Ça faisait un petit moment que Banding Together, de Jennifer C. Lena, traînait dans mes diverses listes de cadeaux. Finalement, je me le suis offert tout seul – avec l’aide d’un bon d’achat.
À l’origine de ce désir, un message de Jérôme « Brand » Larré sur les réseaux. Parce que si Banding Together parle surtout de musique – comme son nom l’indique – il y avait trouvé pas mal de points communs avec le milieu du jeu de rôle.
Personnellement, ce n’est pas mon cas, mais avant de revenir sur ce point, je vais quand même vous parler de ce qu’il y a dans ce livre, qui est une sorte d’essai de sociologie sur la musique américaine au XXe siècle et, plus précisément, comment différents styles musicaux se sont développé à cette période.
Je dis bien ici « styles » musicaux et non « genres », parce que l’autrice utilise ce terme pour qualifier une sorte « d’état de développement » du style en question. Elle en définit quatre principaux: l’Avant-garde, où les nouveaux styles se créent; la Scène, souvent locale qui raffine le style en quelque chose d’identifiable; l’Industrie, qui standardise le style; et la Tradition, qui cherche à préserver le style, souvent dans sa forme pré-Industrie.
Je résume énormément et il y a des subtilités, parce que bien entendu rien n’est simple, que c’est de la sociologie et que ça implique des gens. En même temps, c’est aussi ce qui rend le truc intéressant. Et je dois avouer que j’ai appris énormément de choses sur la musique, principalement sur des styles que je ne connais pas, ou très mal. Les origines du rap ou du gospel, les éléments racistes qui sous-tendent le blues et le jazz, ou la façon dont les grandes maisons de disques fonctionnent, par exemple.
La classification en genres que propose Jennifer Lena fait du sens et il est souvent intéressant de voir quels styles de musique ne suivent pas la progression « normale », de l’Avant-garde à la Tradition en passant par la Scène et l’Industrie. Sans parler de ceux qui sortent carrément du moule, comme ces genres « gouvernementaux », soit pro, soit anti.
Par contre, pour en revenir à ce que je disais au début, j’ai eu plus de mal à voir les liens avec les milieux du jeu de rôle que mentionnait Brand:
« Si on s’intéresse au JdR et aux communautés rôlistes, on ne cesse de faire des parallèles de partout et de se dire « ça, c’est EXACTEMENT untel ! » ou « Tiens, ça ressemble à tel truc que j’ai vécu. », voire « Tel groupe se vit comme X mais réagit comme Y ». C’est assez frappant. »
Je n’ai pas perçu ça, mais j’y vois deux raisons possibles: d’une part, le fait que j’ai lu Banding Together tard le soir, avant d’aller dormir, ce qui n’est pas exactement idéal pour un ouvrage de sociologie un peu pointu. D’autre part, je ne suis probablement pas un expert dans les communautés rôlistes.
Sinon, je regrette que l’ouvrage couvre surtout les USA et le XXe siècle; je comprends pourquoi, mais ça signifie qu’il y a peu de styles que je connais vraiment – pas de prog, peu de metal. Du coup, Banding Together est un ouvrage que je recommande, mais surtout pour ceux qui s’intéressent à la musique comme fait social et qui n’ont pas peur de lire des textes un peu académiques (avec une blinde de notes en fin d’ouvrage). Il a cela dit le bon goût de ne compter que 170 pages de texte.


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