UDC: officiellement stupide

Bon, au moins, comme ça, c’est clair. La dernière affiche électorale de l’UDC, qui montre des moutons blancs sur un drapeau suisse expulsant à coup de ruade un mouton noir, a le mérite d’exposer clairement les thèmes chers à ce parti: Le fantasme d’une Suisse ethniquement pure et L’idée que les électeurs sont des moutons. …

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Grâce à l’UDC, luttons contre les idées qui puent

Hier, la fort sympathique Union démocratique du centre (qui n’est pas une union, qui est modérément démocratique et à peu près aussi au centre que l’aile droite de l’UMP) a fait parvenir à tous les ménages un zouli prospectus en couleur. Le prospectus en question est le lancement d’une pétition visant à renvoyer systématiquement les “requérants d’asiles criminels” hors de Suisse.

Je ne m’étendrai pas sur tout ce qu’une telle initiative a de puant – à commencer par le principe de la double peine et de la peine automatique. Après tout, on parle ici de l’UDC et de ses fantasmes habituels. Le point beaucoup plus amusant, c’est qu’elle nous a gentiment donné ici un très bon moyen pour lui exprimer clairement ce que nous inspirent ses idées.

Le prospectus en question inclut une partie qui peut être renvoyée, en port payé, à l’organisation. C’est la partie “récolte de signature”. Je ne vais donc pas me prier pour le faire — mais sans la moindre signature dessus. Non seulement ça signifie zéro signature, mais également un envoi aux frais du parti; ce n’est peut-être que 70 ou 80 centimes, mais j’invite toutes les personnes que ce genre d’initiative xénophobe rebutent de faire de même. Ce n’est pas mon idée, mais je l’approuve!

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La mystique de l’abus

Et c’est reparti pour le cirque! Vote, dans trois semaines, sur la révision de l’assurance invalidité (AI) et voilà l’UDC qui repart sur son couplet de “halte aux abus”. Ça devient fatiguant.

La tactique est au demeurant assez simple: soit une prestation offerte par l’État à des personnes dans le besoin (au sens large: dans le cas présent, c’est d’invalidité qu’il s’agit, mais ça peut également être le chômage, l’asile, l’éducation, etc.). On déclare haut et fort qu’il y a des gens malhonnêtes qui abusent du système et vivent au frais du contribuable (l’idée est aussi de dire que l’État gaspille l’argent de l’électeur, tant qu’à faire) et qu’il faut faire le ménage.

Admettons. Je ne sais pas pour vous, mais moi, dans ce cas, je renforce les contrôles en m’appuyant sur les textes existants. Oui, sauf que le but n’est pas réellement de lutter contre l’abus, mais de casser un système de solidarité qui déplaît foncièrement aux initiants.

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“Traité de savoir-survivre par temps obscurs”, de Philippe Val

J’aime beaucoup Philippe Val. Pour ceux qui ne connaissent pas — et qui, au vu du barouf médiatique de ces jours, vivent sans doute sous un caillou très bien isolé –, il est directeur de Charlie-Hebdo. À côté des dessins pipi-caca qui tapent, en vrac, sur la droite, les cons et les intégristes de tous poils, Charlie compte un nombre inquiétant d’éditorialistes de grand talent; Philippe Val est de ceux-là. J’ai toujours beaucoup de plaisir à lire ses éditos et, lorsque j’ai appris la sortie de son Traité de savoir-survivre par temps obscurs (Grasset, 240 p.), j’ai filé l’acheter.

Je m’attendais à y trouver quelques chroniques, à l’image de ses articles; j’ai été déçu. En bien. Ce Traité (qui me réconcilie quelque peu avec les traités, après ma précédente expérience) est à mi-chemin entre le pamphlet politique et l’ouvrage de philosophie bien costaud, le modèle pour barbus.

Il part sur la thèse que toute l’histoire de l’humanité repose sur une constante lutte entre “l’espèce”, qui représente les lois naturelles (l’instinct de survie, de reproduction, de sélection, de mort) et la culture ou la civilisation, qui tentent de donner un sens à la vie des hommes. Ce n’est pas très compliqué (à vrai dire, un des reproches que je ferais à cette théorie est qu’elle est justement trop simple, mais bon…) au départ, mais ça implique pas mal de mécanismes complexes, que l’auteur décortique à travers un certain nombre de ses auteurs fétiches: les Épicuriens, Spinoza, Freud.

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