars 1944: comment il a été écrit et mis en œuvre, et comme Sarkozy en accélère la démolition.”

Les plus attentifs d’entre vous auront noté la date. Les jours heureux est un texte qui a été écrit alors que la France métropolitaine était encore entièrement occupée, de longs mois avant le Débarquement en Normandie. Ce n’est pas le côté le plus étonnant de cet texte, qui figure dans son intégralité dans l’ouvrage; au reste, ce n’est pas un long texte: une douzaine de pages. Le premier point, c’est qu’il a bel et bien été appliqué après guerre, sinon dans son intégralité, du moins dans les grandes lignes. Et que la France lui doit la plupart des avancées sociales du XXe siècle: retraites, services publics, Sécurité sociale, etc.

La premier tiers de l’ouvrage est consacrée à ce texte, à sa genèse et à sa mise en application. Rien que ça, c’est un film d’aventure. Quelqu’un qui écrirait un tel scénario – un groupe de partisans qui rédige, en pleine occupation ennemie, un texte qui devient une quasi-constitution après-guerre – se ferait renvoyer à ses chères études.

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Supprimons le service militaire obligatoire !

Je reprends ici le cri de guerre de Fred H: Supprimons le service militaire obligatoire ! Certes, l’honneur de l’initiative revient au Groupement pour une Suisse sans armée (GSSA), qui avait déjà fait parler de lui il y a plus de vingt ans en organisant un référendum populaire pour l’abolition complète de l’armée suisse en pleines …

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Une constitution urbaine pour Genève

J’aime bien les études d’urbanisme, surtout celles qui concernent Genève: ça me titille la fibre science-fictionnesque de voir les projections sur l’avenir des villes en général et de la mienne en particulier. C’est pourquoi j’ai été particulièrement intéressé par l’étude GVA cube, dont le quotidien Le Temps s’était fait l’écho la semaine passée.

En très gros et en très résumé, elle pose une augmentation de 100 000 habitants sur les vingt prochaines années et propose trois actions concrètes: la densification de la proche “couronne” autour du centre-ville, la densification de la région entre Cointrin (l’aéroport) et Cornavin (la gare) et le développement d’une véritable ceinture de transports publics et privés.

Ce qui m’étonne, c’est le peu d’écho que cette étude semble avoir eue: je n’ai trouvé aucun article, ni dans le Tribune de Genève, ce qui ne m’étonne à moitié, ni dans le Courier, ce qui m’étonne un peu plus. Qui plus est, l’expo qui la présente dure moins d’une semaine et se résume à un diaporama monté en graine dans une unique salle du Kiosque des Bastions.

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ACTA, le nouvel accord-vampire

Si j’aime bien les théories conspirationnistes, c’est de façon purement distrayante: je les aime dans ma fiction, pas dans ma vraie vie. C’est pourquoi je commence à être sérieusement agacé par l’Accord commercial anti-contrefaçon – Anti-Counterfeiting Trade Agreement ou ACTA pour les intimes.

Déjà, il y a le sujet: il s’agit d’un énième accord sur les questions de droits d’auteur. En soi, ce n’est pas un mal, sauf que je vois mal les différents acteurs impliqués ne pas aller dans le sens des grands intérêts commerciaux qui tentent de contrôler la propriété intellectuelle. Un certain nombre des propositions qui ont filtré laissent entrevoir des mesures réellement liberticides.

Mais le plus gros problème n’est pas là. Ce qui me fâche réellement dans cette histoire, c’est que les négociations qui ont actuellement lieu entre un petit nombre de pays – mais parmi les plus puissants et les plus riches du monde – sont secrètes. Oui, secrètes, comme dans “on n’a pas le droit d’en parler”!

Dans l’absolu, même si cet accord visait à instaurer un infosocialisme global et un accès Internet haut débit universel et non filtré, ce secret resterait quand même absolument inadmissible. Que des organismes privés papotent dans leur coin, à la limite, je veux bien l’admettre, mais la plupart des nations négociatrices sont 1) des nations, donc des collectivités publiques, et 2) des démocraties.

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Manifeste espagnol pour la défense des droits fondamentaux sur Internet

En Espagne, comme dans d’autres pays, le gouvernement travaille sur une loi du genre “défense de l’économie numérique” qui, comme presque toujours, ne sert à rien d’autre qu’à protéger des vaches à lait qui en sont encore à se plaindre que la radio a tué le théâtre, ou quelque chose dans ce goût-là. Les Espagnols sont assez peu enthousiastes à cette idée et le font savoir par le texte ici présent.

Le parti de la peur

Finalement, si les résultats des votations fédérales de ce dimanche nous apprennent quelque chose, c’est bien une image actuelle de la Suisse: les Musulmans, c’est le Mal, les ventes d’armes, c’est Bien.

Autant dire que ce n’est pas exactement l’image que je me fais du pays dans lequel je vis – encore qu’on pourrait m’opposer que je vis à Genève et pas en Suisse, pas la même chose…

La bêtise xénophobe est très tendance, cet automne

J’ai longuement hésité à vous faire un Spider Jerusalem et à écrire trois mille fois le mot “fuck” dans ce billet. Nonobstant la beauté du geste (sinon son originalité), j’ai crains qu’il ne soit mal compris par ceux de mes lecteurs qui ne sont pas au fait de l’actualité politique genevoise. Car ce matin, Genève se réveille avec une gueule de bois qui a pour nom MCG.

Le MCG (Mouvement des citoyens genevois) est un parti dont la seule ligne politique est de dire que les frontaliers, c’est-à-dire les personnes habitant en France voisine et travaillant à Genève, sont le Mal Absolu (ainsi que d’agiter le vieux fantasme de l’extrême droite, les “étrangers criminels”). Pour illustrer la stupidité d’une telle démarche, il suffit de voir une carte du canton de Genève: ce n’est guère plus qu’une enclave suisse en terre française. On peut rajouter plus prosaïquement qu’un nombre certain de ces frontaliers sont simplement des Genevois qui ne trouvent pas à se loger à Genève même.

Vous l’aurez compris: je n’aime pas ce parti, je trouve que son programme est d’une stupidité confondante (mais ce n’est pas comme si l’extrême-droite nous avait habitué à un comportement rationnel) et coltine des idées qui puent et je m’abstiendrai de commenter sur un certain nombre des cas sociaux qui le composent. Le fait que quinze pour cent des votants leur aient donné leur voix est en soi une très mauvaise nouvelle pour tout le monde et le fait que les Verts aient le même score ne suffit pas vraiment à remonter le moral.

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Rions un peu avec Ségolène Royal

Ce n’est pas tous les jours que la politique française peut nous faire franchement rire. Certes, ceux qui comme moi lisent le Canard Enchaîné ou Charlie-Hebdo trouvent dans ces publications de quoi ricaner, mais le gros rire franc est rare. Saluons donc l’initiative de Ségolène Royal, candidate socialiste malheureuse aux dernières élections présidentielles qui, grâce à son nouveau site Internet Désirs d’avenir, nous offre une bonne grosse tranche de poilade.

Antilicense

Digital Research CP/M 2.2 EULA

Vous êtes fatigué de lire à longueur de temps ces soi-disants “accords”, “licenses”, “EULA” et autres textes pseudo-légaux qui disent en gros qu’en lisant le texte, vous acceptez tacitement de subir des actes que la morale réprouve et abandonner votre premier né à l’auteur de la license (probablement un avocat américain, ce qui explique beaucoup de choses)?