Et si un scientifique trouvait le moyen pour quantifier l’énergie des prières? Sébastien Capelle – encore un auteur croisé à Lyon, lors d’OctoGônes cet automne – répond à cette question dans Celui qui ressuscite les dieux, court roman fantastique.
Le scientifique en question, Ernest Labotte, découvre donc une onde générée par les prières et, pour rester dans le thème mythologique, va ouvrir la boîte de Pandore. En quelques jours, tout un chacun peut devenir un dieu en attirant à lui les prières des fidèles. Et le problème, c’est que les gens qui veulent devenir des dieux le font rarement pour des motifs recommandables.
Enfin, ça c’est un des problèmes. Parce que devenir ladite boite va également surgir un être hermaphrodite, amnésique, mais très ancien. Et très puissant. Et entre les « vrais » dieux, recréés par leurs disciples, et les nouveaux bâtis à coups de réseaux sociaux, plus les vieilles haines recuites et les entités anciennes avec leur propre agenda, le monde va au devant d’un Armageddon un peu trop littéral.
Si Sébastien Capelle était surtout connu pour ses histoires uchroniques, comme Napoléon en Amérique ou Le Non de la Rose, il donne ici dans un autre genre de « et si ». Celui qui ressuscite les dieux se situe dans un monde quasi-contemporain où les mythes et légendes sont réels – tant que les gens y croient. Ce en quoi il me rappelle un peu C’est-comme-ça.
C’est à la fois une force et une faiblesse du texte. D’un côté, ça ancre le récit dans un contexte familier, mais de l’autre, la narration gomme un certain nombre d’aspects complexes de notre monde, ce qui la rend moins crédible. En tout cas, dans mon cas, j’ai trouvé certains points un peu légers. Pas à la hauteur des enjeux de l’histoire – mais peut-être ces enjeux étaient trop ambitieux pour ce court roman?
Ce qui est dommage, parce qu’à côté, l’auteur se livre à une réécriture de certains mythes fondateurs que j’ai trouvé passionnante. Et puis l’idée de base de Celui qui ressuscite les dieux est franchement sympa et, au final, c’est un roman plutôt cool à lire, un peu comme tous les textes de Sébastien Capelle, d’ailleurs (non, il ne m’a pas payé pour cette chronique).


Laisser un commentaire