« Barbares », de Rich Larson

Deux contrebandiers, un vaisseau qui a vu des jours meilleurs, un job louche, des commanditaires encore plus louches, un fabuleux trésor. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Barbares, la novella de l’auteur américain Rich Larson, ne semble pas briller par son originalité. Sauf que…

Sauf que la destination de toutes cette joyeuse bande (et de leurs adversaires), c’est le cadavre d’un nagevide. Un nagevide, c’est une bestiole qui, comme son nom l’indique, évolue dans le vide stellaire. Et quand je dis « bestiole », c’est le modèle cyclopéen, à faire passer une baleine bleue pour un chihuahua rachitique. Du genre à avoir son propre écosystème et, réduit à l’état de cadavre, des charognards en bonus.

Ah, et « deux contrebandiers », c’est un peu optimiste aussi: il y a certes Yanna, mais son collègue Hilleborg, par contre, est réduit à l’état d’une tête dans un sac de liquide protéiné. Par la faute de Yanna, d’ailleurs, et ce petit contentieux va encore plus tendre la mission, qui n’avait franchement pas besoin de ça.

Paru chez Le Bélial dans leur collection Une Heure-lumière, qui s’intéresse aux textes courts, Barbares est un texte impressionnant par sa capacité à faire entrer quasi-immédiatement le lecteur dans un monde foisonnant, paradoxalement mort et plein de vie. Et, à travers les péripéties des protagonistes, on devine une civilisation galactique pas moins foisonnante – et pas moins trash, non plus.

Parce qu’à la base, Barbares, c’est quand même une balade sur un cadavre. Un très gros cadavre, soit, mais ça reste pas mal la foire à l’organique pas très ragoutant. Sans parler du fabuleux trésor, qui implique aussi des bricolages organiques un peu dégueulasses. D’où, je suppose, le titre, encore qu’il peut aussi se rapporter à l’idée de ce qui fait un humain.

Le bouquin m’avait été recommandé à l’origine par Gromovar, mais un peu toute la blogosphère SFFF francophone est tombé dessus avant moi. J’ajoute à mon tour ma propre voix – écrite et numérique, mais vous voyez l’idée – pour recommander ce petit bouquin.

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