InDesign, ça c’est un programme de mise en page qu’il est bien. Par contre, quand ça couille, ça couille bien…
Bon, je suppose que ce n’est pas exactement nouveau: à partir du moment où on fait joujou avec des outils un peu plus compliqués que Notepad ou MacPaint, les risques de catastrophes augmentent de façon exponentielle. Du coup, quand on fait de la mise en page — qui implique du texte, des images, des polices de caractère et, dans le cas de InDesign, des choses réellement abconses comme des effets de tranparence ou des chemins de détourage — il ne faut pas s’étonner si les chances de se retrouver avec une usine à gaz pour savant fou pulp s’approchent brutalement de 1.
J’en ai eu récemment l’expérience avec Tigres Volants 3. Oui, ça veut dire que ça avance…
Dans le cas présent, j’ai voulu me rendre compte en “grandeur-nature” de ce que pourrait donner une mise en page quasi-finale du machin: avec styles, maquette et illustrations. D’aucuns me diront que c’est un peu suicidaire de s’amuser à ce genre de choses avec des textes non finalisés. C’est un peu vrai, mais la mise en page, c’est un peu mon vrai métier, aussi: faire la maquette et couler 300 pages de texte et d’illustrations, je fais ça de neuf à cinq (dans les bons jours). Même pas peur! Ça m’a permis de voir un certain nombre de problèmes potentiels, qu’il va falloir que j’attaque au manche de pioche avant peu, et ça m’a aussi donné une approximation de la taille de l’ensemble (loqiquement, ça passe!).
Ça m’a aussi permis de faire connaissance avec un bug taquin de InDesign. Tellement taquin que je ne sais toujours pas d’où il vient… Apès avoir finalisé la mise en page, j’ai voulu faire un PDF, histoire de voir la taille du machin (et aussi, accessoirement, d’envoyer ça à mes collègues qui bossent dessus): 300 pages plus tard, au moment de finaliser la génération, crash. Crash et Argh!, devras-je dire. Le crash qui dit (sous Mac OS X 10.3) “Application quits” sans autre forme de procès et qui me laisse tout con. Et pas qu’une fois: j’ai bien dû faire une dizaine d’essais avant de passer à autre chose…
Donc, l’exportation InDesign vers PDF ne fonctionne pas (quels que soient les réglages). Exporter en PostScript et distiller l’ensemble ne fonctionne pas non plus (Distiller dit “argl-pop!” au bout de trois secondes). Exporter en utilisant les drivers d’imprimante Acrobat pas d’avantage; la seule méthode qui arrive à un résultat non nul est l’utiliser du “Save as PDF…” propre à Mac OS X — au prix d’un PDF de 125 MB… Évidemment, les forums Adobe sont assez peu utiles, recommandant des manœuvres classiques, telles que la reconstruction des préférences, la vérification des polices et l’usage de poulets morts. Étant à court de poulets, je suis passé au plan B: diviser pour mieux régner.
En clair, j’ai imprimé le bazar par bouts de pages, jusqu’à trouver où ça pétouillait. Victoly: la page 70 s’est révélé être coupable (dans le petit salon, avec le chandelier). Là où ça devient surréaliste, c’est que la page 70 ne contient que du texte; et même pas avec des enjolivures ou des effets de style. Non: du bête texte. Enfin bref, j’ai sauvé la fautive en EPS et utilisé Illustrator pour en refaire un PDF valable. J’ai donc pu recomposer mon PDF frankensteinien, qui pèse au final un peu plus de 17 MB — nettement plus raisonnable que les 125 MB de l’autre monstre.
Une question se pose désormais: vais-je avoir droit au même cirque avec la version sans illustrations que j’ai terminé hier soir?…
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