Twilight Force: At the Heart of Wintervale

« Jusqu’où peut-on aller trop loin? » est une question qui se pose souvent dans le domaine du power-metal symphonique. Énième exemple avec At the Heart of Wintervale, nouvel album de Twilight Force, découvert via Angry Metal Guy.

Twilight Force est une formation suédoise, formée en 2011 et qui propose donc un power-metal symphonique basé sur un univers d’heroic-fantasy de leur composition, inspiré par Dungeons and Dragons et Heroes of Might and Magic. Indice: il y a des dragons.

At the Heart of Wintervale est leur quatrième album. Il dure environ trois quarts d’heure, avec huit pistes, dont deux epics de dix minutes (les autres étant plus raisonnables, entre quatre et cinq minutes).

Disons les choses tout net: si vous aimez votre metal un peu râpeux, un peu hargneux et pas très propre sur lui, Twilight Force n’est pas exactement le groupe qu’il vous faut. Je pense d’ailleurs que les gens qui traitent Nightwish de “disney-metal” n’ont jamais écouté ce groupe-ci. Et probablement pas Nightwish non plus, d’ailleurs, mais passons.

Il y a, dans les compositions de At the Heart of Wintervale, un côté indéniablement sirupeux. Surtout dans les parties chantées, symphoniques et lyriques à onze. C’est pas que c’est mal chanté, au contraire: Alessandro « Allyon » Conti a clairement la voix qu’il faut pour ce genre de performance. C’est juste que c’est très typé.

Et, dans le même temps, les instrumentaux laissent la place à des démonstrations de virtuosité franchement bluffantes. Les guitaristes se lâchent et les deux epics, notamment, ont droits à des très chouettes soli.

Il faut laisser ça à Twilight Force: le groupe y va à fond, notamment sur l’aspect symphonique. Et aussi sur le côté visuel: sur scène, ils sont en costume de jeu de rôle grandeur-nature et interprètent leurs alter-egos med-fan. En cela, ils se rapprochent d’un Gloryhammer, mais en plus sérieux – enfin, plus premier degré, je dirais.

Si je peux reconnaître à Twilight Force un enthousiasme et une maîtrise de la forme, le côté excessivement grandiloquent des parties chantées de ce At the Heart of Wintervale me rebute quelque peu. Mais au final, cet album est plutôt plaisant; j’aurais sans doute préféré l’aimer plus que ça, mais c’est déjà bien. Il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de “Sunlight Knight”

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