Prima Spatia, tomes 1-3

Résumé des épisodes précédents: j’avais chroniqué le premier tome de Prima Spatia, qui ne m’avait pas enthousiasmé. Mais, depuis, j’ai récupéré les deuxième et troisième tomes du triptyque et je reviens sur cette série avec un œil neuf. Ou, à tout le moins, un peu plus indulgent.

Prima Spatia, c’est un univers foisonnant, avec une multitude de peuples, et des chasseurs qui traquent des créatures de l’espace pour en tirer un sérum à destination des classes privilégiées. Et, dans cet univers, il y a Alba. Fille d’un haut dignitaire, elle est enlevée avec sa gouvernante et, après pas mal de péripéties, se retrouve à bord d’un vaisseau de chasseurs.

Or, d’une part, Alba a une affinité avec les créatures spatiales et, d’autre part, n’est pas celle que tout le monde pense. Pour ne rien arranger, il y a un imbroglio politique impliquant des mondes indépendantistes et les bestioles de l’espace cachent elles aussi un secret d’importance.

Tout ceci pour dire que si Prima Spatia aligne en effet un bon nombre de clichés et rappelle beaucoup l’univers de Valérian et Laureline, c’est aussi une histoire qui affiche une certaine complexité, pas mal d’idées originales et un rythme plutôt nerveux. Ça ne manque pas d’action, entre combats spatiaux, manœuvres audacieuses, mutineries et trahisons.

Denis-Pierre Filippi crée ici un univers très foisonnant, volontiers baroque. Tous comptes faits, il parvient à un équilibre plutôt solide entre la familiarité d’une histoire classique et un world-building très solide. Par exemple, il y a somme très peu d’infodump dans la narration, mais on comprend vite ce qu’il en est.

Le tout est servi par les dessins de Silvio Camboni, qui semble très inspiré par Jean-Pierre Mézières, notamment par des images d’un espace peuplé de créatures et encombrés d’astéroïdes divers. Un espace pas très vide, somme toute, qui rajoute au côté baroque de Prima Spatia.

Les trois tomes (le troisième et dernier est sorti en avril de cette année) forment une histoire complète plutôt convaincante. Une fois encore, il ne faut pas s’attendre à quelque chose de renversant d’originalité, mais Prima Spatia a un petit côté pulp qui a son charme.

Merci au Galion des Étoiles de m’avoir incité à lui redonner une chance.