We Lost the Sea: Triumph & Disaster

Deux albums de post-rock en une semaine? Ça arrive, même si je suis moins un fan du style que je ne l’ai été. Dans le cas de ce Triumph & Distaster, du groupe australien We Lost the Sea, c’est une variation plus “classique” du genre, à savoir plus dans le style de ce qui se fait aujourd’hui.

Découvert via Angry Metal Guy, We Lost the Sea propose un post-rock instrumental (ou presque; j’y reviendrai) plus “poli” (dans le sens “polissage”), plus travaillé que celui de Russian Circles, avec pas moins de trois guitares (ce qui me paraît un peu excessif, mais pas non plus rare en post-rock) et des claviers. Le groupe met plus l’accent sur les ambiances que sur l’énergie pure.

Au reste, les compositions de Triumph & Disaster sont aussi plus longues: pas moins de trois epics de plus de dix minutes sur les sept pistes de l’album, qui dure plus d’une heure. C’est long, mais c’est un peu comme un voyage.

D’ailleurs, l’album est annoncé comme un concept-album post-apocalyptique et c’est assez le style. Vous me direz, c’est assez le style du genre entier.

Disons qu’à défaut d’être originaux, We Lost the Sea maîtrise les codes du post-rock – et joue un peu avec – avec suffisamment de maestria pour faire de Triumph & Disaster un album réussi. Les titres s’enchaînent, comme autant de paysages déserts et dévastés vus par la fenêtre d’un véhicule.

Si la présence de trois monstres de plus de dix minutes pourraient faire craindre de la boursouflure, c’est un format dans lequel We Lost the Sea est redoutablement à l’aise. “Towers” ouvre l’album sur une tonalité à la fois tragique et impressionnante. Il est suivi par l’excellent “A Beautiful Collapse” (qui ne fait “que” sept minutes et demie), à l’impressionnante montée en puissance.

À signaler une petite particularité: “Mother’s Hymn”, un morceau chanté qui conclut l’album. C’est un peu anecdotique, mais ce n’est pas désagréable.

Si Blood Year représentait le post-rock “des origines” (ou une recréation d’icelui), Triumph & Disaster est une très belle illustration de ce qu’est le post-rock aujourd’hui. Succession de paysages sonores somptueux, c’est un album qui compense un certain manque d’originalité par une excellence dans l’exécution.

Comme d’habitude, vous pouvez le trouver sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de “A Beautiful Collapse”

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