Transatlantic: Kaleidoscope

J’avoue: j’aime bien Transatlantic et leur rock progressif à grand spectacle, qui tente de réconcilier, avec plus ou moins de bonheur, les anciens et les modernes. À l’écoute de Kaleidoscope, leur dernier album, j’ai quand même l’impression que le supergroupe est en train de tourner gentiment en rond.

En fait d’impression, je devrais plutôt parler de confirmation, car l’impression en question était déjà présente sur le précédent, The Whirlwind. Neal Morse, Mike Portnoy, Roine Stolt et Peter Trewavas nous resservent toujours un peu la même sauce.

Alors certes, les morceaux kilométriques emmenés par les claviers en folie et les sonorités yessiennes sont une sorte de marque de fabrique; leur absence aurait sans doute généré un sentiment de frustration et d’incompréhension.

Il n’empêche que, venant de quatre pointures de ce calibre, avec suffisamment de bouteille pour remplir une cave à vins de taille respectable, un tel conservatisme frise à mon goût la frilosité.

Cela fait près de quinze ans que Transatlantic roule sa bosse et si je veux bien croire que le succès du projet ait pu surprendre ses initiants, je trouve que l’excuse commence à sentir le vieux, elle aussi.

Bon, maintenant que mon vieukon intérieur a épanché son fiel, je dois quand même avouer que, fuck l’originalité, Transatlantic, ça reste de la baballe atomique. Une sorte de prog-champagne qui titille les cages à miel comme il faut.

Certains des morceaux “courts” (“Shine” et “Beyond the Sun”, pour ne pas les nommer) sont un ton en-dessous du reste et je vous conseille d’éviter la version digipack, les reprises du deuxième disque étant parfaitement oubliables.

Ça a l’air de faire beaucoup, mais les trois pistes restantes totalisent une bonne heure de musique de très haut niveau. Même en ignorant le reste, on n’a pas vraiment le sentiment d’être volé.

Au final, ce Kaleidoscope est un album honnête, ni plus ni moins. Il est complètement dans le ton des autres disques de Transatlantic et c’est un peu le souci général: aussi bien fait soit-il, on a un peu l’impression que c’est juste un autre contrat de rempli.

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