Il semble que le thème de ces dernières jours, en matière de musique, c’est « sortir de la zone de confort ». En effet, le lendemain d’avoir vu le film KPop Demon Hunters, c’est au tour de l’indie pop, avec le concert de Moictani et Feldup à l’Undertown de Meyrin, jeudi passé.

Donc, jeudi soir, direction l’Undertown, quinze kilomètres à vélo pour littéralement se mettre en jambes. Ce jeudi est également férié, le jour du Jeûne genevois et, en regardant la foule qui se masse devant les portes de la salle, c’est en effet place aux jeunes, avec une moyenne d’âge plus proche de 20-25 ans que des quadras-quinquas habituels.

Si vous suivez mes live-reports depuis un moment, vous m’avez déjà entendu parler de cette petite salle de Meyrin, dans la banlieue de Genève. Et je dois dire que je suis un peu jaloux: j’y ai rarement vu autant de monde lors de concerts de metal, même avec des groupes de stature internationale.

Un des organisateurs, à l’entrée, m’avertit que la salle sera sans doute pleine et que j’aurai du mal à me faufiler au premier rang. Et, au vu de la foule, je me dis quelque chose que je n’aurais jamais imaginé penser à l’Undertown : « j’aurais dû prendre mon zoom 200 mm ». Mais bon, ce n’est pas la première fois non plus; ça se gère.

Mais il est déjà 21 h 10 et la soirée commence par une brève intro du programmateur musique du Festival de La Bâtie. En effet, le concert de ce soir a lieu dans le cadre du festival, un événement multidisciplinaire qui, traditionnellement, a lieu dans le canton au mois de septembre.

Moictani (électro-pop. Suisse) en concert à l’Undertown de Meyrin, le 11 septembre 2025. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

Cinq minutes plus tard, Moictani prend possession de la scène. C’est un projet lancé en 2021, cinq musiciennes et musiciens autour de Tina, une artiste helvético-espagnole. Le groupe mélange diverses nuances de pop-rock mâtiné de sonorités électroniques qui me rappellent parfois le krautrock, parfois la synthwave.

Ce qui me frappe, c’est que s’il y a quelques passages calmes, la musique de Moictani est blindée d’énergie, limite punk. Tina, à la guitare, aux effets et au chant, est très enthousiaste et ça tombe bien, parce que le public aussi. Autre surprise, le chant est principalement en espagnol.

Moictani va jouer environ trois quarts d’heure, avec quelques pistes inédites, avant de céder la place à Feldup, après un changement de scène plutôt rapide (une vingtaine de minutes à tout casser). Le public est encore plus nombreux et encore plus excité; visiblement, je ne suis pas le seul à venir voir le bonhomme sur scène.

Feldup (indie-pop. France) en concert à l’Undertown de Meyrin, le 11 septembre 2025. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

Le set de Feldup – techniquement, Feldup and the Showerheads – commence un peu après 22 h 15. Immédiatement je me fais la réflexion que quelqu’un qui a un t-shirt Pink Floyd ne peut pas être complètement mauvais. Jugez moi.

Ici, le style est plus rock, souvent très nerveux, voire énervé; de façon générale, on sent que l’émotion y est à fleur de peau. Le chant est, un peu étonnamment, en anglais, avec des textes souvent autobiographiques. Quelques passages me font un peu penser à Muse et il y a même un morceau particulièrement long, qui pourrait faire penser à du prog dans la structure, mais que j’ai trouvé un peu décousu. Là encore, Feldup va jouer quelques pistes inédites et le concert se termine après une petite heure.

On ne va pas se mentir: j’étais surtout venu pour Feldup le youtubeur et j’appréhendais un peu la confrontation avec des styles que je connais très peu. Au final, ça passe bien. C’est efficace, plutôt énergique avec souvent deux guitares, et parfois surprenant dans les sonorités et les constructions. Je suis peut être un peu plus impressionné par Moictani, qui me semble plus varié et plus énergique. Je n’en achèterai sans doute pas en CD (ou assimilé) mais l’exercice du live est très agréable.

Je reste encore quelques temps après que les lumières de service se soit rallumées, pour discuter un peu avec les musiciens – pris d’assaut par les fans autour de le petite table de merch. Puis c’est le retour à travers un bon bout de la campagne genevoise, avec mon imagination qui s’attend à croiser une Dame Blanche ou un Slenderman au bord de la route. Je suis sans doute trop influençable.

Mes photos sont déjà sur Flickr et ce live-report est également disponible sur YouTube et sur Peertube.

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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